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Une lettre pour Laye : Le chèque de Blaise

Publié le vendredi 11 septembre 2009 à 02h19min

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Cher Wambi

Pas plus tard qu’hier, nous recevions encore les âmes compatissantes, accourues des quatre coins du Faso au chevet des milliers de sinistrés du 1er septembre 2009. Le déluge du siècle sur Simonville appartient déjà au passé, certes, mais ses plaies restent indélébiles, au regard de la misère qui s’est installée dans notre capitale. En tous les cas, il n’est pas un seul Burkinabè qui peut se targuer de n’en avoir pas été victime, vu l’étendue de la famille africaine. Alors si ce n’est toi, c’est donc ton frère, ton cousin, ton ami ou encore ton voisin qui veille sur toi et les tiens tous les jours que bon Dieu fait.

D’où, sans doute aucun, cet appel à la solidarité nationale et internationale lancé par les plus hautes autorités afin de venir en aide à ceux des nôtres dans le désarroi, et cantonnés depuis ce mardi noir dans des centres d’hébergement improvisés. Et cet appel solennel semble avoir été entendu depuis ce lundi 7 septembre, où le président de tous les Burkinabè, Blaise Compaoré, a lui-même donné l’exemple en casquant pour 10 000 000 FCFA.

Comme il fallait s’y attendre, cher cousin, s’en est immédiatement suivie une pluie de contributions diverses dans le théâtre de l’ancien palais présidentiel, sis à Koulouba. Dans l’attente de pouvoir te communiquer la liste, oh combien kilométrique, de tous ces bienfaiteurs de la nation, je ne saurais passer sous silence la noblesse de la compassion du Mogho Naaba, qui s’est soulagé d’un million de nos francs à cet effet.

Voilà maintenant la caisse royale ainsi ouverte pour recevoir du richissime Oumarou Kanazoé la faramineuse somme de 100 millions ; de l’ambassade de Chine 131 millions ; de la communauté libanaise 110 millions ; de l’UEMOA 250 millions ; du gouvernement 23 millions ; de l’Assemblée nationale 20 millions ; et j’en oublie.

Je m’en voudrais toujours de ne point te signaler, au passage, que ton journal, l’Observateur paalga, a lui aussi laissé parler son cœur en remettant ce mercredi, 9 septembre 2009, au CONASUR un chèque de un million de FCFA, bien que lui-même ait subi des dommages dans ses installations informatiques.

Fait notable, cher cousin, il s’est trouvé des partis politiques qui, eux aussi, ont apporté leur part de francs CFA à la cause nationale. Honneur, donc, à ceux qui ont donné l’exemple tels le PARIS : 100 mille FCFA ; l’UNDD : 250 mille FCFA ; l’UFP : 25 mille FCFA ; l’ADF-RDA : 1 million FCFA ; le CDP : 5 millions FCFA. L’un dans l’autre, cher Wambi, les 70 milliards de FCFA nécessaires à la reconstruction nationale seront vite réunis, surtout que les partenaires techniques et financiers du Pays des hommes intègres ont, eux aussi, entendu notre cri de détresse. Je n’en veux pour preuve que l’aide financière de l’Union européenne, qui se chiffre à quelque 1,3 milliard.

Que dire alors de nos frères Ivoiriens, de qui nous est tombée hier jeudi 10 septembre une manne de 500 millions de FCFA ? En tout cas, j’émets le souhait que très bientôt Ouaga, la coquette, se réhabilite ; ce qui ne se fera pas sans la contribution de chacun de ses fils. Déjà, j’apprends que ce vendredi 11 septembre, l’Agence Faso Baara remettra à la commune de Ouagadougou une enveloppe de 10 millions FCFA, avant d’aider à la reconstruction des ouvrages endommagés, à hauteur de 100 millions FCFA. Mais demain ne semble pas la veille pour qui sait que nos notabilités coutumières, censées être la courroie de transmission entre leurs sujets et les ancêtres dans l’épreuve, ont eux aussi fait les frais du drame du 1er septembre. Je suis bien placé pour t’en dire davantage, si je me réfère aux constructions centenaires du palais du Ouidi Naaba, qui n’ont point résisté à la furie des eaux. Malgré tout, cher cousin, la vie continue à Simonville, même dans les centres d’hébergement, celle de couple notamment.

