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Une lettre pour Laye : Le député Ouali déchu

Publié le vendredi 11 juin 2010 à 03h11min

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Cher Wambi,
Vérité de la Palice ; Dieu n’oublie jamais les siens. J’en veux pour preuve cette grosse pluie qui est tombée en cette nuit du mercredi 09 juin aux quatre coins du Faso. C’est un secret de Polichinelle, la campagne agricole est donc définitivement lancée, et dans les villages, les braves paysans ont déserté les concessions pour les champs, laissant la volaille et le bétail se disputer le commandement des lieux.

Maintenant et plus que jamais, il vous faudra aller à l’école du laboureur et ses enfants : “Creusez alors, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place où la main ne passe et repasse”. Bref, vous le savez d’ailleurs mieux que quiconque, c’est au bout de l’effort que se trouve le succès. L’issue de la campagne agricole vous incombe donc, pour peu que Dame Pluie continue d’être au rendez-vous. En attendant, cher cousin, de Bakata à Laye et de Dargo à Falagountou, la joie se lit sur tous les visages, et les relevés pluviométriques de la semaine du 03 au 09 juin 2010 ne sont pas pour me contredire : Dori = 17,6 mm ; Ouahigouya = 115,7 mm ; Ouagadougou-aéro = 56,1 mm ; Dédougou = 63,6 mm ; Fada-N’Gourma : 53,0 mm ; Bobo-Dioulasso : 12,8 mm ; Boromo = 41,1 mm ; Pô = 138,7 mm ; Gaoua = 5,5 mm ; Bogandé : 68,2 mm.

Cher Wambi, la joie des paysans est loin d’être partagée par ces dizaines de conseillers recrutés, il y a à peine dix mois, par l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B) au profit des zones cotonnières pilotées par la SOFITEX, Faso coton et la SOCOMA. Le paradis promis s’est vite transformé en un enfer, du fait d’une rupture inopinée du contrat les liant, que d’aucuns n’hésitent pas à qualifier de licenciements abusifs. Maintenant que le dialogue et la conciliation semblent rompues du fait du refus des pontes de l’UNPC-B de répondre aux moults convocations de l’Inspection régionale du travail de Bobo-Dioulasso, les plaignants ont-ils autre choix que de se retourner vers l’autorité supérieure ?

C’est à raison donc que ces nouveaux chômeurs, qui reconnaissent, aujourd’hui, avoir abandonné la proie pour l’ombre, s’en sont ouverts aux ministres en charge, respectivement, de la Jeunesse et de l’Emploi ; du Travail et de la Sécurité sociale. Mais pourquoi, bon Dieu, le nouveau bureau de l’UNPC-B semble-t-il redouter la présence des conseillers aux côtés des cotonculteurs ? Lis plutôt donc, cher cousin : “L’insertion socioprofessionnelle des jeunes en fin de cycle ou en fin de formation constitue aujourd’hui une des priorités du gouvernement du Burkina Faso, ce, à travers les politiques des ministères en charge de la Jeunesse et de l’Emploi ; et de celui du Travail et de la Sécurité sociale.

Mais force est de constater que certains employeurs outrepassent à ces politiques et mettent à l’écart les textes en vigueur au plan national en matière sociale, notamment l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPC-B) ; elle, qui est l’une des structures paysannes les mieux organisées en Afrique, recrutait en septembre 2009 quatre-vingt-huit (88) conseillers de gestion financière pour le compte de vingt-cinq (25) provinces productrices de coton au Burkina Faso pour un contrat de deux (02) ans renouvelable en vue de booster la production cotonnière en qualité et en quantité, et plus de veiller au mieux à la gestion administrative et financière des ressources des producteurs.

Après une formation, nous avons été affectés, à partir du 02 janvier 2010, dans nos postes respectifs avec un contrat d’essai d’un (01) mois renouvelable une fois avant la conclusion du contrat des deux (02) ans initialement prévus. Le vingt-neuf (29) mars 2010, des élections ont lieu à l’UNPC-B, et un nouveau Conseil de gestion est élu avec à sa tête monsieur Karim Traoré, qui prend fonction le treize (13) avril 2010. 15 avril 2010, l’UNPC-B nous fait parvenir des contrats de quatre (4) mois, l’essai de deux (2) mois y compris ; 30 avril 2010, des lettres de fin de contrat sont signifiées aux quatre-vingt-huit (88) conseillers. Messieurs les Ministres, nous osons croire que la première mission du bureau a été de mettre fin unilatéralement et avant terme aux contrats des conseillers et sans motifs.

