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Une lettre pour Laye : La mère de Drogba au stade du 4-Août

Publié le vendredi 19 juin 2009 à 02h31min

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Cher Wambi,
C’est de bonne guerre, même à Simonville, connue pour être l’antre des bureaucrates, les visages commencent à se détendre, consécutivement aux abondantes pluies qui se sont abattues en début de semaine sur tout le Faso. Au village, c’est certain, vous n’en demandiez pas mieux non plus, vu le retard accusé cette année par la campagne agricole, faute de pluies. En tout cas, ils sont des milliers d’agriculteurs qui ont repris le chemin des champs, vergers et fermes, question d’atteindre l’autosuffisance alimentaire.

Pourvu seulement que les dieux du ciel soient des nôtres en ce début de saison et que, ici comme ailleurs aux quatres coins du Pays des hommes intègres, nous ayons le cœur au travail. En attendant, cher cousin, voici le témoignage des services de l’ASECNA sur l’importance des dernières pluies enregistrées dans la semaine du 11 au 17 juin 2009 dans nos différentes stations : Dori = 29,0 mm ; Ouahigouya = 15,3 mm ; Ouagadougou-aéro = 41,6 mm ; Dédougou = 19,0 mm ; Fada N’Gourma = 33,1 mm ; Bobo-Dioulasso = 10,6 mm ; Boromo = 45,5 mm ; Pô : 11,1 mm ; Gaoua = 22,6 mm ; Bogandé : 5,9 mm.

Malgré tout, cher Wambi, nombreux sont les oiseaux de mauvais augure qui, déjà, prédisent des lendemains calamiteux sur les rives des anciennes Voltas. Mangerons-nous donc à satiété demain ? Question sans objet, certainement, pour ceux d’entre nous qui ne sauraient pas prévoir, et malheur à qui courra le risque de gaspiller le peu de céréales qu’il aura récoltées de la saison écoulée. Tiens-le, en tout cas, pour dit, cher Wambi, les céréales se vendront à prix d’or les jours, mois à venir, si jamais le déficit pluviométrique annoncé s’avérait.

Nous n’y sommes pas encore, et le Burkina vit au rythme de l’année préélectorale, à en juger par cette sorte de poussée de fièvre dans certains partis politiques, et par cette campagne prématurée déguisée qui fait le quotidien, par exemple, du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), le parti au pouvoir, qui a renoué avec le Burkina profond, histoire de prendre une certaine longueur d’avance sur ses intimes adversaires. Pour autant, les jeux sont-ils déjà faits ainsi que le clame déjà l’observateur de la scène politique nationale, en dépit de l’entrée en scène d’un certain Zéphirin Diabré ? Je n’osais pas y croire jusqu’à l’émiettement de la formation politique léguée par feu le professeur Joseph Ki-Zerbo.

Le Parti pour la démocratie et le progrès/Parti socialiste (PDP/PS), puisque c’est de lui qu’il s’agit, cher cousin, a en effet volé en éclats depuis ; à la grande déception de tous ceux qui avaient placé en lui leur espoir d’alternance pacifique au sommet de l’Etat. Aujourd’hui à la croisée des chemins, le PDP/PS, réduit à sa plus simple expression, n’a d’héritage que cette dissidence qui ira en rangs dispersés à la conquête de l’électorat aux prochaines échéances de 2010, 2011 et 2012.

En tout cas, l’histoire retiendra que du PDP/PS, issu de la scission de la Convention nationale des patriotes progressistes (CNPP), naquirent le MPS/PF du “Chat noir du Nayala”, Emile Paré, l’Autre Burkina d’Alain Zoubga Alain ; Faso Metba d’Etienne Traoré et, maintenant, le Rassemblement pour la démocratie et le socialisme (RDS) du Dima de Boussouma, dont l’assemblée générale constitutive se tient d’ailleurs ce samedi, 20 juin 2009 à Ouagadougou. Mais comment en est-on arrivé là ? L’histoire répondra.