C’est ainsi qu’il me revient qu’un chef de famille, qui voulut y faire son devoir conjugal, déluge ou pas déluge, fut violemment pris à parti par une meute de sinistrés, qui ne supportaient une telle audace. Comment s’en est-il sorti ? Mystère et boule de gomme.

Mais depuis ce mardi noir du 1er septembre, la pluie a repris de plus belle aux quatre coins du Faso. Comme peuvent en témoigner des relevés du Centre météorologique principal de l’ASECNA Burkina Faso dans la semaine du jeudi 03 au mercredi 09 septembre 2009 dans nos différentes stations : Dori = 6,2 mm ; Ouahigouya : 74,7 mm ; Ouagadougou-aéro = 2,3 mm ; Dédougou = 57,4 mm ; Fada N’Gourma = 0,9 mm ; Bobo-Dioulasso = 84,9 mm ; Boromo = 62,9 mm ; Pô = 51,6 mm ; Gaoua = 37,2 mm ; Bogandé = 89,1 mm.

Et pour tourner la page, cher Wambi, je te rappelle que c’est ce week-end du 12 au 13 septembre que se tiennent à Pô, la capitale du Nahouri, les journées parlementaires de l’ADF-RDA. Ainsi que je te le disais dans ma dernière lettre, les honorables élus du CDP, eux, migreront du 24 au 25 septembre à Bobo-Dioulasso pour tenir les leurs, sur le “Rôle du groupe parlementaire dans l’animation du parti et de la vie politique”.

Même si nous n’y sommes pas encore, il se susurre que les députés de la majorité présidentielle pourraient mettre à profit cette randonnée pour revenir sur une revendication qui leur tient à cœur : les médailles du mérite de l’Ordre national. Je n’en dirai pas plus, puisque le député Sedgo B. Gilbert du Zoundwéogo, dont je te propose ci-après l’argumentaire, semble pouvoir éclairer notre lanterne.

Lis donc plutôt :
“Par décret N°97-255/PRES/GC du 23 mai 1997, portant institution, organisation et fonctionnement des ordres burkinabè, il a été institué les ordres ci-après désignés au Burkina Faso :
- l’Ordre national ;
- l’Ordre du mérite burkinabè ;
- les Ordres spécifiques. L’ordre national est destiné à récompenser le mérite personnel et les services éminents, civils ou militaires rendus à la Nation.

L’ordre du mérite burkinabè récompense toute personne qui se serait distinguée par son dévouement, sa valeur professionnelle, la durée et la qualité de ses services. Les ordres spécifiques sont destinés à récompenser les personnes physiques ou morales qui, dans l’exercice de fonctions publiques ou privées, se seraient distinguées dans un domaine spécifique de l’activité nationale (développement rural, palmes académiques, jeunesse et sports ; arts, lettres et communication, collectivités territoriales, diverses médailles, etc.). L’article 7 du décret indique que les citoyens burkinabè sont admis puis reçus dans les ordres.

L’article 10 indique que le Président du Faso est chef souverain et Grand Maître des ordres burkinabè. L’article 13 indique que le Premier ministre est élevé à la dignité de Grand Officier six mois après sa nomination. L’article 15 indique qu’un an après leur entrée en fonction, les membres du gouvernement sont nommés ou promus dans l’ordre national. Ayant noté que le décret reste muet en ce qui concerne les élus nationaux (députés), les parlementaires ont échangé avec monsieur le Grand Chancelier des Ordres burkinabè, lors de l’audition du gouvernement sur le projet de budget 2009, sur la discrimination négative qui leur est appliquée.

Des échanges il est ressorti que le Président de l’Assemblée nationale pourrait ainsi saisir le Grand Maître des Ordres burkinabè pour corriger la situation au profit des parlementaires, qui, par leur élection comme député, ont mérité de la nation. On pourrait alors établir que six mois après validation de leur mandat, les députés soient promus au grade de commandeur de l’Ordre national ; le Président de l’Assemblée nationale étant élevé à la dignité de Grand Officier.