Face à cette situation subite, nous avions rencontré le bureau de l’UNPC-B pour plus d’information sur la rupture. Le président nous demandait de rester à l’écoute, car cette situation est due à un problème financier avec les sociétés cotonnières (SOFITEX, FASO Coton et SOCOMA), qui leur doivent plus d’un (01) milliard de francs CFA. Il ajouta que même si la créance venait à être recouvrée, une partie seulement des conseillers sera réintégrée. Il est à noter que le Président et le deuxième vice- président, avant même d’accéder à la gestion de la structure, avaient refusé les conseillers dans leurs provinces respectives, à savoir le Mouhoun et les Balés.

Messieurs les Ministres, considérant les contradictions dans leurs actes et propos, nous avions saisi la direction régionale de l’Inspection du travail et de la sécurité sociale de Bobo-Dioulasso pour un règlement à l’amiable du différend. Cette tentative de conciliation a échoué malgré les quatre (04) convocations délivrées par l’autorité de l’Etat. La cause en est que l’UNPCB par la voix de ses représentants, le coordonateur : Léonce Sanon et le deuxième vice- président : Tahirou Fofana, avouaient n’être pas mandatés pour discuter avec les ex-employés.

Messieurs les Ministres, vu votre dévouement et votre attention particulière accordée à la question de l’emploi, et au respect des lois en vigueur, nous vous prions de prendre acte des violations flagrantes de la législation du travail au sein de l’UNPC-B ; et de leur refus catégorique de conciliation. Messieurs les Ministres, nous vous sollicitons, par cette lettre, de toujours continuer votre œuvre utile, en veillant au respect des lois. Nous vous remercions et savons compter sur votre attention particulière”.

Ont signé : les délégués des ex-travailleurs

Oui, cher cousin, je n’ose pas douter un seul instant que tu partages la peine de ce collège de jeunes chômeurs, sacrifiés aujourd’hui sur l’autel d’intérêts inavoués et inavouables. Osons seulement espérer qu’ils ont frappé à la bonne porte et que justice leur sera rendue.

A peine sept mois nous séparent du scrutin présidentiel du 21 novembre que le printemps des coupes s’invite dans l’actualité nationale. Et il en sera ainsi jusqu’à ce que le grand favori de la course au palais de Kosyam s’assure que tous ses serviteurs et autres inconditionnels n’ont de bénédictions, de louanges que pour lui. Malheur donc à qui osera se mettre en marge de la mouvance. En tout cas, en campagne comme en ville, cher cousin, c’est le moment ou jamais de se rappeler au bon souvenir des électeurs à travers cette kyrielle de coupes qui font courir les députés, directeurs et chefs de service, chaque semaine que Dieu fait, aux quatre coins du Faso.

La bonne foi animerait les organisateurs de ces compétitions footballistiques que le Burkina aurait déjà remporté des trophées à la pelle. Mais, hélas, que du gâchis pour qui sait que les deniers publics sont toujours appelés à contribution. Il n’y a qu’à voir les véhicules fond bleu, rouge ou banalisés fendre la campagne par dizaines pour se rendre compte que l’évangile de la bonne gouvernance de Tertius Zongo, le Zooro débarqué des States, n’a point fait d’émules.

Pire, les organisateurs, parrains ou patrons de ces coupes, qui grèvent le budget de nos sociétés, ont-ils jamais cru au football pour en prendre l’initiative au moment où nos braves paysans vaquent à leurs travaux champêtres ?
Où étaient-ils donc aux lendemains du déluge du 1er-Septembre, ou quand les couches vulnérables de la société étaient soumises à la crise économique ?
Nul doute qu’à l’heure du choix, cher cousin, tu sauras reconnaître les tiens.

Et maintenant que je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, souffre que je revienne encore sur le marathon international Ouaga-Laye qui s’est couru le 29 mai dernier, lequel a enregistré un franc-succès, grâce à une participation tant quantitative que qualitative de plusieurs nationalités et des corps habillés burkinabè.

Tu l’as déjà dit, ce rendez-vous sportif annuel ne cesse de prendre des galons, à l’honneur du Pays des hommes intègres, qui a ainsi offert à la sous-région ouest-africaine un marathon d’envergure. Mais, il y a un mais, cher cousin. Autant je salue la bravoure de ceux de nos militaires qui se sont distingués, autant j’ai le devoir de dénoncer l’accueil qui leur a été réservé. Car il me revient que l’Union sportive des forces armées (USFA) aurait décidé, sans autre forme de procès, de retenir 50% sur la prime de chacun de ses athlètes distingués.

Certes, je prêche à des convertis ; si dans la grande muette le discipline et l’esprit de corps doivent prévaloir, évitons néanmoins de décourager les bonnes volontés qui n’ont bénéficié du moindre apport dans leur préparation en vue de ce meeting international. Bien au contraire, ils devraient mériter une récompense supplémentaire pour avoir mouillé le maillot et rehaussé l’image de notre armée. Ainsi pourrait-on susciter d’autres vocations, car il n’y en a pas qui sont nés pour seulement courir. A vos ordres donc ! n Le député Mihyemba Armand Ouali a été déchu de son mandat de député par le Conseil constitutionnel, a-t-on appris de bonnes sources hier dans la matinée.

