Banwa : Qui sème les troubles alors ?
“Le député semeur de troubles”, était le titre d’un écrit paru dans notre édition N°2592 du vendredi 7 août 2009. Cet écrit faisait cas des agissements du député de la majorité dans les Banwa qui révolteraient les populations de sa localité. Il s’agissait principalement de la désignation des jeunes de sa localité devant faire partie du parlement des jeunes qu’on l’accuse d’avoir truquée.
Le député Sanou Té Gandi, puisque c’est de lui qu’il s’agissait, même s’il n’a pas été nommément cité nous a rendu visite et a donné sa version des faits.
En effet, selon lui, ce qui est paru dans notre édition n’est en fait qu’un " montage grossier " pour le mettre fortuitement en conflit avec les populations de sa localité. Car nulle part, il n’a truqué de liste.
Selon le député, il a été au moins trois fois interpellé à l’Assemblée nationale sur cette question parce que sa province était pratiquement la seule à n’avoir pas communiqué les noms des deux jeunes (une fille et un garçon) qui devaient être membres de ce Parlement. Et à chaque fois, il a rendu compte au Haut-commissaire qui est habilité à le faire. Dans un premier temps, il aurait répondu qu’il n’arrivait pas à trouver les jeunes qui remplissent les conditions demandées car celles-ci étaient " draconiennes ".
C’est exactement le 11 juin après la mise en place du bureau de l’Assemblée nationale alors qu’il venait une fois de plus d’être rappelé sur la question, qu’il a décidé de prendre ses responsabilités. Pour ne pas que la province manque ce rendez-vous des jeunes. C’est à Ouagadougou qu’il a trouvé les deux jeunes qui font partie de l’association des étudiants de la région des Banwa à Ouagadougou dans des conditions assez difficiles. Les deux jeunes n’étaient pas informés auparavant, et il fallait qu’ils réunissent les documents demandés. Ces deux jeunes ont même été inscrits avant de compléter leurs dossiers. C’est ainsi que leurs noms ont été publiés dans les journaux pendant au moins trois semaines sans qu’il y ait de réaction. Brusquement, au moment du congrès du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) en juillet à Ouagadougou, les noms de deux jeunes qui ne sont pas des autochtones sont concoctés dans les couloirs. Question de l’opposer, lu lez député à cette communauté qui est assez représentative dans la région.
Mais c’était déjà trop tard puisque les noms avaient déjà été communiqués et les dossiers déposés. Dans tous les cas, les délais étaient dépassés. Puis, on retourne maintenant dans la région, selon le député pour " intoxiquer la population " en soutenant qu’il a désigné son neveu et la fille de son protocole sans consulter qui que ce soit. " J’ai dit au Haut-commissaire de faire le travail, il ne l’a pas fait dans les délais. Pour ne pas que ma région perde, j’ai pris mes responsabilités. Est-ce pour cela que j’ai mal agi ? ", s’interroge le député Gandi. " Je reconnais que la procédure n’a pas été suivie, mais c’est plutôt la faute du Haut-commissaire qui, pour des raisons que j’ignore, n’a pas travaillé comme il se devait", se justifie-t-il. La preuve est que, jusqu’à présent, les deux jeunes n’ont aucun dossier déposé à l’Assemblée nationale. Le président de l’Assemblée lui-même a dû répondre à l’un d’eux qui réclamait justice pour lui signifier qu’il n’a pas de dossier déposé à son secrétariat. Si bien qu’il est mal fondé pour demander justice. " Si le Haut-commissaire avait fait correctement son travail, nous n’en serions pas là ", a conclu le député qui trouve " déplorable que des agents de l’Etat, sensé aider les populations à comprendre certaines choses les conduisent ainsi dans des situations indécentes ".
Mountamou KANI
L’Express du Faso
Vos commentaires
1. Le 21 août 2009 à 02:46, par koly En réponse à : Banwa : Qui sème les troubles alors ?
Mr le deputé tu n’a pa honte de t’en prendre au pauvre haut commissaire dis nous que tu voulais simplement place ta famille et un point c’est tout. Avec vous les politiciens c’est tel pere tel fils.je suis citoyen mais j’ai honte de mes concitoyen au pays.
2. Le 21 août 2009 à 09:30, par SANS RANCUNES En réponse à : Banwa : Qui sème les troubles alors ?
Je suis sidéré de la tentative pitoyable de justification de l’honorable député, justification qui en aucun cas ne le disculpe de son initiave malheureuse. C’est trop facile de vous défausser sur le Haut Commissaire, de dire que vous avez pris vos responsabilités face à son irresponsabilité. C’est vous qui êtes l’élu des populations du Banwa, c’est vous qi êtes sensé mieux les représenter, être plus proche d’eux et de leurs préoccupations et soucis. Si vous viviez vraiment avec eux, au lieu de vous calfeutrer dans les bureaux climatisés de l’Assemblée Nationale, vous auriez pu les aider à choisir leurs représentants au sein du Parlement des Jeunes, les aider à surmonter leurs divisions - si divisions il y avait - afin que la honte ne réjaillisse pas sur toute la province.
Le fait que le Haut Commissaire n’ait pas fait son travail comme vous dites, ne vous autorise pas à envoyer vos "enfants" au Parlement des jeunes.
Assumez vos torts devant les populations du Banwa que vous êtes sensé représenter, au lieu de rejeter la responsabilités de vos turpitudes sur un pauvre agent de l’Administration. Soit vous vivez coupé de vos électeurs et vous êtes incapable de les comprendre et de les amener à épouser vos points de vue, soit vous ne représentez que vous même à l’Assemblée Nationale, et là, la question de savoir si vous ête réellement à votre place se pose.
Osons dire la vérité, au lieu de faire ds fuites en avant qui n’honorent pas notre Assezmblée Nationale.
Sans Rancunes
3. Le 22 août 2009 à 11:00, par gb En réponse à : Banwa : Qui sème les troubles alors ?
Je crois que ce député a tort de réagir ainsi en voulant rejeter la responsabilité de la defection de l’organisation de la province sur la seule tete du haut commissaire. Si l’information doit passer par cette autorité pour parvenir aux populations, il ne lui appartient pas de choisir les representants de ce groupe social (ici les jeunes). Je crois qu’il revient à la population de s’organiser pour désigner en totute liberté leurs representants avec biensûr l’appui et l’éclairage de leurs élus qui, malheureusement, ne sont pas à leur coté mais resident à ouaga. Et c’est ça la triste réalité. Dans la présente situation, je ne comprend pas pourquoi le député Sanou ne sait pas donné le temps de descendre dans sa province pour appuyer les autorités locales dans l’information les populations et notamment le choix des representants des jeunes. Et puis de quel droit peut-il se permettre de soumettre une liste à l’assemblée et qui, elle aussi, l’accepte de surcoit. je crois que sur toute la ligne, le processus a été mal conduit. D’autres provinces se plaignent aussi (Comoé par exple). Je prefère une situation de tâches non exécutées qu’à celle très mal exécutée comme l’a fait le député. Il n’avait aucun droit de présenter à l’assemblées des representants au nom d’une province qui n’est pas au courant. Etant deputé, ne lui donne pas ce droit et sa façon de s’y prendre n’a fait qu’ouvrir les spéculations sur sa bonne foi et ses choix basés sur ses propres interets ; et cela à juste titre. Si le député se permet de se plaindre des competences des autorités de sa province , qu’il sache que ces hommes sont choisis par leur parti au pouvoir et celà revient à dire que tout le parti doit tirer les enseignements.