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Lettre pour Laye : Le wack du garde des Sceaux

Publié le vendredi 24 juillet 2009 à 04h18min

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Séisme en perspective dans le landerneau politique burkinabè ? Pas de fumée sans feu, dirais-je, mais les délégués du village à la grand-messe du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), qui se tient depuis jeudi à Simonville, sauront te répondre dès leur retour. En attendant donc, vaque à tes travaux champêtres comme t’en donne l’occasion le ciel, si généreux ces jours-ci. La preuve par les relevés pluviométriques du 16 au 22 juillet dans nos différentes stations : Dori : 7,8 mm ; Ouahigouya : 40,8 mm ; Ouagadougou-aéro : 24,9 mm ; Dédougou : 38,1 mm ; Fada-N’Gourma : 21,6 mm ; Bobo-Dioulasso : 32,6 mm : Boromo : 11,3 mm ; Pô : 14 mm ; Gaoua : 15,5 mm ; Bogandé : 19,9 mm.

Oui, cher cousin, ainsi que tu l’auras appris, la faune politique nationale vient de se réveiller du coma dans lequel il était plongé depuis l’interview de l’année que le journal de ton oncle Nakibéogo a servi à ses lecteurs et à l’opinion internationale le 08 juillet dernier.

Inutile de te rappeler qu’il s’agit de cette sortie médiatique de Salif Diallo, 1er vice-président du Congrès pour la démocratie et le progrès, la toute première depuis son limogeage du gouvernement à la Pâques 2008, suivi de son exil à Vienne, en Autriche, à la tête de notre représentation diplomatique. Une interview qui, l’on s’en doute, fera certainement date en raison de la conviction nouvelle de Gorba, à savoir la nécessité de la dissolution de l’Assemblée nationale pour favoriser l’avènement d’un régime parlementaire et, surtout, freiner la patrimonialisation du pouvoir. Salif voudrait-il troubler le sommeil de ses contempteurs qu’il n’aurait pas trouvé meilleures armes.

La suite, on la connaît, c’est cette levée de boucliers à l’état-major du mégaparti à la veille de son IVe Congrès ordinaire, et la fatwa prise contre l’audacieux. Le voilà donc prié de faire son autocritique et frappé de la suspension, jusqu’à nouvel ordre, des instances et organes du Congrès pour la démocratie et le progrès, dont il fut l’un des pères-fondateurs.

Et comme si cela ne suffisait pas pour calmer la fureur de ses compagnons d’hier, le ministère des Affaires étrangères lui enverra une lettre de demande d’explications pour avoir enfreint, tout diplomate qu’il est, au devoir de réserve. Gorba au banc des accusés sous la IVe République, qui l’aurait cru au “Pays des hommes intègres” ? Et pourtant ! Jusqu’à l’heure, cher cousin, où je couchais ces lignes, les ponts n’étaient définitivement pas coupés entre l’enfant terrible du Yatenga et les grands camarades, et certaines forces, dont cette délégation venue des terres de Naaba Yadéga peu avant l’ouverture du Congrès tentent de faire de la médiation.

Si, toutefois, les conclusions des différentes concertations restent dans le secret des dieux, il me revient que, mis sous pression, Salif aurait adressé une lettre d’excuse au Bureau politique national du CDP, sans jamais remettre en cause ses déclarations querellées. Alors, quelle sera maintenant la suite du feuilleton ? Difficile d’y répondre, mais toujours est-il que Salif Diallo sera le grand absent du IVe Congrès ordinaire de son parti, qui sera appelé à dégraisser le Bureau politique national pour plus d’efficacité.

Qu’en attendre donc alors que d’aucuns parlent de “désalifiquation” du CDP ? Si les spéculations vont bon train, cher Wambi, on me dit que ceux des membres qui en seront exclus se recruteraient, prioritairement, au nombre des impécunieux, qui n’honorent pas leurs cotisations, et des absentéistes notoires aux grands rendez-vous du parti ; une mesure qui ne date pas de la crise actuelle, certes, mais qui alimentera la chronique pour longtemps. Vivement alors que vienne la fin des travaux pour éclairer davantage notre lanterne sur le tango qui se danse aux portes de Kosyam. Auront-ils tort, les oiseaux de mauvais augure, qui entendent déjà sonner les cloches de la décantation à la veille de la présidentielle de 2010 ?

