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Exploitation aurifère à Nobsin : Trente cinq bœufs meurent intoxiqués

Publié le jeudi 16 juillet 2009 à 02h18min

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Au moins, trente cinq bœufs sont morts par intoxication dans le village de Nobsin, situé à dix kilomètres de la commune de Mogtédo dans la province du Ganzourgou. L’événement qui a eu lieu non loin du site d’orpaillage du village a été signalé par les bergers à la direction provinciale des ressources animales le mercredi 8 juillet 2009.

Selon les deux bergers qui avaient conduit le troupeau au pâturage, Amidou et Gané Diallo, c’est après une grande pluie qui s’est abattue dans la matinée du 08 juillet 2009 dans la provoince qu’ils ont constaté le drame. Le village de Nobsin, à toute fin utile abrite un important site aurifère.

Et c’est d’ailleurs à environ 100 mètres de ce site que s’est déroulé cette tragédie. Selon les deux bergers qui se sont confiés au directeur provincial des ressources animales du Ganzourgou, le docteur Stéphane H.G. Tuina, les bœufs s’étaient abreuvés des eaux de ruissellements provenant du site aurifère. Quelques minutes plus tard, plusieurs ont commencé à développer un comportement inhabituel. Les uns tombant à la suite des autres avec des difficultés respiratoires, des tremblements, une agonie puis la mort. Les deux bergers, ont alors dispersé le reste du troupeau avant d’alerter les autorités compétentes du phénomène. Le préfet et le maire de Mogtedo, Sidonie N. Lankoandé et Joseph T. Guigma ainsi que les techniciens d’élevage sont allés constater les faits.

Après les échanges avec les orpailleurs, les constats réalisés sur le site et les analyses, la thèse de l’intoxication semble pour le moment privilégiée, a indiqué M. Tuina. Selon lui, les orpailleurs ont creusé des bassins artisanaux dans lesquels ils traitent le minerai. A la suite de la pluie et au regard de la position en hauteur du site, les eaux polluées par les produits chimiques hautement toxiques utilisés pour le traitement du minerai tels que l’acide sulfurique, l’acide nitrique et le cyanure se seraient déversés dans les mares situées à proximité. Le cyanure, selon le directeur provincial, est un produit chimique hautement toxique à l’absorption ou au contact duquel des signes décrits des 35 bovins sont caractéristiques. Les autorités ont ordonné l’incinération des animaux avant leur enterrement.

Le maire de la commune de Mogtédo, M. Guigma a rappelé le décret portant interdiction d’exploitation sur les sites d’orpaillage qui court depuis le 30 juin 2009. Il a invité les orpailleurs à refermer tous les bassins creusés pour le traitement du minerai à compter du jour du drame. Les éleveurs eux, ont été priés de ne plus conduire les animaux près de ces lieux. Les éleveurs souhaitent maintenant que les responsabilités de ce drame soient déterminées ainsi qu’une indemnisation. Les pertes sont estimés à plus de cinq millions de francs CFA. Quant aux techniciens d’élevage, ils réclament une analyse de l’impact environnemental des produits chimiques utilisés sur le site afin de prévoir les risques liés aux pollutions de l’eau, des sols, des plantes et ainsi prévenir des problèmes de santé. Hahadou Daniel Nadinga.

Hahadou Daniel NADINGA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 16 juillet 2009 à 10:27, par Hombak En réponse à : Exploitation aurifère à Nobsin : Trente cinq bœufs meurent intoxiqués

    Si ce n’est pas le probleme des comprtements sexuels à risque sur les sites, c’est l’intoxication. Pour le premier, on peut comprendre que les comportements humains ne sont pas toujours previsibles et même si des mesures sont prises pour reduire les risques des infections sexuellement transmissibles, certaines personnes prennent le risque.
    Et pour la question d’intoxication ? qu’est ce qui est prise comme disposition ? Apparemment rien comme l’indique le cas de Nobsin.
    Des animaux sont morts, qu’en sera t-il des villageois qui ne savent rien sur ces produits ni comment s’en proteger ?

    On veut la richesse dans notre pays mais pas à ce prix là.
    Serieusement, que des preautions soient prises pour proteger nos braves paysans dont non seulement les terres sont confisquées pour orpaillages, mais aussi les vies en danger.

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