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Une lettre pour Laye : Article 37 question du jour

Publié le vendredi 30 avril 2010 à 03h08min

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Cher Wambi,
Au fur et à mesure que la température monte aux quatre coins du Faso en ces derniers jours d’avril, les nuages, précocement gros, commencent à s’amonceler à l’horizon. Signes avant-coureurs évidents de la saison hivernale, que nos braves agriculteurs attendent de tous les vœux. Mais déjà en quelques endroits, Dame Pluie a ouvert ses vannes afin d’atténuer la canicule, qui ne cesse de sévir.

En tous les cas, cher cousin, on ne saurait parler de pluie des mangues, eu égard à cette rare violence, en marge de la grêle, qui a accompagné les premières gouttes dans notre capitale en cette soirée du lundi 26 avril dernier. Simonville a été à moitié arrosée, néanmoins, car des quartiers tels Ouaga 2000, Garghin, pour ne citer que ceux-là, n’ont reçu que la visite du vent.

Répétition générale avant l’hivernage ?
Question à l’ordre du jour au regard des dégâts causés à Ouagadougou, qui ne sont pas sans nous rappeler le déluge du 1er-Septembre, dont les victimes se comptent encore par centaines. Que d’arbres tombés, que de caniveaux avalés et que de concessions, en effet, éprouvés par la hauteur des eaux ? Les autorités communales sont donc prévenues ; il y a péril en la demeure.

En attendant, cher cousin, voici les relevés d’eau enregistrés par le centre météorologique principal de Ouagadougou du 26 au 27 avril en certaines parties du territoire national : Fada N’Gourma = 0,3 mm ; Dori = 0,5 mm ; Dédougou = 2,1 mm ; Bobo-Dioulasso = 3,8 mm ; Ouagadougou = 40,3 mm. Ouvrons maintenant, cher Wambi, la page politique pour dire que plus que jamais la révision de l’article 37 de notre Constitution, portant sur la limitation du mandat présidentiel à deux, est à l’ordre du jour du parti au pouvoir.

Si jusqu’à présent, officiellement et solennellement le Grand Sachem, premier concerné, se refuse à desserrer les dents, les gourous, à pas feutrés, à la suite de l’honorable Mahama Sawadogo qui, lui au moins, a eu le courage de ses péchés, prennent fait et cause pour le saut du verrou constitutionnel, pour permettre au détenteur du Permis urbain d’habiter (PUH) à Kosyam d’y demeurer ad vitam aeternam.

C’est, en tout, l’évangile prêché rien que ce mardi par le "chef de terre", Bongnessan Arsène Yé, et le bourgmestre de la capitale, Simon Compaoré, devant l’Alliance de la mouvance présidentielle (AMP). Vois donc, cher cousin, que les chiens ont beau aboyer, la caravane de la révisionniste ne fait que passer. Mais ce qui n’enlève rien à la détermination de l’opposition politique burkinabè de lui barrer la route, comme peut en témoigner cet appel, de Me Bénéwendé Stanislas Sankara, président de l’UNIR/PS et chef de file de l’opposition, aux citoyens en âge de voter :

« Le président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (UNIR/PS), chef de file de l’opposition politique du Burkina Faso, a l’honneur d’informer le peuple burkinabè et en particulier ses militants et sympathisants de ce que des citoyens ont pris l’initiative de faire limiter les mandats présidentiels au Burkina Faso conformément à l’article 37 de la Constitution par une pétition lancée à cet effet. Cette pétition a pour objet de rendre intangible l’article 37 de la Constitution en vue de le mettre à l’abri de tout tripatouillage.

C’est pourquoi, compte tenu du caractère éminemment sacré de cette disposition constitutionnelle, je demande à chaque citoyenne et à chaque citoyen épris de paix, de justice, de démocratie et de progrès de notre pays, de souscrire massivement à ladite pétition en la signant et en soutenant activement l’idée qu’"aucun projet ou proposition de révision de la Constitution n’est recevable lorsqu’il remet en cause l’article 37 de la présente Constitution". Disons non au tripatouillage de la Constitution ! »

Avec le peuple, victoire !

Ouagadougou, le 23 avril 2010

Me Bénéwendé S. Sankara
Président de l’UNIR/PS
Chef de file de l’opposition

Dans l’attente de savoir la suite qui sera réservée à cette pétition, puissent Bon Dieu et les mânes des ancêtres nous préserver de l’enfer qui s’est invité chez d’autres peuples, qui, pourtant, n’ont pas moins de mérite que nous. Le 15 avril dernier, cher Wambi, ton oncle Victor Guigma, maire de la commune rurale de Guiba dans le Zoundwéogo, accédait à l’Assemblée après que le député Léonard Massimbo du Rassemblement populaire des citoyens (RPC), dont il est le suppléant, a rendu sa démission à mi-mandat.