Au ministère de la Justice, cher cousin, c’est un autre sujet qui semble préoccuper la hiérarchie depuis que le patron du département a eu la mauvaise surprise de découvrir du wack dans son bureau la semaine dernière. Evidemment, on y remue ciel et terre pour identifier cette main coupable qui a réussi l’exploit d’y déposer de la viande rouge et du lait frais. Un acte qui n’est pas sans ébranler Zakalia Koté, qui serait monté sur ses grands chevaux, car sait-on jamais !

Mais s’agirait seulement d’un canular ou de la pure “wackose” en prévision du remaniement ministériel tant annoncé, ou de la recomposition du département de la Justice ? Alors que la réponse tarde à venir, et que chacun commence à se méfier de son collègue, des rumeurs d’affectations se font déjà entendre. En tout cas, celles du procureur général, Abdoulaye Barry, à l’ambassade du Burkina Faso en Côte d’Ivoire ; du procureur du Faso Issa Kindo à la tête de l’administration pénitentiaire, cédant ainsi son fauteuil à Dame Honorine Médah, restent à être infirmées ou confirmées. A ce qu’on dit, l’atmosphère n’y est pas à la sérénité, même si, à la justice, on ne mange pas la vache enragée. Qui en veut à Soungalo Ouattara ?

C’est bien la question que je posais, cher cousin, dans ma dernière lettre, au regard de l’accueil qui fut réservé au ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat ces derniers jours à Bobo-Dioulasso aux assises de l’Union provinciale des jeunes du CDP Houet. Question que tente aujourd’hui de dédramatiser le président de ladite structure, dont je te propose, ci-après, le droit de réponse : “Monsieur le directeur de publication de l’Observateur paalga, je vous remercie pour l’intérêt que vous portez à la jeunesse du Houet et particulièrement à celle du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) et aux assises qu’elle vient de tenir. Vous vous en êtes d’ailleurs fait l’écho dans vos colonnes.

Cependant, je vous serai gré des dispositions que vous voudriez bien prendre pour diffuser le droit de réponse qui suit, en réponse à votre mention dans l’Observateur paalga n°7426 du vendredi 17 juillet 2009 dans la rubrique “Une lettre pour Laye”. En effet, vous écrivez : “Qui en veut à Soungalo”. Et plus loin, vous ajoutez que : “Le discours du ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, parrain de la cérémonie, invité à prendre la parole, a connu quelques perturbations au tout début, avec une note discordante au fond de la salle. Ce bruitage, émis par des jeunes, n’était pas de nature à favoriser l’écoute du message du parrain.

Et, contrairement à ses deux prédécesseurs, Ibrahim Sanou et Salia Sanou, dont les discours ont été prononcés dans de meilleures conditions d’écoute et entrecoupés par des slogans à l’aide d’un mégaphone, Soungalo Ouattara n’a pas eu droit à cette animation durant tout son speech. Faute organisationnelle ou tentative de sabotage ?”. Je tiens singulièrement à vous assurer et, à travers vous, l’opinion qu’aujourd’hui à Bobo, personne ne peut en vouloir à Soungalo Ouattara, qui est presque quotidiennement sollicité par la jeunesse, en témoignent les multiples activités qu’il a toujours parrainées dans cette ville. Ce qui est arrivé au fond de la salle, “ce bruitage, ces quelques perturbations, cette note discordante”, c’est tout simplement l’envie manifeste qu’avaient des jeunes, débout par manque de places assises, de voir leur idole au cours de son discours. Un discours qui leur est allé droit au cœur, puisqu’il a su résumer leurs préoccupations les plus profondes. Il n’en est donc rien. Au contraire, si tel était le cas, la jeunesse de Sya ne se bousculerait pas à chaque fois qu’elle a l’occasion, pour solliciter Soungalo Ouattara pour le parrainage de leurs nombreuses manifestations. Et il sait bien le rendre à cette jeunesse. En comptant sur vous pour la publication de ce droit de réponse, je vous prie de bien vouloir recevoir mes salutations distinguées.

Ibrahim Sanon, Président de l’Union provinciale des jeunes du CDP Houet
Président du Comité d’organisation des Assises.

Et maintenant que je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, une bonne nouvelle, cher cousin. Les journalistes, quoi qu’on dise, sont pour la plupart des exemples de fidélité en amour et de stabilité conjugale. Pour ceux qui en douteraient encore, rendez-vous ce samedi 25 juillet à partir de 9 h 00 à la paroisse Jean XXIII pour en voir la preuve vivante.

