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Une Lettre pour Laye : Tchat en live avec Simon

Publié le vendredi 13 février 2009 à 02h08min

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Hélas, mille fois hélas, l’excédent céréalier chanté par l’autorité publique en fin de campagne agricole n’aura eu que le mérite de nous donner la preuve, une fois pour toutes, que la terre ne ment pas ; pour peu que le ciel veuille nous accompagner par son éternelle générosité. Si non, cher cousin, les millions des tonnes de céréales annoncées ne semblent avoir le moindre impact sur la cherté de la vie à laquelle nous sommes soumis depuis bien des mois.

D’ailleurs, je ne te l’apprends pas, en ville comme en campagne, nous n’avons d’yeux que pour pleurer la flambée vertigineuse et quotidienne du prix du maïs, du mil.

Et paradoxalement, celui du riz importé ne fait que chuter, imposant à bien de Burkinabè un changement de régime alimentaire. Mais pour combien de temps encore étant dit que, à moins de s’exiler en Chine, le riz blanc n’attire pas les foules au Pays dit des hommes intègres ? Loin d’être l’oiseau de mauvais augure, disons que plus dure encore sera la saison à venir si les autorités ne trouvent pas une solution à l’évasion de nos céréales vers d’autres horizons.

Oui à la libre circulation des biens et des personnes, prônée dans la sous-région ouest-africaine, mais il importe d’ouvrir l’œil et le bon à nos frontières, sous peine d’avoir demain à tendre inlassablement la sébile aux pays repus. Car, sait-on jamais que la générosité a une fin ? En tous les cas, mieux que quiconque, le palais de Kosyam ne saura ignorer que toute indépendance commence par l’autosuffisance alimentaire.

En attendant, cher cousin, la crise alimentaire s’invite, une nouvelle fois, dans le Zoundwéogo où l’on assiste actuellement à une levée de boucliers autour d’une opération de céréales à l’actif d’une association bien généreuse. Comme tu pourras le constater, une de ses communes rurales semble être le nid d’éternels affamés, et pas des moindres :

« Une commune rurale de la province de Zoundwéogo ne tarit pas de péripéties, malheureusement des plus négatives. On se souvient qu’en juin 2008, une affaire de vente illicite de céréales à prix social (10 000 F le sac au lieu de 9 000 F) avait fait grand bruit dans cette commune proche de Manga, chef-lieu de la province.

Cette fois, c’est encore et toujours une opération de céréales : riz, maïs et mil. Une association généreuse a fait don de 4 tonnes de riz, de 12 tonnes de mil et de 12 tonnes de maïs (soit 28 tonnes de céréales au total) aux personnes en difficulté de deux villages de ladite commune. Il a alors été décidé d’en faire profiter les autres villages, en étendant la distribution à tous les 21 villages de la commune, avec, toutefois, une part importante aux deux villages ciblés.

L’opération de distribution, conduite par le maire et son état-major avec un semblant d’implication du préfet, a donné les quelques résultats suivants :
- les deux villages ciblés ont reçu leur part, mais ils se plaignent ;
- les autres villages : 11 sacs à certains, 9 à d’autres et 7 à une troisième catégorie ;
- deux notables : 3 sacs chacun ;
- cinq chefs : 1 sac chacun ;

- le bourgmestre du coin : une charrette pleine à faire éclater les pneus ;
- les adjoints au maire et les autres membres du bureau du conseil municipal : 5 à 6 sacs chacun ;
- le gardien qui a veillé sur les vivres : 1 sac, etc. Il paraît qu’à ce jour il en reste toujours une certaine quantité (assez importante) dans le magasin.

Quelle nuit fera-t-on sortir cette quantité du magasin et pour qui ? En tout cas, si dans tous les villages de la commune, certains chefs et le gardien ont bénéficié de ce don, cela est tout à fait normal. Mais la part du maire, de son état-major et ce qui reste frauduleusement au magasin, cela est illégal et s’apparente à des détournements pour des intérêts personnels inavoués et inavouables, car ni l’état-major du maire ni « le magasin » et encore moins le bourgmestre ne sont « des personnes en difficulté » !

