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Une lettre pour Laye : La BCEAO et la crise ivoirienne

Publié le lundi 10 janvier 2011 à 02h19min

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Tous mortels nous sommes, n’est-ce pas ?
Première escale donc, cher cousin, au quartier Dapoya (secteur 12), où la faucheuse, en ce 31 décembre, n’a pas épargné le Koos Naaba (chef des bouchers), Ambroise P. Tiendrébéogo qu’il s’appelait, supplice que ne pourra supporter sa marâtre Zama Blandine Kaboré qui, elle, s’éteindra le lendemain 1er janvier ; ce premier jour de l’an où le ministre d’Etat en charge des Affaires étrangères et de la Coopération régionale, Bédouma Alain Yoda, perdait, lui aussi, son épouse. Madame Yoda née Rousseau Marie Jacqueline Régine, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, sera d’ailleurs inhumée ce jeudi 06 janvier à Komtoéga, le patelin de son illustre époux dans le Boulgou.

A une centaine de kilomètres de là dans le Nahouri, c’est Victor Idogo, ancien haut-commissaire de la province du Bam, qui s’éteignait le même jour, plongeant le pays kasséna dans la tristesse. Les pleurs n’avaient pas encore fini d’affecter la ville de Pô que l’indésirable visiteuse s’invita ce 02 janvier sur l’avenue Bassawarga, au cœur même de la capitale burkinabè : portes closes au Rim Nooma, en effet, depuis l’annonce du décès du fondateur de ce bar de grande renommée, Kaboré Sassé Emile dit “Sac palabre”. Rim Nooma, un nom qui a beaucoup voyagé aussi bien dans la contrée qu’au-delà de nos frontières et dont l’histoire remonte au règne du Naaba Kougri.

Rim Nooma ou Gloire au souverain (en mooré), c’est à travers ce nom que Kaboré Emile voulut manifester sa reconnaissance et son allégeance à l’empereur des Moosé de Ouagadougou qui lui a offert le site de son bar cinquantenaire au côté est du palais impérial. Depuis s’il n’est pas une ambassade pour plusieurs communautés étrangères, il n’est pas moins une adresse des plus sûres de Simonville. Et pour ta propre gouverne, Kaboré Emile, dont les obsèques ont lieu ce dimanche à Zorgho, n’est autre que le beau-père du chef d’état-major général des Armées, le général de Division Dominique Diendéré.

C’est la raison pour laquelle, dit-on, l’arrosage de sa nouvelle étoile de patron de la grande muette, initialement prévu ce vendredi, est reporté à une date ultérieure. Et notre périple nous conduit, cher Wambi, au quartier Koulouba où la grande famille Traoré pleure aussi, depuis le mardi 04 janvier, le rappel à Dieu de hadja Traoré Bakary née Sanogo Mariam. Nul besoin de te remuer les méninges pour coller un visage à ce nom ; hadja Mariam n’est autre que la mère de Ouédraogo/Traoré Moussa Amina, le médiateur du Faso.

Mais cette litanie des deuils ne s’arrêtera pas là cher cousin, car, au moment même où je traçais ces quelques lignes, l’on m’apprenait le décès de Siaka Diawara, cadre de la BIB/UBA et frère de Lassané Diawara qu’on ne présente plus dans la cité. Oui, cher Wambi, en fallait-il plus pour conclure que l’entame de l’année 2011 n’ouvre aucune porte à l’optimisme ? Néanmoins, je ne puis que joindre ma voix à toutes celles de ceux qui, d’ici ou d’ailleurs, n’ont cessé de prêcher la paix, la santé et la cohésion sociale pour notre pays en cette année nouvelle. A voir l’incendie ravageur qui vient de s’allumer à nos portes et autour duquel peinent vainement les pompiers, on ne peut qu’émettre de tels vœux.

En attendant, cher Wambi, et malgré l’envol des oiseaux de mauvais augure sur la cité, Simonville a fait bombance en ces fêtes de fin d’année. Et s’il est une obligation ancestrale qui sera passée inaperçue, c’est le Nabasga, autrement dit la fête coutumière du Moogh Naaba, qui a été célébrée dans la pure tradition le 1er janvier. Le savent ceux qui le savent, car même s’il est des signes qui ne trompent pas, la tradition interdit toute campagne publicitaire autour d’un tel événement, comme on en voit aujourd’hui, hélas, çà et là ces dernières années, où bien de nos têtes couronnées y voient l’occasion ou jamais d’exercer leurs talents de businessman.