Un fait inédit. Une première donc dans les annales législatives de notre pays. Serait-ce la loi contre le nomadisme, votée par l’auguste Assemblée, qui commence déjà à avoir ses effets ? Ce qui est sûr, c’est que le député Ouali, qui a une donne personnelle au Sud-Ouest, et est de ceux qui pourraient être réélus quel que soit le parti sous la bannière duquel ils se présentent, a été élu à cette IVe législature sous les couleurs du Rassemblement démocratique du Burkina (RDB), un parti de la mouvance présidentielle qui formait, avec l’UPR, la CFD-B, le groupe parlementaire de la Convention des forces républicaines (CFR).

Mais depuis la création de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) de Zéphirin Diabré dont Ouali aussi a été un des fondateurs, il a naturellement quitté le RDB pour cette nouvelle formation politique de l’opposition. D’ailleurs ces derniers temps, l’on a pu assister au départ de trois députés de ce groupe que dirige Sibidou Désiré Zagré, et il aura fallu l’apport de deux autres députés du CDP pour que ce groupe ne disparaisse pas. Alors, est-ce cela qui explique l’annulation du mandat du député Ouali par le Conseil constitutionnel ? Des rebondissements en perspective !

- L’air des vacances se fait déjà sentir dans nos écoles, lycées et collèges, après les examens de fin d’année. Dans l’attente des résultats, le moins que l’on puisse dire est que “le pétrole” a fait moins de dégâts que les années précédentes. Mais la palme pourrait revenir à l’organisation du BEP, où certaines brebis, et pas des moindres, seraient suspectées de vente des convocations des correcteurs.

A ce qu’on dit, en effet, la convocation en certains endroits pouvait coûter 10 000 FCFA ; à prendre ou à laisser si l’on veut émarger à la fin. Le comble, c’est que des enseignants à la moralité douteuse, bien connus et fichés, seraient encore dans le deal. A ce rythme, on ne serait pas surpris de voir des diplômes sur la place du marché, surtout que les banques ont hérissé des ronces sur le boulevard des découverts. Hélas !

- Après Ouagadougou et Koudougou, l’UNDD (Union nationale pour la démocratie et le développement) met le cap sur Bobo-Dioulasso ce samedi pour y tenir une de ses conférences sur les réformes institutionnelles ; une idée dont elle a fait son cheval de bataille ces dernières années. A l’auberge Quiétude, à partir de 9h, on débattra cette fois du thème “Réformes en général et du Haut-Conseil de la mémoire historique”. La participation, gratuite, est ouverte à tout citoyen désirant s’exprimer sur le sujet. Signalons que les animateurs ont pour noms Dr Salif Ouédraogo et Albéric Nignan, vice-présidents, Deval Millogo, chargé des Relations extérieures, et Adama Kogo au compte des jeunes du parti.

- Sous le haut patronage du Premier ministre, Tertius Zongo, et le parrainage de Lassiné Diawara, le lancement des activités de la 6e édition de la Semaine nationale de l’internet (SNI) aura lieu ce matin, vendredi 11 juin 2010, dans la salle de banquets de Ouaga 2000. Jusqu’au 19 juin, la communauté nationale va célébrer l’internet et les autres Technologies de l’information et de la communication (TIC). Cette année, la fête est placée sous le thème « TIC & commerce », une occasion de réfléchir et de voir comment on peut mettre les TIC au service du développement du commerce dans notre pays.

La SNI est aussi une opportunité pour mener une large campagne d’initiation des populations à l’utilisation des TIC. 31 villes burkinabè sont concernées par cette campagne, qui débute dès ce samedi dans divers cybercafés partenaires ainsi que dans certains établissements scolaires, au site du SIAO, etc. La Nuit des TIC (soirée de gala et de distinction des meilleurs sites web) va couronner cette édition de la SNI le 19 juin au SIAO.

- Quelque deux années après le décès de son épouse, Sophie Karambiri, le pasteur Mamadou Philippe Karambiri a rompu avec le célibat le 29 mai dernier, en convolant en justes noces avec Mlle Hortense Palm. Leur union a été consacrée en l’église du Centre international d’évangélisation de Ziniaré, suivie de la célébration civile à la mairie de la même ville, au milieu de nombreux parents, amis et fidèles. Heureux ménage, Mme et M. Karambiri.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 11 juin 2010 à 12:28 En réponse à : Une lettre pour Laye : Le député Ouali déchu

    ecoutez le sport c’est aussi du bisness je te prend , je t’entraine tu gangnes je prend aussi ma part les équipes ne doivent pas être des trous sans fin

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