Dans la nuit du 10 au 11 juillet 2004, son établissement a été la cible d’un groupe de six bandits armés de couteaux et de gourdins. Il fut la proie des assaillants qui le laissèrent pour mort avant de s’en aller. Deux autres gardiens des environs, venus à son secours, subirent le même sort. L’un d’entre eux fut égorgé sur le champ. Selon les témoignages, les agresseurs n’ont rien emporté. Règlement de comptes ? Peut-être, car d’autres témoignages recueillis auprès de sa famille disent qu’il pouvait bien s’agir d’une vengeance de la part d’un voleur qu’il aurait copieusement rossé il n’y a pas si longtemps.

Après avoir passé 10 jours à l’hôpital Sanou Souro, puis deux semaines en famille, François est décédé le 18 août dernier des suites de malaises et vertiges consécutifs à ses blessures. Un de ses collègues qui avait lui aussi survécu à l’attaque était décédé quelques temps avant lui. Tout cela n’est-il pas révélateur de la position suicidaire des gardiens et veilleurs de nuit face à la puissance dévastatrice du banditisme dans une ville de Bobo-Dioulasso qui se veut pourtant paisible devant l’Eternel ?

Agé de 23 ans, François Coulibaly vivait au campement de l’ex-RAN. Il était l’espoir de sa famille qu’il entretenait avec ses maigres revenus de gardien et de vendeur de pagnes "dan fani" qu’il tissait lui-même en tant qu’héritier de la tradition griotte des Bwa.

J.L. B.
Sidwaya