La prise d’une telle décision rendrait aux parlementaires une certaine justice par rapport aux membres du gouvernement, puis à l’Assemblée nationale la place qui lui revient dans le paysage institutionnel burkinabè.
- « chaque année, la nation, reconnaissante, décerne des distinctions à des femmes et hommes qui se sont positivement illustrés dans l’édification du Burkina Faso. Au-delà de la fierté légitime qu’elles procurent aux récipiendaires, ces distinctions honorifiques contribuent à renforcer le sens patriotique et la culture de l’excellence chez les Burkinabè ».

Le Grand Chancelier renchérit :
- « De tout temps, les récompenses honorifiques ont été attribuées aux citoyens ayant bien mérité de la patrie ». De l’analyse des textes sur les ordres burkinabè il ne ressort nulle part que les députés ne peuvent être admis. Il n’est pas non plus indiqué, à l’image de ce qui est appliqué au gouvernement, de mode opératoire de distinction honorifique des élus nationaux. C’est pourquoi nous interpellons notre groupe parlementaire, CDP, à obtenir du Président de l’Assemblée nationale la réparation de la situation des députés siégeant, par une démarche idoine auprès du Grand Maître des Ordres burkinabè”.

Voilà qui est dit, cher Wambi. Mais dans l’attente de savoir le sort qui sera réservé à cette démarche, aussi bien par ses pairs élus que par la classe politique nationale, voyons très rapidement ce que Tipoko l’Intrigante, elle, nous réserve cette semaine dans son carnet secret :

- La Communauté burkinabè, au pays de l’Oncle Sam, est en deuil. Daouda Traoré, 22 ans (également appelé David), « le prince de Banfora », fils d’Issa Traoré, ancien président d’association, qui dirige un bureau de concertation au Burkina Faso, est décédé le samedi 29 août en quelques minutes à l’issue d’une fête chez des amis. Apparemment, il aurait été terrassé par une attaque cardiaque. Après une messe dimanche dernier, un doua a lieu ce vendredi 11 septembre aux Etats-Unis, avant un autre doua, prévu pour le 11 octobre à Ouaga. A ce qu’on dit, le corps du regretté aurait été incinéré.

- Le major de la IIe promotion des élèves officiers d’active (EOA) a pour nom Pélagie Kaboré. D’où ce message du Réseau de communication, d’information et de formation des femmes dans les ONG au Burkina Faso (RECIF/ONG/BF), qui exulte : Quelle ne fut notre joie et notre fierté d’apprendre la brillante réussite de Mademoiselle Pélagie Kaboré à l’académie militaire Georges Namoano. Cette héroïne en herbe, de la deuxième promotion des élèves officiers d’active (EOA), est sortie major de sa promotion, au titre de l’année académique 2008-2009, d’un effectif de trente-trois (33) élèves.

RECIF/ONG, à travers tous ses organes et ses structures membres, félicite mademoiselle Pélagie et l’encourage, dans sa lancée, à démontrer, si encore besoin était, que la femme, au même titre que l’homme, peut réussir dans n’importe quel domaine pour peu que les principes de l’équité et de l’égalité de droit soient respectés.

Nous lançons donc un vibrant appel à tous et particulièrement aux femmes à un soutien à tout point de vue à mademoiselle Pélagie Kaboré, d’autant plus qu’en ce troisième millénaire, la Communauté internationale reconnaît que, pour un développement équitable et durable, le genre dans sa composante femme doit être promu. Nous émettons le souhait qu’à l’exemple de mademoiselle Kaboré, d’autres femmes s’engagent sans réserve dans les différentes branches socioprofessionnelles afin d’apporter leur pierre à la construction de la nation.

La présidente du Conseil d’Administration de RECIF/ONG Mme Poussi Marie Madeleine

- Ce samedi, 12 septembre 2009, seront lancées officiellement dans la province de la Comoé les activités entrant dans le cadre du cinquantième anniversaire de la commune de Banfora. A n’en pas douter, l’affluence sera monstre dans la cité du Paysan noir pour aider Souleymane Soulama, l’édile de ladite commune, à souffler ces cinquante bougies.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

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Vos commentaires

  • Le 11 septembre 2009 à 05:18, par Mat En réponse à : Une lettre pour Laye : Le chèque de Blaise

    Si on ne veut plus de jaloux dans ces histoires de breloques, il faut passer à la démocratie parlementaire. Dans ce régime les ministres sont des parlementaires à de rares exceptions près... Bref, quelqu’un risque de jubiler sur les bords du Danube après lecture de rubrique, à ce qu’on voie.

