LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

SITE D’OR DE FOUGANGOUE : Les orpailleurs et une société minière à couteaux tirés

Publié le vendredi 3 juillet 2009 à 02h28min

PARTAGER :                          

Le Syndicat national des orpailleurs artisanaux et traditionnels (SYNORARTRA-B) a animé une conférence de presse le 2 juillet 2009. Objectif, porter à la connaissance des hommes de médias, le litige qui l’oppose à la Société minière Kindo Adama (SOMIKA). C’était dans la matinée, à la salle de réunions de la bourse du Travail de Ouagadougou.

Entre la Société minière Kindo Adama (SOMIKA) et les orpailleurs du site aurifère de Fougangoué, un village situé dans la province de la Comoé, ce n’est plus la lune de miel. C’est ce qu’ont officiellement fait savoir les responsables des exploitants de ce métal précieux, réunis en syndicat (SYNORARTRA-B). C’était à travers une conférence de presse organisée à cet effet, le 2 juillet dernier. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase a été l’intervention musclée sur ce site, des forces de l’ordre, qui auraient occasionné l’arrestation de 7 orpailleurs et plusieurs interpellations. Entrant dans le vif du sujet, le président du Syndicat des orpailleurs, Hamado Kiemdé, assisté de ses camarades dont le secrétaire général des organisations des syndicats libres, Paul Kaboré, a fait la genèse de leur discorde. Selon lui, tout est parti d’une autorisation d’exploitation du site délivrée à une société minière, SOMIKA, qui travaillait depuis 18 mois avec les orpailleurs sur ces lieux.

Installée officiellement sur ce site de Fougangoué depuis septembre 2008, la SOMIKA, selon le syndicat des orpailleurs, travaillerait contrairement à l’esprit du code minier qui régie cette activité. Deux griefs ont été principalement portés contre Adama Kindo, patron de cette société. Il s’agit de l’achat par la SOMIKA, à la baisse, de l’or vendu par les orpailleurs sur ce site. Le prix des huit grammes de ce métal, serait passé de 95 000 à 60 000 F CFA. Le second point de discorde serait, à en croire les conférenciers, des "traitements inhumains" dont ils seraient victimes, de la part de cette société. Après des négociations qui auraient échoué, les orpailleurs disent avoir opté de quitter les lieux avec leur matériel d’exploitation. Ce qui aurait, aux dires des animateurs de ce point de presse, durci le conflit. La SOMIKA voudraient également en quittant les lieux, que ces chercheurs d’or laissent leurs outils et autres installations de travail.

Des autorités administratives mises en cause

C’est alors qu’au finish, SOMIKA aurait demandé à ces orpailleurs, faute de compromis, de déguerpir de cette zone d’exploitation dans un délai qui expirera dans quatre jours. En conséquence, les orpailleurs revendiquent une indemnisation, parce que, a soutenu, le président de cette corporation, "nous avons investi sur ce site pour mieux travailler". Très remonté contre le ministre des Mines, le syndicat des orpailleurs dit ne pas comprendre ce "silence complice" de Kader Cissé ainsi que du ministre chargé de l’Administration territoriale et de la décentralisation. En conclusion, les représentants syndicaux des orpailleurs, demandent aux autorités compétentes d’intervenir dans cette crise qui a mis au chômage cinq mille exploitants miniers, le site étant fermé depuis les événements intervenus sur les lieux le 6 juin dernier. La société Kindo Adama (SOMIKA) est détentrice depuis le 30 juillet 2008, d’une autorisation d’exploitation artisanale du site litigieux, par décision 08049/MCE/SG/DG-MGC, portant autorisation d’exploitation artisanale et traditionnelle du site aurifère de Fougangoué dans la province de la Comoé.

L’article 46 du code minier est cependant clair et devrait favoriser une meilleure entente entre les deux parties : "L’autorisation d’exploitation artisanale traditionnelle confère à son bénéficiaire le droit exclusif d’exploitation artisanale traditionnelle des substances minérales qui s’y trouvent dans les limites du périmètre qui y est décrit aux conditions qui y sont définies et jusqu’à une profondeur compatible avec la sécurité des travailleurs telle qu’établie par la réglementation minière". En rappel, les orpailleurs du site aurifère de Fougangoué s’en étaient pris à la SOMIKA, en détruisant des biens matériels sur ce site ce qui a valu l’intervention des forces de l’ordre parties de Banfora.

Par Armel ILBOUDO (Collaborateur)

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 3 juillet 2009 à 12:35, par johnny En réponse à : SITE D’OR DE FOUGANGOUE : Les orpailleurs et une société minière à couteaux tirés

    voici des gens qui ne savent pas ce qu’ils veulent. ont-ils pris le soin de lire ce que dit le code minier avant de protester ? non car ils n’auraient jamais orgainser cette jamborée. la somika ne peut pas acheter les 8 grammes à 95.000 francs, car elle ne pourrait pas la revendre en faisant une plus value. et puis, le prix sur les sites miniers artisanaux n’est pas le même que sur le marché mondial. pourquoi ce syndicat ne se plaint -il pas du prix fixé à tanior qui est de 56.000 ils y ont aussi des memebres pourtant ? ridicule, savant jeu de pker menteur, ce syndicat est manipulé par une compagnie concurrente oui.

  • Le 3 juillet 2009 à 13:29, par dugu lamini sadjan En réponse à : SITE D’OR DE FOUGANGOUE : Les orpailleurs et une société minière à couteaux tirés

    On devrai peut être réveiller Karl Max et le faire voir comment est-ce qu’on traite les ouvriers au pays des hommes intègres. Un peu de dignité, s’il vous plait. Les autorisations bidons et les conventions pipo, on en signe tous les jours que Dieu fait dans notre pays. Le code minier à lui seul ne doit pas pouvoir régir l’exploitation des ressources du sous-sol qui sont sous des terres. Il y a une loi en cours et je crois qu’il faut faire une musique harmonisée qui prend en compte tous ces problèmes. En attendant, les pauvres devront continuer à souffrir et à voter pour ceux qui les enfoncent. Seuls les survivants raconteront un jour à leurs enfants que « avant il y avait un pays appelé le pays des hommes intègres. Mais la particularité de ce pays était qu’il faisait tout ce qui était contraire à son nom. Les puissants se donnaient tous les droits et les faibles étaient écrasés. Nous sommes les survivants de ce crash d’Etat.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km