Evènement salué comme une leçon d’alternance et sur lequel je dois revenir pour rectifier le tir. Leçon d’alternance, certes, mais point une première sous la IVe République, les exemples étant légion, même si c’est pour des raisons diverses. Pour l’histoire donc, retenons, cher cousin, que, sauf erreur ou omission, ceux qui ont ouvert la voie sont :

- le Pr Joseph Ki-Zerbo du PDP/PS qui, une première fois, avait cédé une partie de son mandat à Emile Paré, le "Chat noir" du Nayala, et, une seconde fois, au Pr Etienne Traoré ;
- Ernest Nongma Ouédraogo de la Convention des partis sankaristes (CPS), qui a cédé son fauteuil à François Badolo ;
- Bana Maïga/Ouandaogo du CDP, remplacée par Mikaïlou Maïga ;
- Me Bénéwendé Stanislas Sankara de l’UNIR/PS, qui avait démissionné en faveur de Boureima Ouédraogo ;
- Ba Sambo Issouf du PDS qui, à mi-mandat aussi, a cédé son siège à Ibrahim Koné.

Mais, comme tu l’auras certainement relevé, cette forme d’alternance a plutôt cours dans les partis d’opposition qu’au sein de la majorité, où l’on ne décline les honneurs qu’en cas de force majeure. D’ailleurs, serais-tu à l’Assemblée nationale, cher cousin, qu’une telle prouesse te traverserait l’esprit ? Rien n’est moins sûr. Alors que le débat fait toujours rage dans les cabarets, Tipoko l’Intrigante, qui se veut l’œil et l’oreille de la cité, t’ouvre son carnet secret. Mais qu’a-t-elle donc pu pêcher cette semaine ?

- Que se passe-t-il à Dafani ? Cette question, ils sont nombreux à se la poser, les Burkinabè et principalement les consommateurs des produits Dafani. Lesquels avaient trouvé en cette dernière-née de l’industrie alimentaire au Burkina Faso une réponse adéquate à leurs besoins nutritionnels à base de jus de fruits. L’espoir suscité par cette nouvelle société, dont plus de la moitié de la production était destinée au marché européen, est en train de fondre comme beurre au soleil.

Car Dafani, selon des informations en provenance du Kénédougou, serait sur une pente glissante pour une histoire de malentendu entre les différents actionnaires, tandis que des rumeurs nous apprennent que la Société serait redevable de plusieurs dizaines de millions à des fournisseurs. Dans certains milieux d’affaires encore, il est plutôt question de bataille d’éléphants pour le changement du statut de la société et pour sa délocalisation.

Vrai ou faux ? On ne saurait y répondre, même si, à l’évidence, tout porte à croire aujourd’hui que la machine Dafani est grippée, avec la démission plus ou moins inattendue de son directeur général, Dieudonné Manlrakiza. Toujours est-il que rien ne justifie cet arrêt des activités de cette unité industrielle, dont les matières premières sont disponibles, et en abondance, sur le marché local. Dafani au fond du gouffre ; voilà qui nous rappelle les défuntes SAVANA et SOPROFA, dont les produits étaient des plus appréciés dans la sous-région ouest-africaine.

- Ils se comptent maintenant par centaines, les candidats burkinabè à la participation aux forces onusiennes de maintien de la paix dans les foyers de tensions à travers le monde. Et s’y bousculent officiers, sous-officiers de nos forces de sécurité et de défense, point des moindres. Les témoins du test de recrutement qui s’est déroulé le 13 avril dernier à l’Ecole nationale de police (ENP) ne diront pas le contraire. A ce qu’on dit, le colonel Moussa Diallo du Tribunal militaire, les commissaires de police Thomas Dakouré, Pascal Sendogo, Lazare Tarpaga, Ram Sylvain Tiono, Gabriel Goungounga, entre autres sommités, seraient candidats au départ. Qu’en ont décidé les examinateurs venus du Cameroun ?

- Décidément, Ouagadougou est devenue une ville où on se croit tout permis : sinon, comment expliquer l’attitude de ces cavaliers qui, le samedi 24 avril dernier, ont transformé certaines voies de Gounghin en hippodromes, et ce, au moment où la circulation n’était pas des plus fluides, puisqu’il était 10 h 30 mn ? Ouvrant la course, un jeune, sifflet au bec, obligeait les autres usagers à céder le passage comme s’il s’agissait d’un cortège officiel. Il va falloir mettre de l’ordre dans tout ça, surtout que des victimes de cavaliers, Ouagadougou en compte quelques-unes déjà... Inutile donc d’allonger la liste !