Cher Wambi, la situation à l’UO continue d’être préoccupante. Lors des shows médiatiques organisés à la faveur du 2e anniversaire de son avènement à la tête du gouvernement, le Premier ministre a expliqué les efforts de l’exécutif pour améliorer les conditions de vie et de travail des enseignants-chercheurs. Entre autres, il y a notamment une augmentation, de l’ordre de 30%, des salaires avec les retouches des différentes indemnités. Au passage, le Premier ministre n’a pas manqué de regretter que le SYNADEC veuille tout, tout de suite, ici et maintenant. N’ayant pas accès aux mêmes médias que le gouvernement, le SYNADEC a réuni ses militants pour analyser la situation, qui n’est pas loin d’une campagne d’intoxication à son égard.

Concernant sa plate-forme, le SYNADEC situe la satisfaction à 2,69%. Point de blocage : grille, corps des assistants, voyages d’études, et période d’application des acquis. Malgré cette insatisfaction, pour ne pas être verts comme des jusqu’au-bouliste, et pour l’avenir des étudiants dont on connaît les origines pour la plupart (milieu modeste), le SYNADEC serait prêt à revoir sa position, si le gouvernement s’engage par écrit dûment signé par une autorité compétente concernant les subsides qu’il dit consentir à lâcher.

Par rapport à la situation à la Fac SJP, deux personnes n’auraient jamais fait grève. Tout récemment, elles ont été rejointes par 6 autres, dont Filiga Michel Sawadogo qui n’est pas membre du SYNADEC, ou du moins officiellement. Ainsi à la Fac SJP, il y aurait 13 grévistes et 8 non-grévistes dont les 6 qui disent reprendre les cours pour des raisons personnelles.

Au moment où l’on aperçoit une lueur de sortie de crise, le bruit sur la coupure de salaires dès ce mois de juin court. Si tel était le cas, ce serait une autre paire de manches. Le Syndicat a invité tous ceux qui verraient leur salaire dégraissé à déposer leur bulletin de salaire auprès de lui pour des actions en justice.

Ceux qui, pour une raison ou une autre, ne subiraient pas de coupure sont invités à donner une partie de leur salaire par solidarité avec les autres. En tous cas, Cher Wambi, à en croire les caciques du SYNADEC, si les autorités venaient à mettre à exécution ces funestes “mesures, c’en serait fini de l’année” académique. Alors, à quel jeu joue-t-on entre le gouvernement et les enseignants-chercheurs ?

Alors que sur le campus la crise ne cesse de s’exacerber, cher cousin, les élèves du secondaire, eux, s’apprêtent à affronter le baccalauréat. Et sauf erreur, c’est ce samedi, 20 juin, qu’ils auront à subir l’épreuve de philosophie, tant redoutée par certains. En attendant, heureux seront ceux d’entre les candidats qui auront été instruits par les auteurs de la revue internationale de philosophie “Le philosophique d’Afrique”, dont il me plaît ici de t’annoncer la sortie.

Avec l’instituteur du village, vous voudrez en savoir davantage sur cette œuvre commune, produite par une association d’enseignants, d’encadreurs pédagogiques et d’enseignants-chercheurs du Nord et du Sud mais, en attendant, je me bornerai à te dire qu’elle vise, entre autres, la promotion de la philosophie à travers la recherche et la publication de textes dans une revue scientifique internationale. Et dans la présente édition qui m’est parvenue, cher cousin, on peut se délecter des pensées d’éminents professeurs tels :

- Mahamadi Savadogo (université de Ouagadougou) sur : “Le renouvellement de la pensée politique” ;
- Ludovic Doh Fié (université de Bouaké) sur “La réification de la femme comme crise de la reconnaissance” ;
- Yaovi Akakpo (université de Lomé) sur “La rationalité technologique à l’épreuve”.

