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Sécurité : Des personnes en mouvement irrégulier vers la commune rurale de Biéha

Publié le jeudi 14 mai 2009 à 02h44min

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Un groupe de personnes, en provenance de Nagré dans le Gourma se trouvait en mouvement irrégulier dans la province de la Sissili à la recherche des terres cultivables et de l’eau a été intercepté par la brigade territoriale de gendarmerie de Léo le dimanche 19 avril 2009.

Au total, 98 personnes, soient 20 ménages composés en majorité d’enfants de 0 à 16 ans au nombre de 66 étaient en mouvement irrégulier à la recherche des terres propices à l’agriculture dans la province de la Sissili. En provenance de Palogo, hameau de culture situé à Nagré dans la province du Gourma d’où ils pratiquaient l’agriculture et l’élevage des petits ruminants depuis plusieurs années, ces derniers prétextent que les terres sont arides et qu’il faille se déplacer vers d’autres cieux qui disposent encore d’espace propices à leurs activités agricoles.

C’est ainsi qu’un émissaire fut envoyé prospecter le terrain dans la Sissili, précisément à Kounou, dans la commune de Bieha, où une partie du groupe y avait déjà trouvé des terres qui leur ont été vendues par les villageois. A son arrivée dans le village, il fut conduit devant le chef du village par un certain Boukaré Sawadogo pour des pourparlers. Ce chef, ayant donné son accord de principe, fit savoir qu’il ne pouvait pas lui seul prendre une décision, il convoqua son collège et séance tenante, il promit de donner un espace juste pour 20 ménages.

C’est ainsi que la bonne nouvelle fut portée par l’émissaire à son retour à sa communauté. Celle-ci, sans avertir les autorités de Fada N’Gourma de son départ de Palogo, prit la route de la Sissili. Les autorités de la commune rurale de Bieha n’étaient pas non plus au courant de leur arrivée dans leur commune, seul les responsables du village de Kounou, qui leurs avaient promis l’asile étaient plus ou moins informées. C’est ainsi qu’ils furent interceptés par la brigade de gendarmerie de Léo, alors qu’ils traversèrent la ville à destination de Bieha. La gendarmerie fît alors appel à l’action sociale qui procéda au recensement du groupe et à leur identification. Ils avaient emporté bétail, volaille et matériel divers (nattes, ustensiles de cuisine etc.).

La maison des jeunes et de la culture de Léo a été donc mise à leur disposition, du bois et de l’eau courante leur ont été fournis par l’action sociale de la Sissili, ce qui leur permettront de faire la cuisine. Informées, les autorités de la commune rurale de Bieha disent n’avoir pas été mis au courant de l’arrivée de ce groupe dans leur localité, par conséquent refusèrent purement et simplement de les recevoir car ils n’ont pas respecté la procédure en la matière. Interpellés, les responsables du village de Kounou, en l’occurrence le chef qui leur avait promis des espaces au départ, fait volte face en s’opposant à leur entrée dans son village. Devant cette situation, le haut commissaire de la Sissili, Charles Eugène Nabollé, qui s’est entretenu avec eux, a trouvé qu’il était sage de leur part de rentrer chez eux afin de mieux s’organiser en se conformant aux procédures.

Cette proposition du premier responsable de la province de la Sissili a été acceptée par les immigrés qui n’ont pas manqué de le remercier pour ses conseils. Cette affaire est la conséquence de la vente des terres, à tel point que la zone de Bieha est devenue un vrai pôle d’affaires en la matière. Il est grand temps que les autorités communales de Bieha veillent rigoureusement à la gestion des espaces fonciers, avec l’implication de tous les acteurs locaux afin d’éviter d’éventuels conflits et cela, dans l’intérêt bien compris de toute la communauté.

Olivier Alexandre NIGNAN

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 14 mai 2009 à 04:52 En réponse à : Sécurité : Des personnes en mouvement irrégulier vers la commune rurale de Biéha

    Les gens souffrent dans ce pays. Bon sang ! Que faut il faire pour alleger un temps soit peu la souffrance des populations ?

  • Le 14 mai 2009 à 11:47, par zoro En réponse à : Sécurité : Des personnes en mouvement irrégulier vers la commune rurale de Biéha

    Au nom de quelles procédures ? vous vous imaginez ce que va leur couter ce va et vient pour des Burkinabè courageux qui ne cherchent qu’a survivre.Vous savez ce sont de tels comportement qui empêchent l’afrique d’avancer.Vous avez vos salaires a la fin du moi.ces braves paysans souhaitent simplement tout reconstruire grace a la terre.

    Un Burkinabè indigné

  • Le 14 mai 2009 à 17:51, par NB En réponse à : Sécurité : Des personnes en mouvement irrégulier vers la commune rurale de Biéha

    c’est bien vrai que se sont aussi des burkinabés mais les laisser s’installer dans ces conditions s’est créer un conflit entre population plutard. dc il est très important de suivre la procedure administrative . je trouve aussi bizzar que le chef de kounou qui avait promis les terres soit un mossi dans un village gourounsi.

  • Le 14 mai 2009 à 19:06, par Sebgo En réponse à : Sécurité : Des personnes en mouvement irrégulier vers la commune rurale de Biéha

    De temps en temps il faut des evenements pareils pour qu’on se rende compte de l’amere realite du Burkina, celle que le Burkina est encore au point de depart ; Il est tres triste qu’un tel nombre aussi important de notre peuple soit en danger a tel point qu’ils decident de se prendre en main pour survivre sans que cela n’ait attire l’attention des autorites competentes concernes. Ils ne venaient pas de la planete Mars cas-meme, leur situation devrait etre detectee, suivie et resolue par les moyens adequats sans qu’ils aient a quitter leur localite.
    les responsable de la securite territoriale et ceux de la decentralisation ont faillis a leur devoir et en consequence ont la responsabilite morale de conjuguer les efforts afin de venir en aide a ses immigres dans leur propre pays, pas en les ebergeant, mais en apportant une solition radicale a ce probleme.

  • Le 15 mai 2009 à 14:03, par langouste En réponse à : Sécurité : Des personnes en mouvement irrégulier vers la commune rurale de Biéha

    Monsieur NIGNAN,
    Il n’y a pas longtemps vous précisiez que des coupeurs de route dont personne n’avait réussi à vérifier les pièces d’identité étaient des peuls. Pourquoi n’avez-vous pas revelé l’ethnie de ces derniers comme vous en avez l’habitude. C’est déjà un progrès de votre part et je m’en rejouis.
    En Europe, on rejette des africains aux frontières car ils n’ont pas de papiers. Au Burkina, on les rejette pour des raisons de formalités. Si la honte pouvait tuer ! S’ils ont quitté leur village où sont nés bon nombre de leurs enfants, c’est qu’ils n’avaient pas le choix : sauf de quitter. Et au lieu de trouver une solution non deshumanisante, on les refoule. Comme si on ne pouvait pas leur faire d’autre proposition. Conclusion : pour des raisons de formalité, les burkinabé sont expulsés d’une province burkinabé. C’EST PAS BON.

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