LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Une lettre pour Laye : Un kodo dans les eaux de Bagré

Publié le vendredi 19 février 2010 à 00h25min

PARTAGER :                          

Cher Wambi,
Vaine attente en cette nuit du 17 au 18 février où Simonville bruissait de l’imminence d’un réaménagement, si ce n’est d’un remaniement ministériel, consécutif à la démission du patron du département du Travail et de la Sécurité sociale, Jérôme Bougouma, pour les raisons que tu sais déjà. En tous les cas, jusqu’à ce que mon précieux stylo commence à coucher les présentes lignes, la voix du Grand Sachem se faisait toujours attendre.

Je ne puis te dire pour combien de temps cet éloquent silence va durer, mais la classe politique reste plongée dans l’expectative au moment où la capitale burkinabè abrite la Conférence inter panafricaine de la prévoyance sociale (CIPRES) qui devait être, hélas, présidée par le susnommé, Jérôme Bougouma. Combien de ministres l’accompagneront-ils dans son congé anticipé ? De folles rumeurs circulent, insinuant même que le locataire du palais de Kosyam pourrait faire d’une pierre deux coups, pour faire appel à une équipe de campagne dans la perspective du rendez-vous électoral de novembre 2010.

Blaise Compaoré confirmera-t-il le dicton selon lequel la voix du peuple est celle de Dieu ? Oui, cher Wambi, avant que je te donne davantage les nouvelles de la cité, permets que je partage avec toi la douleur, pour ne pas dire le malheur, qui vient de frapper Laye, affectant même la hiérarchie de l’Etat. Mais de quoi s’agit-il donc ?

La famille de l’Autorité supérieure de contrôle de l’Etat (ASCE) est en deuil. En effet, la grande faucheuse a emporté un de ses contrôleurs d’Etat en la personne de Dame Kaboré née Zango Kiswensida Marguerite Marie le lundi 15 février 2010 à 08 heures. Si son nom ne te dit rien, sache que celle que la cité pleure aujourd’hui est l’une des illustres filles de Laye où elle est née.

C’est là qu’elle a fréquenté l’école primaire catholique avant de venir à Ouagadougou poursuivre ses études secondaires (collège Notre-Dame de Kologh-Naba et collège de la Salle), et universitaires (l’Université de Ouagadougou). C’était un grand commis de l’Etat qui a occupé de nombreuses fonctions au ministère chargé de l’Environnement, avant d’être nommée contrôleur d’Etat par le conseil de ministres du 09 juillet 2008. Sache aussi qu’elle fut la première femme ingénieur des Eaux et Forêts de notre pays.

Les circonstances du décès de cette grande dame viennent nous rappeler de manière cruelle et éloquente la vanité et le cours éphémère de notre existence. En effet, selon des indiscrétions glanées auprès de certains de ses collègues, c’est aux environs de 07 heures que notre regrettée, dont la disponibilité et la gentillesse légendaires étaient reconnues par tous, est arrivée au service en ce lundi funeste au volant de sa voiture qu’elle conduisait toujours elle-même.

Après avoir salué et « distribué » comme d’habitude son large sourire aux collègues qu’elle rencontrait dans la cour de l’ASCE, elle a entrepris de monter l’escalier qui la menait à son bureau au deuxième étage. C’est là qu’elle fut prise de malaise et rapidement transportée au dispensaire du Premier ministère où elle rendra l’âme quelques minutes après, malgré tous les efforts désespérés de l’équipe médicale pour la maintenir en vie, plongeant les membres de sa famille et ses collègues qui étaient là dans la stupeur et la consternation.

Au titre des distinctions honorifiques, la défunte était Chevalier du mérite du développement rural, avec Agrafe Environnement, et médaillée d’honneur des Eaux et Forêts dont elle était colonel. Avant d’être conduite à sa dernière demeure le mercredi 17 février 2010 au cimetière de Taabtenga, accompagnée d’une foule immense, elle a été faite, à titre posthume, Chevalier de l’Ordre National.

Elle laisse derrière elle un mari et deux enfants (un garçon et une fille) inconsolables. Si le Burkina dans son ensemble perd un grand serviteur de l’Etat, Laye perd une digne fille. Ensemble, invoquons donc les ancêtres de ce village qui l’a vue naître afin qu’elle repose en paix.