Rassure-toi, cher cousin, j’essaierai de t’en trouver un exemplaire pour ta culture personnelle, mais pas sûr que tu puisse y piger grand-chose, à moins que Tipoko l’Intrigante te vole au secours. En attendant, lis ce que nous révèle son carnet secret cette semaine.

- On le sait déjà, c’est la ville de Ouahigouya qui a été désignée pour abriter cette année la fête de l’indépendance de notre pays. Pour ce 49e anniversaire, la capitale du Yatenga, à l’instar de la ville de Fada, va bénéficier d’importantes infrastructures : des routes bitumées, l’éclairage public, des logements sont, entre autres, des réalisations qui vont certainement contribuer à soigner l’image de cette commune. Après Ouahigouya en 2009, c’est au tour de la commune de Bobo d’accueillir en 2010 les festivités marquant les 50 ans d’indépendance de notre pays.

Un cinquantenaire qui sera célébré avec faste et qui connaîtra la présence, me dit-on, de chefs d’Etat de pays amis et frères du Burkina, de nombreuses délégations étrangères, d’artistes, de sportifs de renom, etc. Un évènement grandiose en perspective qu’il ne faudra rater pour rien au monde. Pour ce qui est du budget, on me parle d’au moins 10 milliards pour l’organisation.

Le jeu en vaut la chandelle,au regard du gigantesque travail qui attend le comité d’organisation dans les Hauts-Bassins. En tous les cas, l’on n’est pas sans savoir l’état de délabrement, très avancé, de Bobo-Dioulasso, une ville où il n’existe pratiquement plus de goudron, avec des bâtiments en ruine, des rues sans éclairage, des ordures qui jonchent le sol en des lieux publics, etc. Bobo, selon la formule consacrée, a perdu de son lustre d‘antan ; la célébration de ce 50e anniversaire constitue alors une occasion pour la ville de Sya de redorer son blason.

Un comité régional de réflexion avec une quinzaine de commissions a été mis en place à cet effet, avec à sa tête le gouverneur Pascal Témai Bénon. Des rencontres sont prévues d’ici la fin de cette année afin d’élaborer un canevas de travail et aussi de définir les tâches dévolues aux différentes commissions.

- Le marché de Colma désormais sécurisé . C’est le moins que l’on puisse dire avec le démantèlement de ce réseau de malfrats qui opéraient nuitamment et qui avaient fait de nombreuses victimes parmi les occupants des lieux. La dextérité avec laquelle ces hors- la-loi menaient leur basse besogne depuis plus d’un an et disparaissaient sans laisser de trace avait fini par intriguer de nombreux commerçants.

Lesquels envisageaient d’ailleurs de fermer boutique pour aller s’installer ailleurs. La gendarmerie a finalement mis le grappin sur ces malfrats, dont le chef de fil n’était autre que ce vendeur de céréales installé dans le même marché. Il avait pour complice les veilleurs de nuit et les dockers des lieux. Depuis leur arrestation la semaine dernière, c’est un véritable ouf de soulagement que de nombreux commerçants du marché de Colma poussent.

- L’international burkinabè évoluant à l’Olympique de Marseille, Charles Kaboré, n’oublie pas les siens : il partagera, le 22 juin prochain à Bobo-Dioulasso, un repas avec ses amis d’enfance. C’est en effet dans la ville de Sya que Charles Kaboré a fait ses débuts en football dans les toutes petites catégories. Après le centre de formation Issa Paré d’Accart ville, il sera vite repéré par Daouda Sanou Famozo qui l’intégrera dans son centre de formation. Depuis, le milieu défensif burkinabè connaît une ascension fulgurante après son passage à l’AS Sonabel et à l’EFO.

- Le choc Etalons # Eléphants de ce samedi, 20 juin 2009, se passe de commentaire. Bien que qualifié de “match à haut risque” par la FIFA, le public en a fait un match historique. Tenez, sitôt les points de vente de billets ouverts, dans 5 mairies d’arrondissement de la capitale, dans les hôtels et à la maison du Peuple, les 33 056 tickets d’entrée au stade se sont achetés comme de petits pains. Du coup, la Fédration burkinabè de football (FBF) et le ministère des Sports se frottent les mains.

