LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

DEDOUGOU : La TDC paralyse des services sociaux

Publié le vendredi 26 février 2010 à 01h54min

PARTAGER :                          

A l’instar des travailleurs des secteurs publics, para publics, privés et informels des autres localités du Burkina, ceux de la ville de Dédougou ont observé 24 février 2010 une grève de 24 heures pour protester contre l’institution de la taxe de développement communal (TDC). Cet arrêt de travail a été marqué par une marche pacifique suivie de remise d’une déclaration au haut-commissaire de la province du Mouhoun.

Entrée en vigueur en janvier 2010, la taxe de développement communal (TDC) divise. A Dédougou, son institution a été rejetée par les organisations syndicales qui ont manifesté le 24 février dernier dans les rues à travers une marche et un arrêt de travail. Cette marche pacifique a drainé du beau monde dans la discipline. Parti du siège du MBDHP, les manifestants ont scandé un seul slogan : "la vignette, on ne paie pas !.

Ils justifient cette position par le fait qu’elle est déjà prélevée depuis 1994 sur les produits pétroliers à raison de 125 F CFA sur le litre d’essence. Pire, l’institution de la vignette s’inscrit en droite ligne dans le processus d’exploitation et d’appauvrissement continu des masses laborieuses selon ceux qui rejettent la TDC. Le secrétaire général du Comité de coordination des activités syndicales du Mouhoun (SG/ CCAS) , Harouna Kindo, est aussi convaincu que « cette vignette lâchement baptisée taxe de développement communal est anti-sociale dans la mesure où les travailleurs et les populations ploient déjà sous le poids d’une multitude d’autres taxes dont l’utilisation est faite loin des questions de développement".

Dans la déclaration remise au représentant du haut- commissaire, les organisations syndicales ont aussi dénoncé l’augmentation du prix du timbre communal qui est passé de 200 F à 300 F CFA et l’augmentation de 100% des frais de constitution du dossier du BEPC. Autant de situations qui ont dégradé l’activité économique dans le secteur économique, a dit le SG du CCAS, avant d’ajouter que faute de marché et assaillis par ces impôts et taxes, nombreux sont les commerçants qui ont mis la clé sous le paillasson pour ne devenir que de simples usuriers. Il a aussi confessé que rares sont les familles qui peuvent cuire et/ou manger deux repas par jour.

Après avoir fustigé le comportement de certains dignitaires du pouvoir dont le sport favori reste la surfacturation, les missions et multiples voyages inutiles, les détournements et l’affairisme chronique, Harouna Kindo surnommé le harangueur des foules a laissé entendre que les syndicats refusent d’être les dindons de la farce. C’est pourquoi, il a invité l’ensemble des travailleurs à la détermination et à la mobilisation autour des trois "R" qui sont : le refus de payer la vignette parce que nous ne pouvons plus payer ; le rejet de l’institution de la vignette parce que injuste et anti-sociale et la résistance contre la répression. En attendant un bilan plus exhaustif, les grévistes estiment le taux de participation à 95%. En fin de matinée du 24 février, nous avons pu constater que les services de la radiologie, de l’ophtalmologie, du laboratoire d’analyses médicales du Centre hospitalier régional (CHR) de Dédougou étaient paralysés.

Le service total était assuré en odonto-stomatologie, tandis qu’en maternité, au post opéré, en pédiatrie, en médecine le service minimum était assuré. Aux urgences médicales, c’est une religieuse qui donnait le meilleur d’elle-même. "Je fais ce que je peux", nous a-t-elle dit d’un air pas trop jovial. En chirurgie, le surveillant de soins d’unité nous a confié qu’ils étaient seulement deux, mais que le service minimum pouvait être assuré si une urgence se présentait. En tout cas, des malades que nous avons rencontrés dans les couloirs de la maternité n’avaient pas bonne mine. Si certains nourrissaient l’espoir d’avoir des traitements, d’autres par contre fulminaient au motif qu’elles risquaient de perdre énormément du temps contrairement aux jours ordinaires où le personnel est plus actif.

Dans les lycées de la ville, plusieurs élèves ont débrayé faute de professeurs. A la nationale des télécommunications (ONATEL), ce sont deux agents qui faisaient tourner les machines. Certains commerçants du marché central ont également fermé boutiques pour suivre le mouvement. En tout cas, l’ambiance dans la matinée du 24 février était bon enfant. Tout s’est déroulé sans heurt dans la cité de Bankuy.

Par Serge COULIBALY

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 27 février 2010 à 00:26, par Bensa En réponse à : DEDOUGOU : La TDC paralyse des services sociaux

    Nos gouvernants ne se rendent pas compte ou semblent ignorer la précarité et la cherté de la vie au Faso. Nous sommes dans une situation où l’écart entre nos riches autorités et leurs pauvres populations ne fait que grandir et à ce rythme on se demande vraiment si elles se soucient de la souffrance de leurs populations. Toutes ces marches et manifestations contre la TDC ne sont que l’expression du ras-le-bol des populations qui ne peuvent plus supporter les hausses des prix des denrhées alimentaires,du carburant,des prestations de certains services administratifs,bref la TDC dans un pays où les salaires sont quasi-stationnaires. Mais osons croire que nos luttes ramèneront nos gourvernants aux meilleurs sentiments. Seule la lutte paie. Et comme disait feu Norbert Zongo : "Il n’y aura jamais de victoire sans lutte, parce que personne ne nous donnera rien gratuitement surtout pas les fruits d’une lutte pour une vie" ; la patrie ou la mort, nous vaincrons ; vive le Faso

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km