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Une lettre pour Laye : Saison des querelles des têtes couronnées

Publié le jeudi 24 juin 2010 à 23h23min

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Cher Wambi,
Hélas, les vagues meurtrières qui se sont abattues sur le Ghana le dimanche dernier auront laissé un champ de ruines sur leur passage, quand même le cor tarde à se faire entendre. Peut-être les Ashanti sont-ils maintenant habitués au courroux des torrents mais, depuis, autorités et secouristes n’ont d’yeux que pour pleurer devant le décompte macabre qui bat en ce début d’hivernage des records. Car, à la date d’hier, une trentaine de corps ont été repêchés des eaux voraces.

Mais qu’en sera-t-il quand, au mois d’août, le ciel ouvrira toutes ses vannes ?
Oui, le Ghana si loin mais si près aussi du Burkina de par la similitude des catastrophes naturelles, en passe de se perpétuer, au regard des conséquences des changements climatiques qui font courir les écologistes du monde entier. En tous les cas, cher cousin, le déluge du 1er-Septembre au Burkina n’est pas encore passé que les sorciers du ciel prédisent déjà des pluies excédentaires cette saison. Tout en compatissant au deuil qui frappe le peuple frère et voisin de l’ex-Gold Coast, ouvrons l’œil sur le drame qui pourrait survenir encore sur les rives du Kadiogo, si jamais les caniveaux et les berges de nos barrages restaient en l’état.

Je ne pense pas prêcher dans le désert, cher Wambi, car au moment même où tu me lis, j’apprends qu’une délégation gouvernementale, composée des ministres de l’Administration territoriale et de la Décentralisation ; de l’Habitat et de l’Urbanisme ; des Infrastructures et du Désenclavement ; de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, effectuera le 2 juillet 2010 une visite des zones déclarées inondables, inconstructibles et submersibles de la ville de Ouagadougou.

Osons seulement espérer qu’une telle revue des troupes n’accouchera pas d’une pluie d’intentions et de belles promesses, car sait-on jamais ! Le malheur des uns faisant le bonheur des autres, l’on ne peut en effet que se rappeler les faux sinistrés qui ont poussé dans l’arrondissement de Boulmiougou, tels des champignons après le mémorable déluge du 1er-Septembre, et pour cause.

En attendant, cher Wambi, je ne saurais te priver des relevés pluviométriques de la semaine du 17 au 23 juin 2010, qui finissent de nous convaincre que, plus que jamais, ils convient désormais de signer un pacte avec les terres fertiles pour les trois longs mois à venir : Dori = 5,8 mm ; Ouahigouya = traces ; Ouagadougou-aéro = 17,1 mm ; Dédougou = 8,1 mm ; Fada N’Gourma = 14,2 mm ; Bobo-Dioulasso = 0,1 mm ; Boromo = 4,2 mm ; Pô = 20,7 mm ; Gaoua = 0,8 mm ; Bogandé = 7,1 mm.

Oui, cher Wambi, à jamais la conquête de la chefferie coutumière continuera de diviser les familles et même les villages, surtout quand le politique s’y invite. Cela s’est vérifié par le passé, et bien plus de nos jours, à la veille des scrutins où les voix sont monnayées et les paisibles populations ainsi transformées en bétail électoral.

Je n’en aurais rien dit, cher cousin, si les ethnies qui n’avaient jamais la culture du bonnet n’avaient, elles aussi, emboîté le pas aux Mossé. Question pour un bonnet donc : combien de têtes couronnées le Burkina compte-t-il ? Peu importe la réponse, mais le sujet devient des plus préoccupants quand les querelles fratricides prennent le dessus sur le développement des communautés à la base, pour un bonnet.

