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Une Lettre pour Laye : La cataracte du président

Publié le vendredi 30 janvier 2009 à 01h43min

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Y a-t-il encore un commandant à bord du navire burkinabè ? Bien sûr que oui, au regard de la relative quiétude qui y règne, et ce, en dépit de l’absence prolongée du grand Sachem. Tu le sais, plus que quiconque, pour avoir côtoyé, ces jours-ci, les gardiens du temple, Blaise Compaoré effectue depuis bientôt deux semaines un séjour sur les bords de la Seine.

Ainsi qu’il l’avait laissé entendre à la faveur de l’interview qu’il avait accordée à nos trois quotidiens (L’Observateur paalga, Le Pays et Sidwaya), le jeudi 4 décembre 2008 et parue simultanément le 10 décembre à la veille de la fête nationale, le locataire du palais de Kosyam a mis à profit son séjour parisien pour se faire opérer d’une cataracte. Interrogé, en effet, à l’époque, sur son état de santé, l’enfant terrible de Ziniaré avait répondu, entre autres : « Je ne pense pas en tout cas souffrir d’une maladie invalidante.

Je suis encore valide pour servir le Burkina. Disons que j’avais un probème de cataracte. Je me suis fait opérer de l’œil gauche. Il reste le droit ; ça viendra également pour mieux voir, surtout mieux vous voir, vous, les journalistes ».. Parole présidentielle tenue donc ; ce qui explique, à n’en point douter, la non-tenue du Conseil hebdomadaire des ministres depuis lors. Mais rassure-toi, suis-je tenté de dire, le Faso est bien gardé et Simonville, qui reste noyée dans le parfum des fêtes, avec ; ce, malgré les signes précurseurs de la « janviose », cette épidémie qui n’épargne nul être du pays réel.

Cela dit, cher cousin, comme toi, je reste préoccupé par la crise universitaire qui n’a que trop duré. Un bras de fer entre les autorités ministérielles des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS) et le Syndicat national des enseignants chercheurs (SYNADEC) ; bras de fer à l’issue encore incertaine du fait de la surdité des uns et de l’intransigeance des autres.

Après les multiples rendez-vous manqués, j’en viens à penser que l’année académique pourrait être compromise si chacun des protagonistes n’ose mettre un peu d’eau dans son vin. A quelle sauce donc les étudiants de l’Université de Ouagadougou seront-ils mangés, eux qui attendent encore les délibérations de l’année 2007-2008, et subissent impuissants la fronde des grosses têtes ?

A ce qu’on me dit, cher Wambi, les deux camps se seraient donné encore rendez-vous ce vendredi 30 janvier 2009, à partir de 9h00 au sein même du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique pour un échange de documents. Aurait-on enfin trouvé un terrain d’entente ?
Inutile de spéculer, dès à présent, quand on sait qu’avant même que le soleil soit au zénith, on en saura davantage. En attendant, il faut en tout cas sauver ce qui peut encore l’être.

Cher cousin, on se rappelle encore, comme si c’était hier, ce drame survenu le 15 novembre dernier à Boromo ; consécutif à une collision entre un camion-remorque et un car, occasionnant quelque 70 morts et de nombreux blessés. Bien que les larmes ne se soient pas encore asséchées, et que les plaies ne se soient pas cicatrisées, la justice s’est saisie du dossier le mercredi 28 janvier dernier, par le Tribunal de Grande instance de Boromo, devant lequel le chauffeur du car, Aboubacar Kamaté, dût répondre de 7 chefs d’accusations ; notamment de surcharge de passagers ;

transport mixte non aménagé ; défaut de maîtrise ; blessures involontaires causées à plusieurs personnes avec des incapacités totales de travail de moins de trois mois ; blessures involontaires causées à plusieurs personnes avec une incapacité de travail de plus de trois mois ; homicides involontaires causant la mort de 69 personnes ; inobservance des règles de conduite. Dans l’attente du délibéré, le 18 février 2009, à l’issue des débats, le tribunal a requis 12 mois de prison ferme et une amende de 90 000 F CFA contre le chauffeur Aboubacar Kamaté.

Mais avant que tombe le verdict, il importe pour tout conducteur de revisiter le code de la route car, de l’apocalypse de Boromo, le Faso n’en a nullement besoin. D’ailleurs, l’autorité publique ne gagnerait-elle pas à commencer à sévir au lieu de se complaire dans ses éternels messages de condoléances ?

En rappel, cher Wambi, le 31 janvier 2009 était l’ultimatum fixé par la coalition des bouchers du Kadiogo pour débrayer afin de se faire entendre des patrons de l’abattoir frigorifique de Ouagadougou, accusés d’avoir la main trop lourde à leur égard. Eh bien, un vent nouveau semble souffler depuis le 26 janvier.

En témoigne le mot d’ordre que je t’invite à lire ci-après : « La coalition des Associations veut faire part au public que la journée du 31 janvier, qui consistait à cesser les activités, a été suspendue. Pourquoi ? Tout simplement parce que nous avons eu un entretien avec le ministre du Commerce, qui a fait sien notre problème.

Il dit qu’il fera tout son possible pour le régler. Il nous a donc demandé de suspendre notre « grève » jusqu’en fin février car d’ici là, on aura des nouvelles. Mais nous précisions que cette « grève » n’est pas annulée mais suspendue et que si, entre le 1er mars et le 5 mars, nous n’avions pas de bonnes nouvelles, on reprendra ladite « grève ».