Le disant, cher cousin, je prêche certainement à un converti, car ce genre de rackets, s’ils sont légion à Simonville, ne sont pas tabou au village. Foi de Tipoko l’Intrigante dont je t’ouvre ci-après le carnet secret : n Le 03 janvier 1966 nous rappelle, comme si c’était hier, la chute du régime du président Maurice Yaméogo, victime d’un soulèvement populaire que revendiquent bien de syndicats et de partis politiques, fêtée à souhait à travers les commémorations annuelles à la Bourse du travail. En ce début d’année 2011, ils n’ont donc pas failli à la tradition, rameutant leurs troupes pour ce meeting unitaire.

Et si, même le mouvement semble avoir failli, les syndicats ont scellé un nouveau pacte avec les militants pour cette année nouvelle, à travers la guerre lancée contre la Taxe de développement communale (TDC), qui donne bien de soucis en marge de la vie chère. Mais face à “l’homme court” de l’hôtel de Ville, qui ne recule devant rien, jusqu’où le général Tolé et sa troupe iront-ils ?

- C’est un secret de polichinelle, l’actualité régionale, pour ne pas dire africaine, reste rythmée par la grave crise postélectorale qui secoue la Côte d’Ivoire depuis le 28 novembre 2010. Alors que Laurent Gbagbo reste scotché à son fauteuil, pourtant perdu dans les urnes, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), l’Union africaine (UA), l’Union européenne (UE) et les Nations unies ont pris fait et cause pour son rival, Alassane Dramane Ouattara ; d’où la pression qui ne cesse de peser sur le palais de Cocody.

Dans une telle tourmente de la Côte d’Ivoire, locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest, quelle peut être la position de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) ? C’est, entre autres, à cette question que répondra ce vendredi 07 janvier à partir de 15 h 00 et dans les locaux de son Agence principale de Bamako au Mali le gouverneur Philippe-Henri-Dacoury Tabley.

- A l’entame du printemps des vœux de nouvel an, ils sont nombreux dans le secteur économique à rêver d’une gouvernance nouvelle, la bonne dans notre administration. Entre eux se recrute T. Paul Sawadogo, le martyre du gaz qui subit depuis quatre longues années à travers sa société, GPL Service, les foudres de la SONABHY et de Total-Burkina. S’il s’avère fastidieux de revenir sur ce dossier brûlant, qui a déjà fait couler tant d’encre et de salive, on ne peut que relever néanmoins ce précédent dans notre administration où un directeur général ose un bras-le-fer avec son ministre de tutelle. Maintenant que la balle est dans le camp de la Justice, on espère voir d’ici peu qui du bandit chef ou du bravo en sortira vainqueur.

- Série de morts suspectes à Pissy. C’est le constat que l’on peut faire en ce début d’année. En effet, le mercredi 05 janvier 2011, deux corps sans vie étaient découverts, l’un au secteur 16 et l’autre au 17 ; ce jeudi, dans le dernier cité, c’est une autre découverte macabre qu’il a été donné de voir aux habitants : un attaché de l’agriculture à la retraite, Harouna Zampaligré, retrouvé probablement assassiné dans sa chambre, presque en état de putréfaction. On lui avait ligoté les bras avant de “l’assassiner” puis de refermer la porte à clé. C’est l’odeur qui s’en dégageait qui a attiré l’attention des voisins, lesquels ont saisi les services compétents. Espérons que les enquêtes permettront aux limiers de la gendarmerie de faire la lumière sur ces cas troublants.

- Tanzéongo, un village de la commune rurale de Mané, dans la province du Sanmatenga, sera en ébullition, car ce dimanche 9 janvier 2011, il procédera à l’inauguration de sa chapelle construite en pierres taillées, grâce au soutien d’amis français et luxembourgeois. Cette fête sera célébrée en communion avec toutes les confessions religieuses du village et de ses environnants. Une belle occasion pour les initiateurs de manifester leur attachement au dialogue interreligieux !

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.
Ton cousin
Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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