- Sobè Terri, un nom bien connu chez nos parents de Toma et surtout dans le village de Kwarmanguel. Parce que ce fils de la localité, opérateur économique de son état, y a fait plusieurs réalisations dont un CSPS, des pistes rurales. Après presque un an d’absence, il est reparti auprès de ses parents cette semaine avec des vêtements pour eux : 8 ballots de friperie pour toutes les tailles. En attendant, a-t-il laissé entendre, d’y retourner, si Dieu lui en accorde la possibilité, avec d’autres présents pour les aider à franchir la rigoureuse période de soudure. Si seulement d’autres pouvaient lui emboîter le pas !

- Ceci est un cri du cœur, à l’adresse du bourgmestre de la capitale, en faveur de la gare routière de la Pate-d’Oie, dont la laideur est connue par delà bien des frontières : "Je suis un habitant du secteur 15 de Ouagadougou et plus précisément du quartier Toyibin, mais le spectacle qu’offre la gare routière de la Pate-d’Oie est tout simplement décevant, à la limite révoltant et honteux au regard de l’insalubrité criarde qui règne à l’intérieur et tout autour de cette gare, censée être le miroir de la capitale pour l’étranger qui arrive à Ouaga.

Faites-y un tour et vous tomberez des nues, Monsieur le Maire. Nous ne savons pas à qui incombe sa gestion, mais il est urgent qu’une action soit entreprise dans ce sens. La passivité du Syndicat des Transports et de la mairie de Bogodogo nous amène à faire appel à vous. Cette gare n’est pas digne d’une ville qui se veut moderne, et une action de votre part serait très salutaire. Ouagadougou sera ce que nous voulons qu’elle soit si chacun y met sien".

- Le 10 juillet 2010, auront lieu des ordinations sacerdotales à Yako dans le diocèse de Koudougou. Déjà, le comité d’organisation est à pied d’œuvre pour que la fête soit belle. D’où la convocation de tous les fidèles et amis dudit diocèse résidant à Ouagadougou à une journée d’amitié, de fraternité et de partage ce dimanche 02 mai 2010 à la paroisse Saint-Sébastien au camp Sangoulé-Lamizana. Journée dont le top de départ sera donné par une célébration eucharistique à partir de 8 h 00, suivie d’un "dassan-daaga".

- Plus qu’une semaine, et le conflit opposant GPL-service au tandem Total Burkina-SONABHY connaîtra son dénouement. C’est, en effet, le mercredi 05 mai que ce différent, vieux de trois ans, sera appelé au plais de Justice de Ouagadougou. GPL-Service du jeune entrepreneur Paul Sawadogo, qui a été freiné dans son élan de voler au secours de l’environnement à travers la promotion du gaz, pourra-t-il renaître après la fatwa mortelle des puissants de Kwamé N’Krumah et de Pissy ?

- Le lundi 03 mai, sera célébrée la journée mondiale de la liberté de la presse. Célébration qui intervient au moment où nombre d’Etats africains s’apprêtent à fêter le cinquantenaire des indépendances. Evènement majeur pour le Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ), qui s’en est inspiré pour célébrer ce 3-Mai sous le thème : Les 50 ans de la presse burkinabè : quelle contribution à l’évolution politique et économique du Burkina Faso ?

Thème qui fera l’objet d’une rétrospective au Centre culturel français Georges-Méliès à partir de 10 h 00 le lundi 03 mai, et dont les invités sont : "Edouard Ouédraogo, directeur de publication de l’Observateur paalga, premier quotidien privé ; Paul Ismaël Ouédraogo, journaliste à la retraite ; Pierre Barry, journaliste à la retraite. S’en suivra un panel sur la rétrospective de la législation de la liberté de presse, animé par Sibiri Eric Kam (juriste, président de la Ligue pour la défense de la Liberté de presse) ; et Me Prosper Farama, autant intéressé aux question liées aux médias".