Le feuilleton de Komtoèga dans la région du Centre-Est (où l’oncle s’est décrété chef au détriment de son neveu héritier légitime) a à peine été clos avec la sentence du Goungha Naaba cette semaine, que tous les projecteurs sont tournés vers Arbollé dans le Nord. Mardi dernier au palais du Moog-Naaba, un neveu a encore été préféré à un oncle, mais la hâche de guerre n’est pour autant pas enterrée vu que les perdants ont fait main basse sur les fétiches ancestraux.

Et à Arbollé comme à Komtoèga, les fauteurs de troubles restent et demeurent les mêmes, ces politiciens qui veulent apprivoiser tout ce qui bouge et respire. Comme quoi les pompiers peuvent se révéler de parfaits pyromanes. Restons toujours dans le domaine de la tradition pour dire que depuis plus d’un an, Diapaga, la capitale de la Tapoa, est sans chef. Et c’est pour pallier cette situation que depuis un certain temps, il est question de l’élection d’un nouveau détenteur du pouvoir ancestral dans ladite localité.

C’est pourquoi autorisation avait été donnée pour que les éventuels prétendants fassent acte de candidature. Ainsi, trois candidats se sont faits enregistrer, et le week-end dernier aurait été choisi pour tenir les élections. Finalement, celles-ci n’auront pas lieu, et en lieu et place d’élection, la population verra débarquer des éléments de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS), venus, dit-on, pour parer à toute éventualité.

Que s’est-il passé pour que ces derniers débarquent ainsi ?
Selon des informations concordantes, les autorités, craignant que la situation ne dégénèrent, ont demandé l’appui des forces de l’ordre, parties de Fada, ce, d’autant plus que les trois candidats ne s’accordaient pas sur la date desdites élections. En effet, si l’un des candidats, très certainement le plus âgé et que ses partisans appellent affectueusement le “patriarche”, entendait voir réuni le corps électoral immédiatement et procéder illico presto à l’élection, les deux autres ont demandé à l’Administration de la surseoir pour la reprendre après la fin de l’hivernage.

Et ce jour-là dans la ville de Diapaga, les forces de l’ordre n’ont pas manqué de faire une petite démonstration de force en enlevant, puis libérant peu après le “patriarche”. L’élection pourra-t-elle avoir lieu maintenant ou est-ce après les récoltes ? Et que dit le sable dans tout ça ? Il n’est un secret pour personne qu’en pareilles circonstances dans cette partie du Burkina, les géomanciens ont été mis à contribution.

Eh bien, quand Rome brûle, Tipoko l’Intrigante n’a d’autre choix que de se sauver ; mais que nous a-t-elle donc légué cette semaine dans son carnet secret ?

- Dans le cadre de la campagne nationale d’assainissement, le président du Faso, Blaise Compaoré, effectuera, mardi 29 juin prochain, le déplacement à Boussé, chef-lieu de la province du Kourwéogo, pour soutenir cette grande initiative du gouvernement visant à améliorer le cadre de vie et la santé des populations. Le déplacement annoncé du premier magistrat du pays a mis en branle les atrocités locales de la province, et les cinq communes rurales (Boussé, Laye, Niou, Toéghin et Sourgoubila) mettent les bouchées doubles pour réserver un accueil chaleureux au chef de l’Etat dans la cité de Wê.

Cette vaste campagne d’assainissement s’inscrit dans la politique sanitaire nationale tendant à instaurer la culture de l’hygiène au sein des populations. Les premières étapes de sa mise en œuvre ont déjà permis à des centaines de ménages dans le Kourwéogo de bénéficier de latrines familiales et de poubelles. C’est cette prise de conscience que le président du Faso ira encourager le mardi 29 juin à Boussé et susciter au plan national.

- Le 4 juin dernier, Dé Albert Millogo et le collège des juges constitutionnels ont délibéré au travers de la fameuse décision n° 2010-015 pour déchoir Louis Armand Ouali de son mandat de député. Mais naturellement ce dernier, qui ne l’entend pas de cette oreille, n’a pas manqué de réagir avec son avocat lors d’une conférence de presse. Ouali s’estime victime d’un faux procès de la part de ses anciens camarades du RDB et surtout de la Convention des forces républicaines, son ancien groupe parlementaire.

