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Une lettre pour Laye : Norbert répond à Me Sankara

Publié le vendredi 12 mars 2010 à 01h46min

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Cher Wambi,
Ainsi donc le Burkina, à l’instar d’autres pays, a célébré le pagne ; que dis-je, la femme le 8 mars dernier à Koudougou, la capitale provinciale du Boulkiemdé. Evénement présidé, comme tu le sais déjà, par la première dame, Chantal Compaoré, et qui a donné lieu à un défilé grandiose et à une foire révélatrice des multiples talents et capacités de la femme burkinabè à conjuguer le développement socio-économique au présent.

Mais, hélas, on ne le dira jamais assez, ici comme ailleurs aux quatres coins du Faso, le thème de cette énième journée, qui portait sur « Education et alphabétisation non formelle », a vite été reléguée au second plan pour faire la part belle au mythique pagne du 8-Mars, personne ne voulant s’en laisser conter. En tout cas, et une fois encore, la tradition a été respectée dans nombre d’établissements privés, où les premiers responsables ne se sont pas fait prier pour honorer l’autre moitié du ciel de ce précieux cadeau.

Ce fut le cas à l’Observateur paalga, où ton oncle Nakibeugo n’a fait qu’accomplir un devoir ; à la SGBB, où les tanties Pauline, Hélène et toute la gent féminine étaient aux anges ; à Bank of Africa, où la direction générale promet de faire grâce à toutes les femmes qui ouvriront un compte bancaire entre le 08 et le 31 mars 2010 des frais de sa tenue durant les mois de mars et d’avril.

Nul doute qu’à Laye, comme à Sagbtenga aussi, belle fut la fête si j’en crois les transporteurs, qui en disent toujours du bien. Passée la journée internationale de la femme, retour à la case politique pour t’annoncer, cher cousin, la surprenante décision prise par Ram Ouédraogo du RDEBF de se désaffilier de l’Opposition et du cadre de concertation de l’Opposition burkinabè.

A quelque dix mois de la présidentielle du 21 novembre, nombreux sont les observateurs de la scène politique nationale qui s’interrogent sur le mobile de cette défection et la destination finale du président du Rassemblement des écologistes du Burkina Faso, dont on se souvient d’un certain passé politique depuis qu’il a rompu avec l’art musical.

En attendant, cher Wambi, l’autre surprise pourrait venir du Nayala, où l’on susurre le retour imminent du maire de Toma, Jean-Baptiste Dala, au bercail. Tu n’es pas sans savoir, en effet, que le sus-nommé, promoteur de la lutte traditionnelle en pays San, avait porté la casquette CDP avant de s’arrimer à l’ADF-RDA de Me Gilbert Noël Ouédraogo pour conquérir ladite mairie.

A ce qu’on dit, il pourrait rencontrer ses militants ce week-end pour leur annoncer la mauvaise ou la bonne nouvelle, c’est selon ! Mais pourquoi ce simple aller-retour, qui pue l’envie de parachuter tôt ou tard à l’Assemblée nationale ? En tous les cas, si la rumeur venait à se confirmer, sûr que la hiérarchie pourrait être bousculée à Toma, et pourquoi pas dans tout le Nayala. Mais attendons de voir.

Oui, cher Wambi, je n’avais donc pas tort, en te disant dans ma dernière lettre qu’elle n’est certainement pas pour demain, la fin des querelles qui déchirent la mouvance sankaristes : dernière en date, celle entre Me Bénéwendé Stanislas Sankara de l’UNIR/PS et Norbert Michel Tiendrébéogo du FFS, qui vient de s’inviter dans l’actualité nationale.

Comme il fallait s’y attendre, après la lettre de protestation du premier dont tu as pu prendre connaissance dans mon dernier, courrier, Norbert Michel Tiendrébéogo livre sa part de vérité à travers un droit de réponse que, malheureusement, je ne puis reproduire ici pour raison d’espace. Mais, dans l’attente de le reproduire intégralement, en avant-goût et pour l’histoire, voici ce que dit le président du Front des forces sociales (FFS) du fameux échange téléphonique entre Me Bénéwendé Sankara et lui :

BS : Norbert, quel jour m’as-tu accompagné chez Gilbert Diendéré pour prendre de l’argent ?
NT : Je ne comprends pas…
BS : C’est Me Sankara ; je te demande quand est-ce que tu m’as
accompagné chez Gilbert Diendéré pour recevoir de l’argent ?
NT : Jamais !
BS : Tu venais à l’instant de dire, lors d’une réunion à Pô, que l’UNIR/PS
était financé par Oumarou Kanazoé et Gilbert Diendéré.
NT : Ah oui, ça se dit…
BS : Tu es un sale chien !
NT : Merci.
BS : Tu te permets comme ça de raconter des histoires sur le compte de tes collègues ?
Dans quelle ville le pouvoir m’a remis de l’argent ?
NT : Au Burkina !
BS : Je dis dans quelle ville ! Il faut préciser !
NT : Au Burkina !
BS : Tu es un être méprisable !
NT : Merci. … Comme tu le vois, cher cousin, et en attendant de voir les flèches empoisonnées que l’enfant terrible des « quartiers saints » de la capitale va décocher contre son rival politique à la célèbre moustache, il est évident que l’horizon est loin de s’éclaircir chez les frères sankaristes au départ du marathon de Kosyam. Bon Dieu, qu’est-ce que leurs militants peuvent donc espérer ?