Il va falloir que les autorités compétentes fassent la lumière sur ces agissements et prennent des mesures énergiques pour mettre fin à ces pratiques illégales à répétition de mauvaise gestion et de mal gouvernance dans cette localité et partout ailleurs où il y a des actes semblables. Même si certains nous rétorqueront qu’on ne peut pas être assis au bord du marigot et se laver la figure avec sa salive. Tout de même ! »

Oui, cher cousin, ça commence en effet à grogner dans les rangs du ministère de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation (MEBA) où les instituteurs du 16 avril entendent hausser le ton. Tu te rappelles que sous la Révolution démocratique et populaire (RDP), des milliers d’instituteurs, qui avaient respecté un mot d’ordre de grève du Syndicat national des enseignants africains de Haute-Volta (SYNEAHV), avaient été radiés des effectifs de la Fonction publique.

Et pour les remplacer, les autorités avaient dû recruter au pied levé des volontaires n’ayant la moindre formation pédagogique. Sauf erreur ou omission, ainsi naquirent le 16 avril de l’année 84 des enseignants révolutionnaires expédiés aux quatre coins du Faso pour donner leurs lumières.

Intégrés à la Fonction publique, certains, à ce jour, en sont à naviguer à vue dans leur carrière, en dépit de l’invitation à eux faite en 2005 par la Direction des ressources humaines du MEBA à formuler une demande adressée au ministre de la Fonction publique, toutes les pièces justificatives jointes en annexe. Depuis, cher cousin, silence radio sur l’avenue Kwamé-NKrumah, d’où la moindre information sur leur carrière ne filtre.

Pour les quelque 700 enseignants dans cette situation, c’est la valse quotidienne entre le DRH du MEBA et son homologue de la Fonction publique. Aussi s’en ouvrent-ils au Premier ministre, chef du gouvernement, afin qu’ils puissent rentrer dans leurs droits. Mais seront-ils jamais entendus ?

Cher cousin, le tchat en live, tu connais ? Eh bien, c’est un mode de dialogue électronique qui permet d’entrer directement en contact avec un interlocuteur et de discuter avec lui sur de thèmes divers. Dans les pays occidentaux, le tchat est très en vogue en ce moment à cause de l’explosion du nombre d’utilisateurs d’internet. Mais la pratique est aussi en train de gagner l’Afrique.

C’est cette nouvelle forme de communication que L’Observateur Paalga a initiée avec quelqu’un qui ne laisse pas indifférent : il s’agit du très pugnace maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, que nos lecteurs, particulièrement les internautes de notre site web, www.lobservateur.bf, pourront interviewer en direct.

Ce tchat avec le maire a été initié depuis un peu plus d’un mois, mais on l’avait toujours reporté à cause de son calendrier, très chargé. Ce grand rendez-vous est à présent calé. L’événement aura lieu le mardi 17 février 2009 à partir de 9 heures GMT et, comme disent les jeunes, ça se passe sur le site internet de L’Observateur Paalga.

Durant deux heures (9h-11h), l’édile de la capitale burkinabè va répondre aux questions de nos internautes. Le bourgmestre, qu’on appelle affectueusement Tèbguéré (celui qui tient le gigot avec tous les problèmes qui s’ensuivent), a entièrement adhéré à cette initiative et informe le public que toutes les questions seront les bienvenues, car « il n’y aura pas de sujet tabou, tant qu’on ne descend pas dans la boue ».

Toute personne qui souhaite poser des questions au maire lors de ce tchat en live, qui est une grande première au Burkina, dispose de trois possibilités :
- le mail, en envoyant les questions à l’adresse suivante : tchat.lobs@gmail.com ;

- à la page d’accueil du site internet de L’Observateur Paalga (www.lobservateur.bf), il suffit de cliquer d’abord sur l’article Tchat en live, ensuite sur Réagir à cet article afin de poster sa question sous forme de commentaire. Ceux qui participent habituellement au forum des internautes savent bien comment ça se passe ;

- par SMS (short message service) en envoyant les questions au numéro téléphonique suivant : (+226) 78 04 11 76. D’ores et déjà, ceux qui le souhaitent peuvent commencer à envoyer leurs questions par mail à tchat.lobs@gmail.com ou alors attendre carrément le jour J, mardi 17 février, pour le faire en direct.

Dans notre édition du lundi, San Evariste Barro, le rédacteur en chef du site internet du journal, reviendra sur cet événement avec un peu plus de détails et exhortera, à l’occasion, les internautes à signer leurs questions avec leur nom ou alors en utilisant simplement un pseudonyme.