Mais il y a un hic, car de petits malins s’en sont mis plein poches : Comme la vente officielle n’a duré qu’une journée, voilà ces revendeurs au marché noir (devant la maison du Peuple) en train de réaliser le deal de l’année, en revendant le billet de 500 F à 6 000 F, celui de 1000 F à 7 500 F et celui de 10 000 F à 15 000 F. Mais ce n’est pas évident que le stade soit plein, et, au cas où le marché n’arriverait pas à écouler ces tickets, la vente prématurée des cartes d’accès en serait la raison.

Restons toujours dans l’ambiance du match pour annoncer que les Ivoiriens vont déferler en masse sur Ouagadougou. Officiellement, douze cars de 70 places ont quitté Abidjan hier pour la capitale burkinabè. On signale qu’au nombre de ces supporters, il y aurait une supportrice de charme, une certaine Mme Clotilde Drogba, la mère de celui qu’on sait, le capitaine des Eléphants. Maman Drogba, apprend-on, est présidente de l’Association “Cœur d’ivoire” de lutte contre le Sida au bord de la lagune Ebrié.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 19 juin 2009 à 09:46, par john,bf En réponse à : Une lettre pour Laye : La mère de Drogba au stade du 4-Août

    pauvre maman ! j’espère qu’elle a le coeur bien en place pour supporter le supplice de son enfant ! si seulement elle pouvait prendre conseil chez la maman de Titi Camara de Guinée en 98 !

  • Le 19 juin 2009 à 09:57, par john,bf En réponse à : Une lettre pour Laye : La mère de Drogba au stade du 4-Août

    La Fédé fera bien de raffler tous ces escroqs afin de récupérer les billets et les remettre en vente car à ce rythme, le stade ne sera pas plein et les Etalons se croiront abandonnés. Moi j’ai un sifflet, un tam-tam un grand drapeau. J’ai 6 pots qui en ont de même pour aller au stade, mais pas de billet pour acheter. Sauver le Faso de ces escroqs ! Pour l’avenir, il faudra limiter le nombre de billets vendus à une seule personne.

    • Le 19 juin 2009 à 14:53 En réponse à : Une lettre pour Laye : La mère de Drogba au stade du 4-Août

      A 14h si le stade n’est pas plein, a mon avis il faut faire entrer des gens et ne pas attendre ceux qi ont des tickets.

    • Le 20 juin 2009 à 11:44, par lycaon En réponse à : Une lettre pour Laye : La mère de Drogba au stade du 4-Août

      la spéculation sur les billets se sont toujours faite même au stade du 4 août devant les guichets de vente au nez et à la barbe des forces de sécurité. Donc je ne vois pas pourquoi les gens s’excite maintenant. les 25 000 billets sont spéculés par les boss du Ministère des sport. ils prétendent que ce sont des institutions qui en ont pris. on nous leurre. nous savons comment c’est dillé.

  • Le 19 juin 2009 à 17:55, par wooto En réponse à : Une lettre pour Laye : La mère de Drogba au stade du 4-Août

    voila une maman qui va pleurer demain la defaite de son fils qui se croit bon.

  • Le 19 juin 2009 à 19:32, par djakis En réponse à : Une lettre pour Laye : La mère de Drogba au stade du 4-Août

    il faut dire à ces escros de faire pardont et vendre les tickets à leur propres valeurs

  • Le 22 juin 2009 à 15:58, par Miss New York En réponse à : Une lettre pour Laye : La mère de Drogba au stade du 4-Août

    qu`est ce que la venue de la mere de drogba a avoir avec la pluie et la campagne agricole ?????
    SVP changez le titre de votre article qui mentione a peine la mere de drogba.

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