Mais l’éviction du député Ouali de l’hémicycle est-elle ainsi consommée ? Si l’on s’en tient à l’article 159 de la Constitution burkinabè, les décisions du Conseil constitutionnel ne peuvent faire l’objet de recours et s’imposent à toutes les autorités administratives et juridictionnelles. Alors quel argumentaire juridique pourrait bien faire valoir Maître Prosper Farama face à cette situation ? En tout cas, mardi dernier, le bureau de l’Assemblée a convoqué son suppléant Jacques Kodjo Palenfo pour qu’il remplisse les formalités afin de siéger comme député.

- Où est-il donc passé, Roland Tondé, le président du Parti républicain pour l’intégration sociale (PARIS) ? Question des plus récurrentes dans la famille des héritiers politiques du fondateur dudit parti, feu Cyrille Goungounga, à quelque cinq mois de la présidentielle du 21 novembre. A ce qu’on dit, celui-là qui préside depuis 2009 aux destinées du Paris aurait été aperçu ces jours-ci à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO). Si l’on ignore pour l’instant le motif de son internement en ce lieu tant redouté, l’on peut toutefois souligner que tout prévenu soit innocent, jusqu’à ce que les preuves de sa culpabilité soient établies.

- Ils ne sont pas du tout contents, et ils entendent se faire entendre si leur situation ne connaissait pas d’issue favorable. Eux, ce sont des habitants de la cité relais de Bassinko, à la sortie nord de la capitale. Car, depuis septembre 2006, ils attendent l’électricité, à laquelle ils ont droit pour avoir versé, comme le recommandait la Direction générale de l’urbanisme et de l’habitat, la totalité des frais y afférents, au prix de mille efforts, souvent en s’endettant, au regard du délai de cinq mois qui leur était accordé à cet effet.

Et ce qui intrigue davantage, c’est que des attributaires de la même période ont le précieux jus chez eux depuis 2007. Que se passe-t-il donc ? Y aurait-il des privilégiés et des laissés-pour-compte dans cette affaire où, pourtant, tout le monde a casqué la même somme pour le volet “viabilisation” ?

- Faire de l’analyse prospective dans son domaine d’activité ou dans tout autre domaine est un exercice intellectuel bénéfique en tout point dans la mesure où il nous met en avance sur la majorité de nos contemporains. Mieux, cela nous permet d’innover et de dominer notre secteur. C’est dans cet esprit qu’une réunion se tiendra ce samedi 26 juin 2010 à partir de 15h30 à la Maison de l’entreprise en vue de la mise en place d’une structure dénommée “Club africain pour la prospective et le développement” (CAP-DEV).

- Ce dimanche 22 juin, les fidèles catholiques de la Paroisse Notre-Dame des Apôtres célèbrent leur fête patronale sous le signe de la communion fraternelle. La cérémonie religieuse aura lieu à Song-Naaba en présence de toute la communauté et de nombreux invités. En prélude à cette grande manifestation, les chrétiens catholiques ont eu droit à la visite de l’archevêque Philippe Ouédraogo. Monseigneur, durant quelques jours, a sillonné la paroisse pour encourager hommes et femmes leurs activités tout en leur prodiguant des conseils. Isidore Zongo, curé et ses confrères ainsi que le Conseil paroissial ont mis tout en œuvre pour que la fête soit belle.

- Faute d’être en Afrique du Sud à la fête mondiale du ballon rond, les Samos du Sourou-Nayala se contenteront d’une excursion ce week-end à l’ombre du palais royal du Moogho. Toute leur reconnaissance en tout cas, à l’Association Sitoi-Lawa qui, en collaboration avec les associations sœurs et la communauté non résidant à Ouagadougou, leur offre les 48 heures du Rakiiré (San/Mossi) ; un événement coparrainé par Sa Majesté le Moogh-Naaba Baongo et le colonel Mamadou Djerman, grand chevalier des ordres burkinabè. Tous donc ce samedi 26 juin 2010 à partir de 7h00 sur le terrain du Moogh-Naaba pour magnifier la parenté à plaisanterie à travers le football, la lutte traditionnelle, etc.