- Qui fut Sa Majesté le Naaba Sigri, 45e empereur du Yatenga ? A l’occasion du cinquantenaire de son décès, ses enfants, petits-enfants et arrière-petits-enfants vous convient, le 8 mai prochain, à une journée de prières et de souvenir, et à découvrir cet important personnage du Yatenga. La veille 7 mai à 19 h 30, il y aura une veillée de prières à Koamb-yiri, au secteur 8 de Ouahigouya. Le 8 mai, une messe sera dite à la paroisse Notre-Dame, suivie d’une animation culturelle. Il se pourrait qu’un film sur ce roi, décédé le 31 mars 1960, retraçant son voyage en France avec un certain Gérard Kango Ouédraogo soit projeté, à condition qu’on retrouve le double du film, car la première bobine a été emportée par le déluge du 1er septembre 2009.

- Hier 29 avril 2010, le Royaume des Pays-Bas a célébré le "Jour de la Reine". A cette occasion, l’ambassadeur néerlandais au Burkina Faso, Gérard Duijfjes, et son épouse ont donné une réception à leur domicile. Joyeuse fête royale, Excellence.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir.
Ton cousinss

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 30 avril 2010 à 10:21 En réponse à : Une lettre pour Laye : Article 37 question du jour

    Juste pour ajouter que parmi les députés qui ont cédé leur place à l’AN, il y’a également le député Ambroise VEBAMBA du PDP/PS qui a cédé sa place à Hyacinthe SANDWIDI. Si ma memoire est bonne, le député VEBAMBA fait parti des tous premiers à céder sa place

  • Le 30 avril 2010 à 11:11, par Tapsoba En réponse à : Une lettre pour Laye : Article 37 question du jour

    Rectificatif Passek taalé.Peut être l ambassadeur,pour des raisons qui lui sont propres,a voulu célébrer la journée à l avance.Sinon ,elle a lieu ce jour 30 avril et fériée sur toute l étendue du territoire neerlandais.C’a toujours été ainsi depuis son accession au trône dans les années 80.

  • Le 30 avril 2010 à 13:53 En réponse à : Une lettre pour Laye : Article 37 question du jour

    Soutenons les initiateurs de la petition contre la modification de l’article 37. Il me semble que c’est l’une des voies democritiques de dire non a cette modification de l’article 37 a laquelle s’accrochent farouchement et honteusement les messieurs de la mouvance presidentielle. Je vis a l’exterieur et je suis la vie politique de mon pays de pres. J’aimerais bien contribuer a la lutte contre la manipulation de l’article. Comment etant a l’exterieur puis je signer cette petition ? Est ce possible par internet ?

  • Le 30 avril 2010 à 14:39 En réponse à : Une lettre pour Laye : Article 37 question du jour

    Les internautes burkinabè, surtout vivant à l’étranger ne cessent de vous demander comment participer la vie nationale de notre pays en signant cette pétition. Ou bien, n’avons pas le droit à cette pétitions ? Si nous avons au moins ce droit, donnez nous les informations nécessaires, STP

    • Le 30 avril 2010 à 18:18, par Tapsoba En réponse à : Une lettre pour Laye : Article 37 question du jour

      Mon cher anonyme,
      Inutile de vous emballer.Lisez l interview de mr Kam et à la fin vous verez : documents joints Télécharger le formulaire.Ouvrez cette page et vous serez en mésure de signer la pétition en suivant les modalités.Après l avoir rempli et signé,vous l envoyez à cnpress@cnpress-zongo.org

      Merci

      • Le 30 avril 2010 à 20:06, par patriote En réponse à : Une lettre pour Laye : Article 37 question du jour

        J’ai lu le document de la pétition mais il me semble qu’il faut envoyer le document signé au Centre National de Presse Norbert Zongo ou à la Bourse du travail. Mais les versions scannées sont-ellles acceptées ? Mieux vaut envoyer le document original pour ne pas faire des efforts inutiles.
        L’article aurait pu aussi évoquer dans l’interview le document joint (même en note de la rédaction) car la pétition jointe n’est pas remarquable si on ne fait pas très attention.

  • Le 30 avril 2010 à 19:23 En réponse à : Une lettre pour Laye : Article 37 question du jour

    Au nombre des activités de ce week end, faisons un tour à la paroisse de Pabré, paroisse dont relève Laye ! la fête sera complète !

  • Le 1er mai 2010 à 07:18, par ckool En réponse à : Une lettre pour Laye : Article 37 question du jour

    Passek taale, je voulais juste savoir si HIVERNAL correspond a HIVER ou HIVERNAGE ou les deux a la fois ?

    • Le 1er mai 2010 à 16:10, par Tapsoba En réponse à : Une lettre pour Laye : Article 37 question du jour

      Hivernal(adjectif en rapport à l hiver) correspond aussi à l hivernage(temps que les navires passent en relâche pendant l hiver).Sauf dans les régions tropicales où l hivernage = période pluvieuse.

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