C’est, en effet, demain à ladite heure et à l’église de ladite paroisse que M. Pierre Barry, doyen de la presse burkinabè (1), et son épouse, Micheline, célèbrent leurs noces d’or, lors d’une messe d’action de grâces pour remercier le seigneur des bienfaits dont ils les a comblés pendant leurs cinquantes ans de vie commune. Heureux anniverssaire au joyeux couple, et rendez-vous pour les noces de diamant. Doyen de la presse burkinabè, M. Pierre Barry est le détenteur de la carte de presse n° 1, que vient de lui décerner le comité technique de la carte de presse, présidé par Germain B. Nama.

- Au terme de son assemblée générale tenue à Abidjan le mercredi 22 juillet 2009, la Société internationale de transport africain par rail (SITARAIL), filiale de Comazar du Groupe Bolloré, a jeté son dévolu sur notre compatriote Lassiné Diawara pour présider aux destinées de son conseil d’administration. En attendant de revenir sur l’heureux événement, puisque l’Observateur paalga y avait dépêché un envoyé spécial en la personne du journaliste Hamidou Ouédraogo, félicitations donc à M. Diawara, que plus rien ne semble arrêter dans le monde des affaires.

- Dans une de nos ambassades dans la sous-région ouest-africaine, de nombreux agents se demanderaient ce qui a bien pu motiver l’ambassadeur à demander, par voie officielle, le maintien d’une compatriote à son poste alors que son mari a été rappelé à l’administration centrale au pays. Cette question, ils se la posent du fait que l’intéressée n’a d’autre occupation que la mise en place du bureau des ressortissants dans les localités et l’organisation de manifestations à leur intention, ce que peuvent bien faire d’autres agents. Seraient-ce les liens de parenté (elle serait la tante de l’ambassadeur) qui unissent les deux qui auraient poussé notre représentant à agir de la sorte, poussant le rappelé à un célibat qu’il n’a pas du tout souhaité ?
Wait and see !

- C’est ce jeudi que s’est ouvert à Ouagadougou le quatrième congrès du parti au pouvoir. Ces assises, qui se tiennent dans un contexte particulier avec les récents événements au sein du Congrès pour la démocratie et le progrès, pourraient battre le record de participation. En tout cas pour ce qui concerne la province du Houet, deux cars ont été affrétés à cette occasion pour le transport des militants. Et, comme on le sait, en pareille circonstance, chacun y va de son commentaire. A écouter certains militants de la province du Houet, on est en droit de s’attendre à un tsunami politique au sein du CDP.

Et pourtant, il n’en sera rien, affirment d’autres, qui se plaisent simplement à épiloguer sur les éventuels remaniements concernant les commissaires politiques régionaux du parti et également sur le sort qui sera réservé à Salif Diallo ; depuis son départ du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, de nombreux militants dans le Houet commençaient à s’interroger sur la suite à donner à certains projets dont il fut le principal artisan dans les Hauts-Bassins. Et cette suspension du premier vice- président du parti, chargé de l’orientation et des questions politiques du bureau exécutif national, semble en ajouter au doute qui habitait de nombreux Bobolais. Au nombre de ces projets, le barrage de Samandéni, dont les travaux, lancés depuis plus d’un an, tardent à démarrer ; un retard que certains ont vite fait de lier au départ de Salif Diallo du ministère en charge des barrages.

- Une jeune fille du nom de Ouédraogo Zalissa s’est donné la mort par pendaison le vendredi dernier dans le village de Lanfiera à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Bobo. Ce qui est troublant dans cette affaire est que la victime n’avait que treize ans. Ses parents n’ont pu donner la moindre explication à ce suicide.

- Une fille âgée de vingt ans a trouvé la mort à Bobo- Dioulasso, précisément au quartier Koko par suite d’avortement. Candidate au BEPC session 2009, la victime, du nom de S.S., a commis son forfait avec la complicité de sa mère. Dénoncée par l’auteur de la grossesse, elle sera arrêtée et écrouée à la maison d’arrêt et de correction de Bobo.

- Les anciens gardiens de Faso Tex sont en sit-in devant l’usine depuis le lundi 20 juillet dernier pour exiger le paiement de leurs droits. Comme l’ont rappelé les grévistes, depuis qu’ils ont été licenciés le 30 juin 2008, ils attendent leur dû. Et cette fois-ci, contrairement aux précédents mouvements similaires qu’ils avaient observés, ils ne comptent pas bouger d’un iota tant qu’ils n’auront pas eu satisfaction.

