"Monsieur le ministre,

Nous avons l’honneur de venir par la présente correspondance vous tenir informé des faits de votre représentant de l’Etat en l’occurrence le préfet de la commune rurale de Dolo, province de la Bougouriba, région du Sud-Ouest.

Monsieur le ministre, en effet, c’est à l’initiative de venir au secours des victimes des inondations et des mauvaises récoltes que le gouvernement de notre pays a décidé des dotations des stocks d’urgence de céréales et de divers autres matériels de premières nécessités en faveur des sinistrés dans toutes les zones concernées de notre pays, gérées par l’action sociale et la CONASUR.

Monsieur le ministre, c’est suite à cette initiative logique que la commune rurale de Dolo a reçu sa dotation de plusieurs tonnes de céréales, composée de riz, du haricot, du maïs, plusieurs bidons d’huile de 20 litres et des rouleaux de nattes (un rouleau est composé de 100 nattes).

Pour vous éclairer davantage sur le comportement du préfet qui avait son projet de s’enrichir sur le dos des pauvres paysans de la commune rurale de Dolo. En effet, le préfet a procédé à la mise en place d’une commission chargée de la gestion de ces stocks d’urgence en se proclamant président de ladite commission, tout en détenant les clés du magasin de la mairie de Dolo.

Monsieur le ministre, pour donner plus d’éclaircissements sur les faits qui sont reprochés au préfet et à sa suite, nous précisons qu’après la très mauvaise répartition de la dotation par le préfet et M. le maire, nous dénonçons cela par des exemples et des preuves à l’appui : prenons l’exemple d’un village appelé Sousoubouro avec près de deux cent quarante habitants (240). Ce village a bénéficié d’un sac de cent (100) kg de riz et dix litres d’huile ; c’est le même cas pour Tekiro, Lobi et Bekoro qui ont bénéficié de deux (02) sacs de riz et de dix (10 ) litres d’huile pour une population supérieure à deux cent cinquante (250) habitants pour ne citer que ces quelques villages. Ainsi, la population de la commune rurale de Dolo a approché les conseillers municipaux pour savoir exactement la quantité du stock restant. Le 19 janvier 2011, le Conseil a ouvert le bureau où étaient stockées les céréales dont 3 tonnes de riz, 17 bidons d’huile de 20 l, 8 sacs d’haricot, et 5 rouleaux de nattes à l’instar d’autres matériels. Ayant fait le constat, le bureau s’est retrouvé vide. A la question de savoir "où est passé le contenu ?" , le préfet doit pouvoir répondre exactement et toute la population de la commune de Dolo attend que cette affaire soit diligemment traitée et que les responsabilités soient situées par votre ministère de commun accord avec l’action sociale, la CONASUR et Plan Burkina.

Monsieur le ministre, il faut noter que c’est le préfet qui a proposé cette réserve d’urgence pour venir au secours du CSPS communal qui serait en difficulté alimentaire en période de soudure. Cela est juste mais donne de l’amertume aux victimes.

Voilà Monsieur le ministre, le bras de fer entre le représentant de l’Etat et la population de la Commune rurale de Dolo.

Monsieur le ministre, toute la population et le Conseil, pour ne pas se rendre justice, vous invitent à procéder à un éclaircissement intégral de cette gestion par l’envoi d’une mission de contrôle dans la commune de Dolo pour faire la lumière sur cette affaire de vente car c’est la population qui en souffre énormément aujourd’hui. Autrement, la population prendra ses responsabilités.

Dans l’attente d’une suite favorable à notre requête, nous vous prions de bien vouloir accepter notre franche considération.

Ouagadougou, le 31 janvier 2011.

Le Conseiller municipal de la commune rurale de Dolo

Hermann KOLO KAM

Le Pays