  • Le 11 septembre 2009 à 12:57, par Nampoga En réponse à : Une lettre pour Laye : Pélagie

    Recif ONG ne doit pas se tromper de promotion ! Pélagie est élève de la 10ème promotion. Quand on lit, il faut bien lire pour ne pas étaler son inculture.

    • Le 11 septembre 2009 à 16:29, par trebluf En réponse à : Une lettre pour Laye : Pélagie

      mais c’est la deuxième promo de ceux qui n’ont pas fait le PMK. Ils ont été recruté avec des diplômés de l’enseignement supérieur.

  • Le 11 septembre 2009 à 15:13 En réponse à : Une lettre pour Laye : Le chèque de Blaise

    Je propose à tous ces guelards de nous coller la paix et laisser Blaise regner car nous l’aimons parcequ’il fait enormement pour le BF : ya la paix, la joie, l’economie prospère, les jeunes hommes d’affaire qui poussent comme des champignons, le pays de developpe.
    Ya qu’à regarder le Gabon avec toutes ses richesses par rapport au BF. on est trop devant. Donc je propose une présidencee stable quitte à ce que un homme de confiance si possible( François C.) le succède.Faites confiance à Blaise c’est un vrai patriote et le meilleur chef d’ etat que le Bf n’a jamais eu( tous avant lui etaient des dictateurs sanguinaires surtout l’avant dernier)
    Merci

    • Le 28 septembre 2009 à 01:32, par NONO En réponse à : Une lettre pour Laye : Le chèque de Blaise

      SI TOI TU MANGE DANS LA MAIN DE BLASSO T’en mieux et fiche nous la paix tu n’ai qu un vigilant canard de traiter les precedent de dictacteur.tu sais au classema IDH le BF est avant dernier.Et en plus le bf n’est pa sa proprietée privé.ton bien aimé blaso se rempli les poches et le peuple creve de faim.C EST A TOI DE NOUS FOUTRE LA PAIX PAUVRE PERSONNEL SI TU BAISSE TON FORQUE CONTINU BIEN.

  • Le 11 septembre 2009 à 15:43 En réponse à : Une lettre pour Laye : Le chèque de Blaise

    Nímporte quoi !!! Un deputé n’est pas plus qu’un ministre. Il faudait les eduquer à connaitre leur place dans l’ordre protocolaire. Voila une strcure inutile qui aurait dû connaitre le sort de la 2e chambre.

  • Le 12 septembre 2009 à 02:40, par momo En réponse à : Une lettre pour Laye : Le chèque de Blaise

    le probleme au burkina faso c’est n’est pas de contruire .
    mais voler les honettes personnes . car il ya un mauvaise
    gestion de l’argent est necessaire mais les hommes de
    bonnes volontes le burkina en manque.

  • Le 12 septembre 2009 à 10:22 En réponse à : Une lettre pour Laye : Le mérite des députés

    En attendant de reclamer des fleurs et des honneurs, je pense que les députés doivent donner l’exemple de patriotisme en payant l’IUTS. Ils n’ont qu’un esprit de pillage et de gourmandise.

    • Le 14 septembre 2009 à 22:16, par bogan En réponse à : Une lettre pour Laye : Le mérite des députés

      Il y,a pas de merite a tere depute
      la preuve ily,a des paysans deputes chez nous une dolotiere
      de Koupela et un mecanicien de la meme ville siegent
      et apprennent a lire a l,assemblee

  • Le 13 septembre 2009 à 02:57 En réponse à : Une lettre pour Laye : Le chèque de Blaise

    Tout revenu devrait etre soumis a l’ IUTS. Surtout celui de nos braves "augustes " qui consentent l’ impot. Sinon ils sont venus pour prendre et non pour donner, pour se servir et non pour servir. Ce n’est meme plus une impression. Ces gars sont des pillards. On les aurait supprimes meme que l’etat aurait economise des milliards par an. Helas, c’est ca ausi l’afrique du mimetisme. Democratiser pour democratiser.

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