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Une lettre pour Laye : Laurent Bado à terre

Publié le vendredi 16 juillet 2010 à 00h12min

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Cher Wambi,
En vain, et ce, depuis une semaine maintenant, nos braves paysans d’Andeemtenga ne cessent de scruter le ciel, espérant la moindre goutte qui viendrait embellir les champs de maïs et de sorgho, déjà éprouvés par le soleil. L’enthousiasme né en début de campagne agricole s’envole donc peu à peu au fur et à mesure que le précieux liquide se fait rare.

Pourtant, dans bien de contrées, la situation est toute autre, comme le traduisent si bien les relevés pluviométriques de la semaine du jeudi 08 au mercredi 14 juillet, que je te propose ci-après : Dori = 43,2 mm ; Ouahigouya = 33,2 mm ; Ouagadougou-aéro = 63,7 mm ; Dédougou = 26,0 mm ; Fada-N’Gourma = 29,8 mm ; Bobo-Dioulasso = 18,9 mm ; Boromo = 47,4 mm ; Pô = 9,3 mm ; Gaoua = 65,1 mm ; Bogandé = 65,0 mm. Au moment où je traçais ces lignes, quelques nuages avaient commencé à couvrir Simonville, et tous nos vœux étaient qu’ils ne fussent une vaine promesse.

Sans doute, cher cousin, même loin de la cité, avez-vous pu suivre, par le truchement de la télévision, la célébration de la fête nationale française du 14-Juillet. Fête de nos anciens combattants par excellence, au Pays des hommes intègres, elle aura réuni du beau monde au festin de l’ambassadeur François Goldblat comme à l’accoutumée.

Mais l’événement cette année reste incontestablement l’invitation faite aux présidents des 14 pays francophones d’Afrique, qui commémorent en cette année 2010 le cinquantenaire de leur indépendance. Si Koudou Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire, lui, a boudé le voyage vers l’Hexagone, les autres en tout cas y sont allés à queue leu-leu, pour sabler le champagne de l’amitié franco-africaine, et assister au défilé grandiose de leurs détachements militaires sur les Champs-Elysées.

Evidemment, les nôtres aussi y étaient, représentés par la Garde nationale, commandée par le colonel Jean Kalvin Traoré. Le grand absent à ces festivités parisiennes aura été le ministre de la Défense, Yéro Boly, contraint de garder la maison en l’absence du grand Sachem et du chef d’état-major général des armées, le général Dominique Diendéré. Cher Wambi, si mes sources devaient s’avérer, d’ici là, les délestages et autres coupures intempestives de courant, dont nous avons souffert et dont nous souffrons toujours, pourraient ne plus être que de mauvais souvenirs.

En effet, et à ce qu’on me dit, une société canado-américaine, United Power Group (UPG) qu’elle s’appelle, s’apprêterait à y accompagner le Burkina Faso par la construction d’une centrale électrique à hauteur de 400 millions de dollars US, soit la bagatelle de 230 milliards de nos francs. Cette centrale, une fois construite, fournirait le jus à la SONABEL, qui le redistribuerait à ses clients, sans plus jamais discontinuer et à des tarifs acceptables.

Selon les mêmes sources, une autre société canado-américaine, en l’occurrence la Biocende Technologies INC, serait sur le point, elle, d’investir 320 millions de dollars, soit quelque 160 milliards de francs CFA, dans la construction de quatre (4) usines de gestion et de traitement de déchets ménagers, médicaux et industriels. En seront bénéficiaires, et par ordre alphabétique, les villes de :
Bobo-Dioulasso, Koudougou et Ouagadougou.

Il semble que les financements de ces deux projets sont tous acquis et disponibles. C’est le lieu de nous réjouir du dynamisme de notre représentation diplomatique à Ottawa. Reste maintenant aux autorités et services compétents burkinabè à faire preuve de répondant et de diligence.

Oui, cher cousin, les Burkinabè iront aux urnes le 21 novembre 2010, sauf tremblement de terre, pour choisir le futur locataire du palais de Kosyam. S’il est un secret de polichinelle que Blaise Compaoré n’a aucune intention de céder son fauteuil, les candidats commencent en tout cas à se bousculer au portillon.

Au nombre desquels Me Bénéwendé Stanislas Sankara de l’UNIR/PS ; Maxime Kaboré ,« le Belge » ; Laurent Bado du PAREN ; Boukary Kaboré, « Le Lion du Boulkiemdé » ; qui jouent à visage découvert. La liste n’est pas close, et le Conseil constitutionnel regorge encore de fiches de parrainage à la disposition des candidats potentiels, mais il y en a qui ont choisi d’entretenir le faux suspense.