Tout autre chose maintenant, cher cousin. Tu n’es certainement pas sans te rappeler ce promoteur de Boulangerie 2000, Elie Riskala, qui avait eu maille à partir avec un fournisseur italien, et ses employés et la justice burkinabè. Eh bien ! moi qui le croyais reparti dans son Liban natal suis tombé à la renverse en apprenant qu’après avoir bénéficié d’un élargissement (conditionnel ?), il vient de sortir indemne d’une énième tentative d’assassinat à Simonville.

Mystère et boule de gomme sur les auteurs et les mobiles de cette chasse à l’homme qui ne dit pas son nom, mais je n’y aurais point cru si son avocat ne m’en avait donné confirmation. Les autorités auraient été alertées mais, en attendant, les courriers se bousculent à ma porte relativement à cette affaire qui pourrait se révéler être celle de trop dans la cité futuriste de Ouaga 2000.

Voici, en effet, le dernier de ces courriers qui m’est parvenu ce mercredi 17 février au moment où seules les chauves-souris pouvaient s’aventurer dehors : “Bonsoir, messieurs les journalistes ; juste pour vous signaler un fait qui, ma foi, passe inaperçu dans vos journaux ; soit parce que vous n’êtes pas bien informé ; soit parce que ce fait tient à être gardé secret.. Tout compte fait, voilà ; cela fait près de trois mois qu’un ressortissant libanais du nom d’Elie Riskala est victime d’agressions graves.

La première agression qui a eu lieu fin novembre le mettait aux prises ; alors qu’il se trouvait devant le portail de sa villa et attendait patiemment qu’on la lui ouvre, un individu armé a ouvert la portière de son véhicule et lui a tiré une balle dans la cuisse avant de prendre la fuite. Le sieur Riskala a été conduit par les sapeurs-pompiers à la clinique Les Genêts, située non loin de son domicile.

Ensuite vient la deuxième agression qui s’est passée dans le mois de janvier dans laquelle ce monsieur a eu beaucoup plus de chance. Les suspects n’ont pas eu le temps d’exécuter leur besogne. Les vigiles de son quartier sont intervenus et ont même appréhendé un des agresseurs. Enfin vient la troisième agression qui, elle, est intervenue le 16 février 2010 à 19h30 environ.

Un individu a tiré deux balles en direction de son véhicule qui s’est aussitôt arrêté ; l’individu a ensuite pris la fuite et jusqu’à présent je ne puis vous dire dans quel état se trouve M. Riskala ni dans quelle clinique il doit se trouver (peut-être aux Genêts). Voilà les faits qui sont, je le pense, assez graves pour mériter votre attention d’autant plus que M. Riskala est le propriétaire des boulangeries 2000 et qu’actuellement un conflit l’oppose à ses 280 employés et à plusieurs autres personnes que je ne citerai pas. Est-ce pour cela que l’on veut sa peau “ ?

Question sans doute, cher cousin, qui revient sur toutes les lèvres au moment où au ministère de la Sécurité la seule guerre qui vaille est celle contre la criminalité et le grand banditisme. Les jours à venir nous en diront certainement davantage mais, en attendant, cap sur la ville de Sya qui abritera, le 11 décembre 2010, le cinquantenaire de l’Indépendance de notre pays. Point de doute que la fête sera belle, au regard de l’engagement pris par le gouvernement d’en faire un rendez-vous historique. Bobo-Dioulasso a déjà commencé sa toilette, certes, mais le lancement des activités du cinquantenaire aura lieu à la mi-mars.

Maître d’œuvre : le ministère de la Culture, du Tourisme et de la Communication de l’inusable Filippe Savadogo qui a déjà concocté un menu des plus alléchants. Ainsi verra-t-on le samedi 13 mars, la pose de la première pierre du monument du cinquantenaire et l’Hôtel administratif de l’Etat ; suivie de la grande conférence inaugurale sur les 50 ans de construction d’une nation. Exposition de photos et d’anciens billets de banque (CFA).

Eh oui, cher Wambi, cette cérémonie inaugurale n’en serait pas une sans le discours solennel de lancement du président du Faso ; la découverte du logo du cinquantenaire ; les défilés et parade de masques représentatifs des régions du Burkina Faso, les feux d’artifice ; sans oublier les deux plateaux de concerts géants (place de la mairie et place de la gare) et le bal rétro au gouvernorat des Hauts-Bassins.