Cher Wambi, accepte que je joigne ma voix à la tienne pour féliciter le ministère en charge de la Sécurité en raison de tous les trophées de guerre qu’il présente aux organes de presse ces temps-ci. C’est, sans aucun doute, le fruit du serment qu’il aura fait de sécuriser davantage les honnêtes citoyens en enrayant le banditisme sous nos cieux ; d’où l’initiative de la police de proximité qui, en dépit de ses limites objectives, commence à donner satisfaction.

Cela dit, tu as certainement eu vent du démantèlement d’un réseau national de délinquants par la police, et qui a fait l’objet d’une conférence de presse le mercredi 11 février 2009. Une bonne moisson, en somme, puisque l’opération aura permis de retrouver soixante-treize (73) engins à deux roues.

A retenir pour l’histoire, cher cousin, que le cerveau du réseau n’est autre que Saïdou Sanogo, récidiviste puisque précédemment condamné à soixante mois de prison ferme et détenu à la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO), lequel bénéficiait d’une autorisation de sortie pour raison de santé et en a profité pour vaquer à son sport favori.

En l’exhibant à la maison du Peuple ce mercredi 11, avec son butin, le département de la Sécurité a certainement voulu prendre le peuple à témoin et inviter les populations à coopérer avec lui pour des victoires plus éclatantes.

Pour ma part, je tire de prime abord mon chapeau à la police de l’université, qui fut à la base du démantèlement de ce réseau, prouvant qu’elle n’est pas seulement un instrument de répression des étudiants, mais qu’elle sait aussi être utile à la nation.

Mais j’enrage de savoir que les grands délinquants qu’on présente chaque fois à la presse sont, soit locataires de la MACO dont la carte de séjour n’est point périmée, soit des repris de justice.

Si je ne m’abuse, certains de ces prédateurs bénéficieraient de certaines complicités pour sortir et narguer leurs victimes. Comment, dans un tel contexte, la police de proximité peut-elle aboutir, une semaine seulement après son incarcération, un délinquant se retrouvant nez à nez avec son dénonciateur ?

« Pandores » et « poulets », c’est beau, le numéro vert, mais il faut nécessairement qu’à tous les maillons de la chaîne judiciaire, chacun joue sainement sa partition. Sinon, vaine sera la lutte contre le grand banditisme, et bonjour la « prodada ».

Cher cousin, depuis la nuit des temps, la querelle des mémoires est quotidienne dans les journaux de la place et, plus encore en ces moments où nous nous approchons du cycle annuel des funérailles chrétiennes. Alors, in memoriam ou in memoria ?

La réponse à travers cet éclairage d’un latiniste, en l’occurrence M. Xavier Ouédraogo, maître de chapelle de la chorale grégorienne de Ouagadougou, qui te prie de le transmettre au catéchiste du village, et à qui je dis grand merci pour cette contribution bien plus que précieuse :

In memoriam ou in memoria, laquelle de ces deux locutions latines, qui signifient « en souvenir » ou « dans le souvenir », faut-il employer dans les annonces nécrologiques ?

« In memoriam » est une expression consacrée par l’usage dans les langues utilisant l’alphabet latin à l’exclusion de l’italien. On peut la voir dans les rubriques nécrologiques des grands organes de la presse écrite des pays du Nord.

Aussi universelle qu’elle soit, l’expression n’en est pas moins contestable. En effet, la locution est composée de « in », préposition signifiant « dans » ou « en » et de « memoriam », accusatif du nom « memoria » qui signifie mémoire ou souvenir.

Il est à noter que la préposition « in » ne peut entraîner l’accusatif du nom qui lui est associé que si elle complète un verbe traduisant le mouvement (aller dans, venir dans, entrer dans, etc.). En l’absence d’un tel verbe, l’utilisation de l’ablatif « memoria » est de rigueur. Nous en avons une illustration dans la traduction latine du verset 7 du psaume 111 : In memoria æterna erit justus « L’homme juste restera pour toujours dans le souvenir » (de ses semblables).

Pour faire plus simple : si vous tenez au terme consacré qui ne vous pose aucun cas de conscience en matière de syntaxe latine, utilisez « in memoriam ». Par contre, si vous êtes soucieux de l’emploi correct des expressions latines, employez « in memoria », à l’instar des Italiens, qui sont les plus crédibles dépositaires de la langue de leurs ancêtres, les Romains.

