Après la signature de la convention collective des journalistes professionnels du Burkina, au mois de janvier, le 4 mai dernier a eu lieu, toujours à Ouagadougou, le lancement de la carte professionnelle des journalistes et assimilés du Burkina et du laissez-passer pour les collaborateurs directs des journalistes. En plus de celle de la présidente du Conseil supérieur de la communication, Béatrice Damiba, du ministre de la Culture, du tourisme et de la communication, Filippe Savadogo, la présence du chef du gouvernement, Tertius Zongo, a donné un éclat particulier à la cérémonie. Pour rappel, c’est encore le Premier ministre qui avait présidé la cérémonie de signature de la convention collective le 6 janvier 2009. Le lancement de la carte de presse au Burkina est l’aboutissement d’un long processus.

Selon Béatrice Damiba, c’était aussi un des ambitieux projets du Conseil supérieur de la communication. Aussi son lancement le 4 mai revêt-il un caractère particulier, d’autant que la veille, le 3 mai donc, était la Journée mondiale de la liberté de la presse. Pour la quasi-totalité des journalistes burkinabè, la carte de presse est considérée comme étant un gage de sécurité pour le métier de journaliste. En effet, cette carte offre de nombreux avantages aux journalistes, aussi bien au plan professionnel que social. Au plan professionnel notamment, elle facilite entre autre l’accès à l’information. Comme l’a fait comprendre Béatrice Damiba, la présidente du CSC, avec désormais la carte de presse, "une anomalie est enfin réparée, un vide est en train d’être comblé". C’est également avec plein d’émotion que les pionniers et anciens de la presse burkinabè présents ont vécu la cérémonie.

D’après l’un deux, en l’occurrence Pierre Barry, le métier de journaliste amorce son anoblissement au Burkina avec la mise en place de la carte de presse. Une dizaine de personnalités, essentiellement de grandes figures de la presse burkinabè, dont des patrons d’organe de presse, ont reçu, séance tenante, leur carte de presse, à titre honorifique. Le directeur général des éditions "Le Pays", Boureima Jérémie Sigué, faisait partie des récipiendaires. S’exprimant au nom des récipiendaires, Pierre Barry a declaré : "C’est avec émotion que je vis cet instant qui est à la fois solennel et historique..." Toutefois, la mise en place de la carte de presse interpelle aussi les journalistes à plus de responsabilité et de professionnalisme, surtout.

Pour la présidente du CSC, elle devrait "renforcer la crédibilité de la presse au Burkina." Une autre importance de la carte de presse, c’est qu’elle permettra de filtrer les vrais journalistes des usurpateurs devenus nombreux au Burkina. L’acquisition de la carte de presse et du laissez-passer est soumise à certaines conditions qui attestent réellement de l’appartenance de la personne détentrice à la corporation. Un comité technique, chargé de la délivrance desdits documents, y veille. Le comité est présidé par Germain Bitiou Nama, membre de la Société des éditeurs de presse (SEP). Bien entendu, le journaliste peut aussi se voir retirer sa carte en cas de faute grave.

Par Lassina Fabrice SANOU

Le Pays