Ainsi en est-il de l’Union pour la République (UPR) de Toussaint Abel Coulibaly, qui se réunit ce samedi 17 juillet à partir de 09 h 00 au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) pour le choix de son cheval à la faveur de sa convention extraordinaire ; et de l’ADF/RDA de Me Gilbert Noël Ouédraogo, qui garde jalousement le nom de son champion jusqu’en août.

Un faux suspense, disais-je, cher Wambi, car tous membres de la mouvance présidentielle depuis la nuit du temps, ils réussiraient l’exploit du siècle en refusant toute allégeance à celui qui les a à sa table nuit et jour. En tout cas, pas besoin d’être devin pour savoir que l’enfant terrible de Ziniaré restera et demeurera le candidat de l’UPR et de l’ADF/RDA … par acclamation.

Les jeux semblent déjà faits ; que celui-là qui veut oser apprête donc sa caution de 10 millions de CFA et le parrainage de sa candidature par les 200 élus répartis dans les 13 régions, comme le veut la loi électorale. C’est si simple, n’est-ce pas ? En attendant que l’un ou l’autre se jette à l’eau, cher cousin, Tipoko l’Intrigante s’impatiente de te confier son carnet secret.

- Les cotonculteurs burkinabè n’ont pas encore fini de se réjouir de la perfusion financière administrée à la nationale des fibres et textiles (SOFITEX) par les partenaires au développement que les oiseaux de mauvais augure ont commencé à voler sur l’empire de Célestin Tiendrébéogo. L’atmosphère, à ce qu’on dit, y serait des pires, consécutive à un redéploiement inattendu des cadres jadis inamovibles. A l’entame de la campagne agricole, en fallait-il plus pour semer la panique dans les champs ?
D’hommes indispensables les cimetières en sont pleins, certes, mais prêchons pour un climat apaisé pour ne point tuer la poule aux œufs d’or. A bon entendeur…

- La nouvelle a semé le désarroi à la Société nationale de transit du Burkina (SNTB) l’espace d’un week-end : de retour de Bobo-Dioulasso, en effet, le directeur général adjoint, Abel Sanou, aurait été victime d’un grave accident à Tita dimanche dernier après la crevaison de trois roues de son véhicule (Land Cruiser). Si son chauffeur et ses enfants en sont sortis indemnes, lui sera conduit d’urgence à Ouagadougou, atteint à la tête et aux membres supérieurs assez gravement. Aux dernières nouvelles, Abel Sanou aurait été évacué en milieu de semaine sur Paris par avion médicalisé.

- Fortes émotions le mardi dans la soirée aux environs de 20 heures à Pissy (secteur 17 de la capitale) : l’éminent professeur Laurent Bado a été victime d’un accident de la circulation. Alors qu’il venait de quitter des amis et traversait le goudron pour rejoindre son véhicule de l’autre côté, il est fauché par une motocycliste, qui ne l’aurait pas vu à temps, puisque roulant sans phare.

Secouru dans un premier temps par des amis médecins, il a ensuite été transféré à l’hôpital Yalgado pour des examens plus approfondis. Une situation qui remet sur le tapis la dangerosité de cette voie (le nouveau goudron qui mène à Sandogo), car non éclairée alors que les usagers y font le rallye, souvent avec des engins sans phare comme ce fut le cas ce 13 juillet.

Heureusement, le professeur s’en est bien tiré, mais que de frayeurs justifiées, surtout pour quelqu’un de son âge ! A ce sujet, voici d’ailleurs la réaction du parti :

“Le mardi 13 juin 2010, aux environs de 20 h, Laurent Bado a été victime d’un accident de la circulation près de son domicile à Pissy. En effet, revenant d’une visite chez un ami du quartier, il entreprit de traverser la voie pour rejoindre son véhicule, stationné de l’autre côté de la chaussée. Deux motocyclistes arrivaient en dardant les phares.

La distance entre lui et ceux-ci permettait de traverser la voie sans risque ; et lorsqu’il s’engagea, il fut surpris par le vrombissement d’un autre motocycliste, qui roulait sans phare à toute allure, et c’est alors qu’il fut violemment percuté et s’écroula. Ayant perdu connaissance, il fut urgemment évacué à l’hôpital Yalgado. Un scanner de la tête a été effectué qui n’a révélé aucun traumatisme particulier. Il porte juste une blessure à la tête et quelques égratignures au bras.

Laurent Bado a regagné ce 14 juillet son domicile dans la matinée et a même reçu une délégation du Bureau exécutif national de son parti, le PAREN. Après des échanges très détendus, le frère a laissé entendre avec un brin d’humour que s’il n’était pas un ancien sportif, il serait présentement dans l’autre monde dans la tranquillité. Aussi, le PAREN, par la présente, voudrait assurer à la presse nationale et internationale, à ses militants, amis et sympathisants que la vie du grand frère Laurent Bado est hors de danger”.