Voyageons maintenant à mille lieues de chez nous, cher cousin, ce que le premier Ivoirien, Koudou Laurent Gbagbo, s’est fait comme religion de ce que sera l’hypothétique élection présidentielle, mille fois annoncée et autant de fois reportée. A peine vient-il de savourer le scalp du président de la Commission électorale indépendante (CEI) Robert Beugré Mambé, qu’il s’est offert le 12 février dernier, qu’il se met à rêver de déguster ceux des commissions électorales locales (CEI).

C’est en effet l’évangile que ne cessent de professer depuis le milieu de la semaine les seconds couteaux du Front populaire ivoirien (FPI), le parti présidentiel. Dernière volonté du locataire du palais de Cocody, en effet, il faut maintenant renouveler les commissions électorales locales ; régler le contentieux du fichier électoral. « Nous n’irons pas aux élections tant qu’il y aura un seul étranger sur les listes électorales ».

Eh bien, cher Wambi, c’est à se demander à quoi joue vraiment Laurent Gbagbo, et à quoi a servi le dernier pèlerinage du facilitateur, Blaise Compaoré, sur les bords de la Lagune Ebrié, et, surtout, quelles sont ses chances de sortir le pays d’Houphouët de la crise dans laquelle il est plongé depuis huit si longues années. Ni l’opposition ivoirienne, ni l’ancienne rébellion des Forces nouvelles n’ont encore dit leur dernier mot, mais le risque est grand que les vieux démons se réveillent.

Eh oui, cher cousin, alors que l’horizon ne cesse de s’assombrir du côté d’Ouragayo, Tipoko l’Intrigante, elle, nous presse d’ouvrir son carnet secret, qui nous en dira plus sur la température de la cité :

- On ne finira jamais de dénoncer la précarité et les risques liés aux conditions d’exploitation minière dans nos contrées. Après les sinistres intervenus dans certaines localités dont la région du Nord tout dernièrement, c’est au niveau de la province du Sanguié que de nouveaux d’éboulements ont eu lieu. En effet, ce mercredi 10 mars au village de Nabia, commune rurale de Dassa, un trou d’environ cinq (05) mètres de profondeur s’est effondré, engloutissant sept (07) personnes.

Si deux orpailleurs ont pu être extirpés des décombres et évacués au District sanitaire de Réo, cinq autres n’ont pas eu cette chance et ont péri dans le trou. Cet incident a été précédé, le samedi 06 mars, par l’effondrement d’un trou dans la même mine, qui n’avait pas fait ce jour-là la moindre victime. Fallait-il prendre ce fait comme un présage ? Le moins que l’on peut dire est qu’on gagnerait à réglementer sérieusement l’exploitation des sites miniers pour éviter ce genre de drames.

- Enfin le rendez-vous judiciaire entre GPL Service et le tandem SONABHY-Total Burkina, qui défraie la chronique depuis 2007, a eu lieu le 10 mars dernier au palais de justice de Ouagadougou. Mais à l’appel, point de SONABHY mais seulement un conseil de Total-Burkina, face à Paul Sawadogo de GPL Service et à son conseil. Que s’est-il passé pour qu’il y ait eu défection dans les rangs ? Mystère et boule de gomme. En attendant le délibéré, prévu pour le 05 mai, certains en tout cas devraient revoir leurs ambitions, si ce ne sont leurs protections, à la baisse.

- A peine porté à la tête de la Fédération burkinabè de boxe (FBF) avec un certain bonheur depuis la fin du mandat du colonel Sidiki Daniel Traoré, Joseph Nazaire Marie Tapsoba vient de franchir d’autres échelons. Et c’est à l’honneur du Burkina tout entier, puisqu’il vient d’être élu à la vice-présidence du bureau exécutif de la Confédération africaine de boxe (CAB). Bon vent donc au prési, et surtout, qu’il pleuve plus de ceintures pour nos pugilistes sur le ring africain, et pourquoi pas mondial.

- Qu’est-ce qui a bien pu se passer sur le site aurifère de Ramatoulaye dans la nuit du 07 au 08 mars 2010 ? Difficile de répondre pour l’heure à cette question. Ce que l’on sait, par contre, c’est qu’une jeune fille de 17 ans, répondant au nom de Zal. Hata Sanfo, y a perdu la vie dans un incendie dont l’origine reste à déterminer. Alors qu’elle aidait son père, Yacouba, dans son commerce, elle n’a pu être sauvée des flammes, qui se sont déclarées aux environs de 3 heures. Espérons que les enquêtes, promises par l’exploitant du site, permettront d’y voir plus clair.