Et maintenant que je t’ai ainsi mis l’eau à la bouche, et avant de t’ouvrir le Carnet Secret de Tipoko l’Intrigante, rendez-vous ce samedi 20 février dans la cité de l’Epervier, Manga, dans le Zoundwéogo, où sera disputée la finale de la 2e édition de la Coupe du maire. Un événement dont l’importance sera relevée cette année par le parrainage du ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Seydou Kaboré. Alors, qui du secteur 2 ou du secteur 5 de Manga remportera le trophée tant convoité ? Jean-Claude Bouda ne m’a pas encore soufflé la confidence, mais empoignades en perspective pour qui sait que les sorciers volent à armes, pardon, à ailes égales.

- Depuis 2005, se tient régulièrement le Forum national des jeunes (FNJ) chapeauté par le ministère de la Jeunesse. Le cru 2010 s’est tenu sur les bords de Bagré. Quoi de plus normal pour être en phase avec le thème qui était : “Jeunesse, entrepreneuriat agricole et auto-emploi”, que de choisir ce lieu propice à l’agriculture ou plutôt à l’agrobusiness.

Et ce Forum serait infirme s’il n’y avait pas le traditionnel face-à-face jeunes-président du Faso. Ainsi, pour cette année, c’est le 6 janvier que ces jeunes ont pu parler directement au chef de l’Etat. Malheureusement, ce FNJ a été endeuillé par la noyade d’un militaire. En effet, dans la nuit, 3 militaires ont voulu faire une promenade en pirogue sur Bagré. Hélas, la barque s’est renversée, et des 3 “codos” ; un ne savait pas nager et a donc péri dans les eaux. Les 2 autres ont pu gagner le rivage.

- L’ADF-RDA tient les 20 et 21 février 2010 ses journées parlementaires à Solenzo. Le thème retenu est : “la problématique de la participation de la jeunesse au processus électoral au Burkina Faso”. Il semble que c’est le benjamin du gouvernement Tertius Zongo et président du parti de l’Eléphant qui animera cette communication. En tant que jeune, espérons qu’il trouvera les arguments convaincants pour amener les jeunes en général et ceux de la province des Banwa en particulier à participer massivement aux élections présidentielle, municipales et législatives.

- Les travaux d’élargissement de la Nationale 1 (Ouaga-Bobo) vont bon train, avec leur cohorte de désagréments : de longs détours pour rallier le centre-ville ou rejoindre son domicile, de la poussière ingurgitée, des déguerpissements, etc. Mais ne dit-on pas que l’on ne peut pas faire d’omelette sans casser des oeufs ? Là, nous sommes tous d’accord.

Par contre, là où ça commence à bien faire, c’est au niveau de certains conducteurs d’engins, en l’occurrence ceux commis à l’évacuation de la terre et autres débris. Non contents de klaxonner à tue-tête à tout moment, il s’en trouve qui font purement et simplement du rallye, au mépris de la sécurité des concitoyens. A cette allure, pas étonnant qu’un jour ils se retrouvent face à des cadavres du fait de leur inconduite.

- Ah, ces voleurs ! Qu’ils ne manquent pas d’ingéniosité pour parvenir à leur triste dessein. Une illustration parfaite avec cet homme de Dieu, à Gounghin : alors que celui-ci travaillait dans son bureau avec son ordinateur portable, vinrent à lui deux types qui, avec condescendance, lui demandèrent de l’aide - ne serait-ce qu’un plat de céréales - pour qu’ils puissent nourrir quelques jours leur parent malade et hospitalisé à Yalgado.

Compatissant, celui-ci, abandonnant son ordinateur, entreprit de se rendre dans son magasin pour leur ramener quelque chose. Quand il en revint avec un sachet de vivres, plus de portable ni de visiteurs : ils étaient repartis simplement avec le précieux outil. Faire ça dans la maison de Dieu ? Qui vous pardonnera quand viendra le moment ?

- Les histoires de parcelles, on ne finira jamais d’en parler tant que certains seront aux affaires. En tout cas, il nous revient, et de sources généralement fiables parce que bien informées, que dans un des arrondissements de la commune, des parcelles d’habitat et de lieux de commerce se négocieraient entre un million et un million et demi, et ceci, sous le manteau évidemment. Et qui parlait encore de transparence dans les opérations il y a quelques mois ?