Le Bureau exécutif du PAREN

- Cela fait sourire, mais ça prouve à quel point l’homme, quel que soit son rang social, reste enfant : tenez-vous bien, nos ministres sont très regardants sur les présences quand ils organisent des cérémonies. La preuve, ce que nous avons entendu indiscrètement de la bouche de l’un d’eux : « Un tel là (NDLR : en parlant de l’un de ses homologues), ça fait deux fois que je l’invite et il n’est jamais venu.

On verra bien quand à son tour il va m’inviter… ». Dommage quand on est à ce jeu où il faut participer à toutes les petites cérémonies organisées çà et là alors que des dossiers chauds attendent d’être traités. A moins qu’être ministre se résume à faire des inaugurations, à participer à des finales de coupes de la fraternité et que savons-nous encore…

- Si les vols de véhicules destinés à l’Afrique étaient fréquents en Europe, de plus en plus le phénomène se constate sur le continent noir, entre pays souvent voisins. En tout cas, il nous revient qu’en début de semaine, trois individus ont été appréhendés dans un hôtel de la capitale au moment où ils « dînaient » le fruit de leur deal, une grosse cylindrée volée en Côte d’Ivoire et bradée à un de nos compatriotes. Décidément, la pratique a la peau dure, ceux qui y opèrent étant sans doute convaincus que ça n’arrive qu’aux autres jusqu’au jour où le ciel leur tombe sur la tête.

- En prélude au Congrès extraordinaire du parti de l’Eléphant, prévu pour se tenir les 14 et 15 août 2010, son président, Me Gilbert Noël Ouédraogo, initie une série de rencontres avec les structures du parti, notamment celles des jeunes, des cadres, des femmes et des sages les vendredi 16 et samedi 17 juillet 2010 à Ouagadougou. Ces rencontres visent à échanger en toute convivialité et en toute franchise sur les enjeux du prochain congrès de Ouahigouya.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 16 juillet 2010 à 00:23 En réponse à : Une lettre pour Laye : Laurent Bado à terre

    Le titre ne cole pas avec le contenu. Ce monsieur voulait coute que coute mettre le nom Laurent Bado en tete pour attirer des lecteurs. C’est ca aussi le journalisme, accumuler autant de lecteurs. Quand a Bado, il doit remercier le seigneur au lieu de vanter ses qualites sportives.

    • Le 16 juillet 2010 à 15:41 En réponse à : Une lettre pour Laye : Laurent Bado à terre

      Ecoutez chers journalistes, Bien vouloir donner toujours les bonnes informations aux lecteurs. Tout se passe bien à la Sofitex, est ce qu’un redeploiement peut conduire à un climat malsain dans une société ? je suis de la Sofitex, au contraire les travailleurs sont très contents de ce qui s’est passé. Les contonculteurs ne s’interessent pas à ce qui se passe dans nos bureaux.
      employé sofitex

  • Le 16 juillet 2010 à 11:41 En réponse à : Une lettre pour Laye : Laurent Bado à terre

    Prompte rétablissement au professeur Laurent Bado !!!

  • Le 16 juillet 2010 à 12:45, par Elso En réponse à : Une lettre pour Laye : Laurent Bado à terre

    Mon ami, le journaliste a fait un très bon boulot quant au titre. c’est ce qu’on appel "un titre accrocheur" dans leur langage. Ce genre de titre amène les lecteurs à chercher à comprendre l’article en question.
    Quant à la commune de boulmigou,il appartient au maire de se pencher sur l’éclairage de cette voie qui n’a fait que trop durée.Merci !

  • Le 16 juillet 2010 à 15:45 En réponse à : Une lettre pour Laye : Laurent Bado à terre

    Tous les travailleurs sont contents du redeploiement opéré par la DG de la Sofitex. Je demanderai aux journalistes de nous donner les bonnes informations. Les cotonculteurs ne s’interessent pas de ce qui se passe dans nos bureaux. Ce n’est pas parce qu’on a changé un cadre à un autre poste que cela pose problème.Cela ne se passe pas seulement à la Sofitex.
    un travailleur de la Sofitex

  • Le 16 juillet 2010 à 23:04, par Hess En réponse à : Une lettre pour Laye : Laurent Bado à terre

    Chers journalistes,

    Je pense humblement que l’expression "l’enfant terrible de Ziniaré " devrait être moins utilisée sinon cessée d’être utilisée.

    Vérifiez de nouveau le sens de "terrible" dans le dictionnaire. Cette appellation ou qualification contribue à entretenir un mythe du pouvoir. Le président n’est pas un être exceptionnel. C’est un humain qui occupe des fonctions spéciales c’est tout. La valeur et le prestige de ces fonctions font qu’il appartient encore moins à Ziniaré. C’est un enfant du Burkina tout entier qui a des défauts et des qualités comme tous les autres point barre.

    On lit parfois aussi "enfant terrible de Mama" ... vous contribuez à la création de "surhommes". Je doute que cela soit votre objectif.

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