- Qui veut aller loin ménage sa monture ; cet adage semble guider le ministère de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat (MFPRE) depuis que l’administrateur civil Soungalo Appolinaire Ouattara y a mis les pieds : voilà deux ans que l’employeur de l’Etat n’attend plus la dernière minute pour mettre tout en branle dans le cadre de l’organisation des concours directs et professionnels.

Dès ce lundi 15 mars, le chef du département aura une importante séance de travail à Ouagadougou avec les directeurs des Ressources humaines (DRH) des ministères et les hauts-commissaires des provinces- chefs-lieu de régions. Cette rencontre vise à camper le décor de la session 2010 des concours, notamment ceux professionnels. En plus de les avoir lancés très tôt cette fois-ci, cette année verra la décentralisation des concours professionnels à gros effectifs de candidats issus en général des ministères de la Santé et de l’Enseignement de base.

- Plus que de par le passé, la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) est devenue un temple d’enfants gâtés. Il n’y a qu’à y jeter un coup d’œil pour se rendre compte qu’au nombre des pensionnaires du jeune âge, se recrutent surtout des héritiers de la high society ; ceux qui roulent carrosse et broutent au quotidien le dollar, l’euro et le chanvre indien comme s’ils vivaient dans un no man’s land.

La révolte a-t-elle gagné les quartiers futuristes de la capitale burkinabè ? Difficile d’y répondre, mais la tendance semble s’inverser au profit des rejetons de mba Tenga et de mba Goama, accusés jadis, à tort ou à raison, d’être le cancer de la cité. En tout cas, les braqueurs, violeurs et drogués d’aujourd’hui s’expriment aisément dans les langues de Voltaire et de Shakespear, hélas.

- Kaya, dans la commune rurale de Tiébélé et à quelques encablures de Pô dans la province du Nahouri, connaîtra une effervescence particulière ce week-end : dans le cadre de ses activités, le comité d’irriguants dudit village, dénommé “Toutounga Mouzena” (le travail paie, en langue kasena), organise, du 12 au 14 mars 2010, une fête des fruits et légumes pour promouvoir la production des cultures de contre-saison. La cérémonie officielle de lancement de cette manifestation, qui est à sa première édition, aura lieu le samedi 13 mars 2010 à partir de 09 heures, et sera parrainée par le ministre Justin Koutaba de la Jeunesse et de l’Emploi.

Des animations culturelles, des jeux de société, des compétitions sportives (football, course cycliste et tir à l’arc), des visites de stands et des sites de jardinage sont prévus, entre autres, au programme des activités de cette fête à laquelle sont attendus les ressortissants, sympathisants et amis du Nahouri ainsi que la diaspora kasena du Ghana.

- Depuis le 27 février dernier, la communauté scientifique pleure un des siens : en effet, parti en mission en France, l’universitaire Souleymane Soulama y a rendu l’âme. Et c’est le lundi 8 mars dernier qu’il a été inhumé au cimetière municipal de Bobo-Dioulasso, en présence de parents, amis et collègues enseignants-chercheurs. Né le 21 février 1953 à Bobo-Dioulasso, le prof. Soulama était titulaire d’un doctorat en économie du développement, obtenu en 1995, et d’une agrégation, décrochée en 1997.

Disons que c’est depuis 1984 que ce grand professeur d’économie officiait à l’Ecole supérieure des sciences économiques (ESSEC) de l’université de Ouagadougou comme assistant. Depuis 2006, Souleymane Soulama était le chef du département du Nouveau programme de troisième cycle interuniversitaire. Homme disponible, sociable et travailleur, Souleymane Soulama laisse une veuve et un garçon inconsolables.

- Trente bougies déjà pour la Fondation Liliane. Occasion de faire une halte pour évaluer le travail abattu et se donner de nouvelles perspectives pour les prochaines années ; mais aussi un événement qui sera fêté ce samedi 13 mars au Centre Don Orione à Kossoghin, route de Pabré à partir de 09 h 00, ainsi qu’un rendez-vous de partage en faveur des jeunes et enfants handicapés du Burkina Faso.

- Ce dimanche 14 mars à partir de 09 h 00 au cours privé Marie-Curie, secteur 28 route de Taabtenga : Assemblée générale ordinaire de l’Association pour le développement économique et social de Yamwèga (ADESY). Au menu :
- présentation du rapport d’activités de l’année 208-2009 ;
- présentation du programme d’activités de l’année 2010 ;
- divers.

- Il y a un an, il accédait au trône de Silmiougou, un village de l’arrondissement de Sig-Noghin. Ce samedi, pour son yi-kêeré (intégration de la cour royale), Naaba Tégré accueillera de la foule à son palais. Une occasion pour lui de dire merci à ceux qui l’ont porté à ces nouvelles responsabilités et à ceux qui l’accompagneront tout au long de son règne, devenu officiel.

- Ambiance festive ce samedi à Bilbalogho, secteur 2 de la capitale. Point de secret pour les gardiens de notre culture, puisque c’est en effet ce 13 mars 2010 que le Baloum Naaba Tanga II célèbre sa fête coutumière, le Nabasga.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.
Ton cousin
Passek Taalé.

L’Observateur paalga

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