Le problème que ces anciens employés de Faso Tex posent, depuis maintenant plus d’un an, les avait conduits devant l’inspection du travail de Koudougou qui, en son temps, avait sommé la société de leur verser la somme qui leur revient. Les ex-gardiens ont été confortés dans leur démarche par leur procès gagné contre Faso Tex et l’administrateur général, le député Mahamoudou Touré, nommé en 2005 par l’Etat burkinabè. Mais ce dernier aurait fait appel du jugement à Ouagadougou.

Au dire d’un des grévistes, Roger Yaméogo, le 02 juin 2009, l’administrateur ne s’est pas présenté au palais de justice de Ouagadougou. On apprend que l’administrateur général devait motiver son appel par écrit, chose qu’il n’aurait pas encore faite, selon les ex-gardiens. Les grévistes estiment que l’attitude de Mahamoudou Touré viserait à bloquer le paiement de leurs droits, car, ils ne comprennent pas que quelqu’un fasse appel d’une décision de justice et traîne à fournir les pièces pour la tenue d’un nouveau procès. Roger Yaméogo et ses compagnons d’infortune s’inquiètent du comportement de leur ancien patron, d’autant plus que les vacances judiciaires sont pour bientôt.

En tout cas, avec ce mouvement qu’ils ont enclenché, les ex-gardiens entendent faire la pression nécessaire jusqu’à ce que la société règle leur problème. Ils ont lancé également un appel aux autorités à avoir un œil compatissant à leur égard. Commencé depuis le lundi 20 juillet, ce sit-in, selon les manifestants, ne sera pas levé tant qu’ils n’empocheront pas entièrement leur dû ; un autre dossier de crise qui doit vraiment interpeller les autorités locales, voire même au-delà.

- Le Xe anniversaire de l’intronisation de Mohammed VI ne se fête pas seulement à Rabat. Car au “Pays des hommes intègres”, l’événement sera marqué par un match de gala de football le dimanche 26 juillet 2009 à partir de 16 h 00 sur le plateau de la SONAR, face à l’aéroport international de Ouagadougou ; une belle initiative de l’Amicale des anciens du Maroc (AMAM) et de l’ambassade royale au Burkina. L’opposition est de taille, d’autant plus qu’elle mettra aux prises les ressortissants marocains au Burkina Faso et les anciens du Maroc.

- Godyr, bourgade du Sanguié, bat le rappel de ses fils à la faveur de la 5e assemblée générale ordinaire de l’association de ses ressortissants les 1er et 02 août 2009. Selon le président de l’ADES Godyr, le nombre de participants par bureau de section est fixé à cinq membres, exception faite des sections de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso.

- En cette fin du mois de juillet 2009, la végétation est luxuriante, et c’est beau de voir les arbres reverdir. La saison des pluies y est certainement pour quelque chose et c’est surtout bénéfique pour les braves paysans qui labourent leurs champs. A Tenkodogo, dans la province du Boulgou, le temps est souvent pluvieux, et afin d’apporter sa contribution à la lutte contre le réchauffement de la terre, Sa majesté Naaba Saaga de Tenkodogo et sa population organisent une campagne de reboisement ce samedi 25 juillet à partir de 7 heures. Le lieu choisi est Katanga, un vieux quartier qui se trouve sur la route de Garango. Le reboisement est une nécessité au Burkina Faso, et on prévoit de mettre en terre plusieurs espèces de plants.

- Le chef du canton de Bérégadougou est décédé le 21 juillet dernier aux environs de 21 heures à son domicile, sis au secteur 4 de Banfora. Gaoussa Emmanuel Koné, c’est ainsi qu’il s’appelait, qui naquit vers 1922 à Bérégadougou et était vétérinaire dans la vie active n’était autre que le père de Christian Koné, fondateur du PNR/JV et actif sur le plan politique, décédé, lui aussi, il y a quelques mois. Disons aussi que le défunt chef de Bérégadougou, qui laisse une veuve et quatre enfants, a été par le passé directeur de cabinet de Bégnon Koné, premier président de l’Assemblée nationale.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 25 juillet 2009 à 10:19, par mousso En réponse à : Lettre pour Laye : Le wack du garde des Sceaux

    Mesdames, Messieurs,
    Suite à votre annonce qui concerne notre Ambassadeur à prendre cette décision dites-vous bien qu’il n’est pas le seul et que d’autres Ambassadeurs le font aussi pour qu’elle raison je ne saurai vous dire.Faite un tour dans les autres Ambassades. c’est tout simplement un abus de pouvoir.

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