Pour l’information de tous nos lecteurs, l’expression « in memorium » n’existe pas, et son emploi constituerait un « barbarisme » digne des peuplades étrangères à l’empire romain qui baragouinaient le latin.

Voilà qui est dit.

J’ose espérer que vous en ferez un bon usage à Laye, cher cousin. En attendant, j’imagine que vos fidèles catholiques seront, eux aussi, du pèlerinage annuel de Yagma qui réunira tous les diocèses du Burkina ce dimanche 15 février. Sur ce donc, cher Wambi, voyons très rapidement ce que contient, cette semaine, le carnet secret de Tipoko l’Intrigante.

- Le 7 mars 2009, l’ambassadeur Jeanine Jackson des Etats-Unis d’Amérique quittera définitivement le Burkina Faso, puisque appelé à d’autres fonctions. Si la fin de sa mission est aujourd’hui un secret de polichinelle, il demeure que sa face cachée n’est pas des plus connues au pays des hommes intègres.

Combien sont-ils, en effet, qui savent que la diplomate américaine est colonel de réserve de l’US Air Force et que son époux, lui, est un général servant au sein des forces de l’OTAN ? Dans l’attente de l’arrivée de son successeur, à ce qu’on dit, la direction de l’ambassade sera assurée par le premier conseiller, Samuel C. Laeuchli, en sa qualité de chargé d’affaires, a.i.

- Des enquêtes menées par le Réseau national de lutte contre la corruption (RENLAC) dans plusieurs commissariats de police de la capitale révèlent des pratiques de corruption à tous les échelons. En tout cas, il en conclut : on peut y faire légaliser des papiers sur place en donnant une certaine somme ; légaliser des photocopies sans les originaux ; établir une carte d’identité burkinabè (CIB) en l’absence du demandeur...

De sources proches du RENLAC, qui a par ailleurs adressé une saisine administrative au ministre de la Sécurité, on apprend qu’il en serait de même pour les cartes d’identité consulaires (CIC) et les passeports, qu’on pourrait obtenir en deux jours. Depuis, dit-on, un vent nouveau soufflerait autour des commissariats, contraignant les « margouillats », venus d’on ne sait où, à migrer vers d’autres territoires, plus propices.

- Passée la cérémonie commémorative du jubilé d’or du juvénat de Saaba, le comité d’organisation se réunira ce samedi, 14 février 2009, dans la salle de conférences du PNUD à Ouagadougou à partir de 9h. Ce dernier acte, au cours duquel on en tirera le bilan, se poursuivra avec la réflexion sur la nécessité d’un cadre de rencontre des anciens juvenistes ou des frères en mission.

Vu l’engagement commun pris à la faveur du cinquantenaire du juvénat, on ne doute pas de la forte participation que suscitera la rencontre de ce samedi. Paul François Compaoré, qu’on ne saurait encore présenter, maillon fort de l’organisation, pourrait davantage s’investir pour qu’elle porte ses fruits.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 17 février 2009 à 00:07, par kisito En réponse à : Une Lettre pour Laye : Tchat en live avec Simon

    Je voudrais d’abord remercier l’obs pour cette initiative,quoi qu’on en dise.C’est ça aussi la démocratie.Bref.
    Je remercie monsieur le maire pour le soutien discret et efficace qu’il porte à mes activités artistiques.
    Ma question est la suivante, ne pensez-vous pas que dans une capitale du cinéma Africain il faille construire ne serait-ce qu’une salle de cinéma municipale ?
    Je vous serais gré d’y attacher un intérêt particulier.
    Merci encore pour avoir accepté cet exercice .
    Maurice KABORE Réalisateur.

    • Le 25 février 2009 à 01:48 En réponse à : Une Lettre pour Laye : Tchat en live avec Simon

      "Je vous serais gre..." Je ne suis pas fier de voir un Realisateur user de la langue francaise de la sorte. Rien d’ honorable. Je me serais tu s’ il s’agissait du citoyen lamada qui peut etre excuse pour manque de maitrise de la langue francaise. Qu’ on ne me dise pas que le francais n’est pas notre langue. Plus jamais ca. Depuis un certain temps j’en ai marre de voir comment les journalistes ecrivent ala va- t’ asseoir dans les journaux de la place, tirant la profession vers le bas.

      Un collegue pas content

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