- La fin du mois de février sera riche en événements chez les élèves douaniers. En effet, ils organisent à partir du 25 février 2010 une série d’activités dont l’ouverture sera présidée par le Directeur général des Douanes, Ousmane Guiro, dans la salle de conférences de l’Ecole nationale de la Douane. A l’issue de cette cérémonie, se tiendra une grande conférence publique, coanimée par le patron des douaniers et le DG de Cotecna sur “Civisme fiscal et développement économique”.

Le programme se poursuivra dans l’après-midi avec un cross populaire suivi du lancement de la coupe du directeur de l’école en football. Au titre des autres activités, on note une opération de collecte de sang et de dépistage volontaire, une rencontre d’échanges avec l’administration, un match amical de volley-ball, des jeux de société, etc. Une belle crochète de manifestations qui prennent fin le samedi 27 février par une soirée récréative au cours de laquelle des prix seront décernés aux vainqueurs des différentes compétitions.

- “Bière BRAFASO - La première gorgée d’ici juin 2010”, titrions-nous dans notre édition du lundi 8 février 2010 pour aborder cette grande aventure de l’opérateur économique burkinabè Mohamed P. Sogli, qui s’apprête à ouvrir une brasserie (l’une des plus grandes d’Afrique, selon ceux qui sont modestes dans leur évaluation) du côté de la commune rurale de Komsilga. L’article en question faisait également cas des déboires de cet opérateur national dans la promotion des boissons gazeuses sorties des cuves de la première section de cette usine, celle des sucreries, qui avait été inaugurée en octobre 2004. Hier, en fin de bouclage, nous apprenions la visite prévue en principe aujourd’hui, dans la brasserie presque achevée, du président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré. Assurément, s’il y a une initiative qui met du baume au coeur du promoteur, c’est bien celle-là.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 19 février 2010 à 05:14 En réponse à : Une lettre pour Laye : Un kodo dans les eaux de Bagré

    Ou est la partie qui traite des Kodo dans les eaux ? Escroqueir journalitsique ? Simple malhonnete intellectuelle crapuleuse.

  • Le 20 février 2010 à 01:51 En réponse à : Une lettre pour Laye : Un kodo dans les eaux de Bagré

    Ou e meme l’ histoire du Kodo dans le Bagre ? C’est de l’ escroquerie maintenant ou bien ?

    • Le 20 février 2010 à 19:31, par Tapsoba En réponse à : Une lettre pour Laye : Un kodo dans les eaux de Bagré

      Mon cher "anonyme",

      Je meurs de rire.Je pense que vous avez fait une mauvaise interprétation du titre "un Kodo dans les eaux de Bagré" ou simplement vous n avez pas compris le sens du mot "kodo" qui est du langage vulgaire pour désigner nos militaires si je puis dire ainsi.Sinon ,le journaliste voulais faire cas du militaire qui s est noyé dans le barrage de Bagré pendant le séjour du chef de l état dans cette localité pour s entretenir avec les jeunes.Si vous avez bien parcouru l article ,vous auriez remarqué ce passage je cite"Dans la nuit,3 militaires ont voulu faire une promenade en pirogue sur Bagré.hélas,la barque s est renversée,et des-3 codos-un ne savait pas nager et a donc péri dans les eaux,les 2 autres ont pu regagner le rivage".

      • Le 22 février 2010 à 17:30, par willy En réponse à : Une lettre pour Laye : Un kodo dans les eaux de Bagré

        Merci mon cher TAPSOBA pour ta précision ; j’étais dans la même situation d’incompréhension que mon prédécesseur ;

      • Le 26 février 2010 à 22:12 En réponse à : Une lettre pour Laye : Un kodo dans les eaux de Bagré

        Merci mon frere Tapsoba. C’est moi qui a pose la question du Kodo 2 fois.Je vis dans l’est des USA et il se peut que certains langages m’echappent. Sinon j’ai lu l’article 3 fois pour comprendre ce Kodo dans le Bagre et j’avoue que j’ apparais maintenant comme un vrai baudet apres votre clarification.lol.
        Thanks a buch.
        Paweogo Ya Bwoanga Meng.

  • Le 3 mars 2010 à 08:38 En réponse à : Une lettre pour Laye : Un kodo dans les eaux de Bagré

    tout ce qui se passe sont des militaire meffiez vous des militaires ok

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Développement : SOS pour la route Pouytenga-Bogandé
Portées disparues : Fati et Mounira ont été retrouvées