LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Lycée provincial de Bogandé : Le pompier après l’incendie ?

Publié le mercredi 27 mai 2009 à 03h42min

PARTAGER :                          

Après la crise, la désolation, la débandade et le retour, le Lycée provincial de Bogandé (LBP) semble retrouver le calme. « Le comité de sortie de crise » installé le 05 mai a jugulé la crise le 11 mai. Avec bravoure et engagement, le comité de sortie de crise n’a pris que six jours pour dire adieu à la crise.

Bravo au comité du salut, pardon, au comité de sortie de crise. Par son action, on sait déjà que la catastrophe à été évitée ; il reste à savoir ce que seront les résultats aux examens si l’on sait que les élèves partent aux examens "rouges" sans un seul examen blanc. On se demande si l’action du comité, bien qu’elle soit salutaire, n’est pas « le médecin après la mort ».

Les négociations entamées par le comité de sortie de crise auprès des autorités politiques de la province de la Gnagna n’ont pas été vaines. Elle a permis de ramener les professeurs dans les salles de classe le 11 mai. Dès sa mise en place, le comité a pris l’initiative d’accompagner les élèves pour déposer une demande auprès du haut-commissaire, pour qu’il examine favorablement la plate-forme revendicative des professeurs. Les onze membres du comité ont pu convaincre le haut-commissaire qui a versé une somme couvrant deux mois de cours de vacations. Pour combler le manque, les membres du comité ont cotisé 5000F chacun. Ils ont aussi lancé un appel de prêts auprès des bonnes volontés, des associations, des confessions religieuses, des projets… afin que les frais de vacations soient entièrement payés. La nouvelle Association des parents d’élèves qui sera bientôt mise en place se chargera de payer ces prêts, selon le comité.
Pour manifester sa compassion et mettre fin aux éventuels conflits, le comité a rendu vite aux bléssés du 27 avril suite aux affrontements entre policiers et élèves.

C’est après ces démarches que le comité a rencontré de nouveau les professeurs qui ont jugé les efforts fournis louables et ont décidé de reprendre les cours en attendant la satisfaction complète de leur plate-forme. Présentement, les cours sont dispensés au LPB. Les élèves n’en demandaient pas plus. Mais ce qui suscite encore leur inquiétude, c’est la question des examens. Eux qui espéraient savoir à quoi ressemblent les épreuves du BEPC ou du BAC à travers les examens blancs n’en ont jamais eu jusque-là. Il va s’en dire qu’ils iront aux examens "rouges" sans examen blanc. Aller aux examens sans la moindre idée de sa procédure, en proie au doute et à la peur, ne peuvent qu’entrainer la panique. D’autant plus que les cours n’ont pas été dispensés à la lettre. Que c’est inquiétant !

Toujours dans l’intention d’éteindre la moindre étincelle, pour éviter d’éventuelles manifestations, le comité a demandé au procureur du Tribunal de grande instance de Bogandé de ne pas engager une procédure judiciaire contre les commanditaires des échauffourées du 27 avril. Mais le procureur ne l’entend pas de cette oreille ; il dit continuer la procédure qu’il avait engagée contre des personnes qui jusque-là ne sont pas connues. Pour les deux parents d’élèves qui sont en prison, à savoir le secrétaire et le trésorier de l’Association des parents d’élèves, ils ont été entendus le 11 mai, mais pour motif de discordance et d’incohérence des faits, le procès a été reporté au 23 mai.

Emmanuel DORI, Tle A au Lycée provincial de Bogandé,
Cel : 70 02 67 77, (e-mail : emmanueldori@yahoo.fr) et Tiabrimani NADINGA,
Communication et journalisme III à l’université de Ouagadougou,
Cel : 70 44 77 26, (e-mail : ntiabri@yahoo.fr)

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 27 mai 2009 à 10:22, par Yenpabou En réponse à : Lycée provincial de Bogandé : Le pompier après l’incendie ?

    Mieux vaut tard que jamais ; bravo à ce comité qui a pu au moins trouvé une issue ; pour les élèves, tout en compatissant à leur situation, il faut bien qu’ils travaillent durement et triplement pour compenser ce qu’ils auraient dû faire en classe. Pourquoi ne pas négocier des cours spéciallement intensifs pour ceux en classe d’examen. L’expérience montre que rarement les examens ont été tenues en plusieurs phases pour tenir compte des retards des autres. Alors, N’kuiiba, kiog ma faasy. U Tienu n ’tord ni.
    (= mes frères, étudiez bien, et que Dieu vous aide.)

  • Le 27 mai 2009 à 11:59, par phil banks En réponse à : Lycée provincial de Bogandé : Le pompier après l’incendie ?

    vmt je suis triste de voir comment on sacrifie ces jeunes et innocentes personnes que sont les élèves. pourquoi toujours attendre que le ver attaque le fruit avant de chercher des solutions !! il faut que les autorités locales fasse preuve de maturité dans leur choix il faut qu’ils impliquent les populations locales dans la gestion des choses qui les concernent tous.

    vous savez très bien que sans ressources financières rien ne peut fonctionner dans ce pays alors pourquoi jouer avec la vie des gens en étant malhonnête dans les promesses faites !

    que chacun mette de l’eau dans son vin pour l’avenir de la jeunesse !!!

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km