- Du beau monde et de l’ambiance festive ce week-end à la Cathédrale de l’immaculée conception de Ouagadougou. Dimanche, en effet, le nonce apostolique Vitto Rallo célébrera à partir de 9h00, une messe solennelle commémorant le 5e anniversaire de l’élection de Benoît XVI au siège de saint Pierre. Mais la veille samedi, à partir de 9h00 également aura lieu la bénédiction nuptiale d’un mariage princier, à en juger par la carte de faire-part.

A gauche, vous avez Sa Majesté le Dima du Rassiam à Sabcé. Suit l’énumération de grandes familles d’ici et d’ailleurs qui se termine par les noms du professeur Albert Patoin Ouédraogo, ancien ministre, chef de Bango, de son épouse Hadja Assita et de leur fils Galiam. A droite, Sa Majesté le Moogho Naaba Baongho. Suit une kyrielle de chefs et de grandes familles d’ici et d’ailleurs, le tout clôturé par le docteur Pascal Bonkoungou, un de nos tout premiers gastro-entérologues, son épouse Juliette, notre ambassadeur à Ottawa (Canada), et leur fille Carole.

- Les maladies cardio-vasculaires prennent de l’ampleur dans notre pays. Le plus dramatique, c’est que les personnes malades sont indigentes et donc incapables de prendre en charge les soins. Pour pallier ce problème, les promoteurs de la Clinique du Cœur que sont les professeurs agrégés de cardiologie Ali Niakara et Lucie Nébié ont, avec d’autres personnes, créé la Fondation du cœur. Et avec des aides multiformes, la structure vient au secours des nécessiteux. A cet effet, quatre indigents ont pu être secourus grâce à la pose du stimulateur cardiaque.

Trois autres personnes sont dans le besoin, et la Fondation du cœur est en quête de ressources financières pour leur venir en aide. Au Burkina Faso, il y a des richissimes et des âmes sensibles qui apportent leur soutien dans ce genre de cas malheureux. C’est le lieu d’interpeller tous ceux qui peuvent faire un geste pour sauver ces vies humaines dont l’existence est menacée parce que vivant avec un appareil cardiaque défaillant.

- A l’occasion de la fête des mères, l’Association cœur de femmes organise ce samedi 26 juin 2010, dans la salle des fêtes de Ouaga 2000, un dîner gala de solidarité pour la quatrième fois consécutive dans le but de recueillir des fonds au profit d’œuvres sociales. Des artistes tels qu’Adama Dahico et Wendy sont annoncés pour égayer le public.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 25 juin 2010 à 08:26, par toudsuite En réponse à : Une lettre pour Laye : Où est passé Tondé Roland ?

    Je vous disais la dernière fois Lorsque votre journal nous a fait part qu’il est devenu le Président du PARIS que cet homme est un escroc international. Il ne peut pas faire 6 bon mois sans aller en tôle. Je suis sur que c’est encore une histoire d’escroquerie. Je vous disais également que ce malfrat ne mérite pas de remplacer Cyrille GOUNGOUNGA et que c’est salir sa mémoire ; et j’hexortais la famille de notre illustre défunt ainsi que les vrais militants et sympatisants du PARIS à prendre leur responsabilité pour extirper ce voyou là des rangs du parti afin de préserver leur honneur. Vous voyez bien que j’avais raison. C’est celui qui ne connait pas le passé de ce type qui lui accorde un crédit. Après avoir été radié de l’armée il n’a d’autre boulot que d’escroquer les honnêtes citoyens. Quand est ce que les autorités de ce pays vont neutraliser ce individu ?

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