Ont signé :

Association des bouchers
Chevillarde du Kadiogo

Président
Ousmane Kaboré

ONACOM-B : section bouchers
Cuirs et peaux du Kadiogo

Vice-président
Jean Marie Ouédraogo

Association Nabons-Wendé des bouchers détaillants et charcutiers du Kadiogo

Président
Saidou Ilboudo

Si à l’abattoir donc l’espoir semble renaître, au cœur de la capitale, une autre grogne se fait entendre en sourdine ; principalement du côté de l’ONATEL, où les gérants de télécentres, anéantis par le boum de la téléphonie mobile, disent peiner à recouvrer leurs cautions. Car tu n’es pas sans savoir qu’avant d’avoir l’autorisation d’ouvrir un télécentre, une certaine caution est exigée à tout demandeur, mais remboursée au cas où il déciderait de mettre fin à sa souscription.

En attendant d’en savoir davantage, je m’autorise néanmoins quelques questions. Quels furent les termes exacts du contrat qui les liait à l’ONATEL, et quelles sont les conditions de remboursement de ladite caution. Certainement que toute réponse permettra à ton oncle Rabi, qui crie haro sur le baudet, de mieux comprendre et de savoir raison garder. Pour sûr, ils sont des centaines déjà qui ne veulent rien entendre.

Hélas, cher Wambi, de ces mafieux des lotissements dans l’arrondissement de Boulmiougou l’on reparle. Le dossier, apparemment, rangé dans les oubliettes de Simonville semble resurgir depuis l’annonce de la tenue la semaine du 2 au 8 février des assises sur le bilan des quinquennats de l’équipe dirigeante de la commune de Ouagadougou.

Car, ils sont encore des milliers qui attendent que toute la lumière soit faite sur le deal des parcelles et, aussi, de savoir ce que deviennent les suspects sérieux arrêtés en son temps avec force campagne publicitaire. Raison pour laquelle on imagine la Maison du peuple trop exiguë pour contenir les foules déferlantes des divers arrondissements à problème.

En attendant, un des suspects issu de Cissin, secteur 16 de la capitale, se la coulerait douce au Ghana, où il se serait constitué exilé volontaire pour échapper à la vindicte populaire qui se profilait à l’horizon. Promoteur de l’enseignement privé, il aurait en effet fait des victimes par dizaines.

Mais que craint-il-encore, surtout que les requins ont recouvré la liberté depuis belle lurette ?
Dans tous les cas, en cette république où seuls les intérêts lient les hommes, ce conseiller serait accueilli au cœur des débats avec tous les égards, pour peu qu’il s’abstienne de pointer un doigt accusateur sur tel ou tel gourou communal. Qui est fou ?

Ainsi va la vie au Faso, cher cousin, et je m’en vais t’ouvrir très rapidement le carnet secret de Tipoko l’Intrigante. Oui, ta bonne vieille qui te réserve la primeur des dernières nouvelles sur le Prix Roman Paalga, lancé le 31 mai 2008 en marge du Grand Dassandaaga de Kienfangué, offert par l’Observateur paalga à la faveur de son 35e anniversaire.

A la date de clôture du dépôt, soit le 1er décembre 2008 à 18h00, le jury a reçu au total 23 œuvres. Pour une première édition, la moisson est acceptable, pour ne pas dire respectable. Le dernier mot revient maintenant au jury qui, bientôt, nous dévoilera le ou les lauréats de ce premier Prix du Roman Paalga. Veuille donc rester à l’écoute, car sait-on jamais !

Si Ok, cher cousin, rendez-vous ce samedi à Ouidi, secteur 11 de la capitale, où Son Excellence Naaba Karfo, ministre du Moogho Naaba, célèbre sa traditionnelle fête du Nabasga. Un rendez-vous culturel à ne pas manquer et je devine déjà la foule des grands jours qui viendra renouer avec l’histoire. Et non loin de la capitale, plus précisément à Dassouri, Naaba Ligdi sacrifiera, lui aussi, à la tradition par la célébration, ce même samedi 31 janvier 2009, de son Nabasga.

Même effervescence populaire dans la région du Nord, où Sa Majesté le Dima du Yatenga fêtera son Napoussoum des Tansoaba ce samedi 31 janvier. C’est-à-dire que les chefs coutumiers de Gourcy, de Lago, d’Oula, de Kassoujou, de Rambo, de Titao, d’Ouidingi et ceux d’autres villages viendront le saluer et lui souhaiter les meilleurs vœux pour l’année nouvelle. Le lundi 2 février, ce sera le tour des Nakomsé de venir au palais royal lui faire allégeance et lui souhaiter les meilleurs vœux. Il s’agit du Ouidi ministre du roi, des Nakomsé du Yatenga, du Lorum, du Zandoma, les pères et fils et leurs suites.

A signaler qu’auparavant, le 24 janvier dernier, c’était le Napoussoum des Nayirdamba, comme le nom l’indique, « ceux du palais », à savoir le Toogo naaba, le Baloum, le Rassam et les chefs de certains cantons et villages relevant de leurs juridictions coutumières. Les festivités se dérouleront après les salutations, chez les ministres le matin, et l’après-midi, à partir de 16 heures, chez le roi du Yatenga, et ce, jusqu’au lendemain. Les Yadsé et autres, surtout les Gourmanché, sont conviés à ces fêtes.

- S’il y a bien une affaire qui a défrayé la chronique et qui continuera de faire les choux gras de la presse, c’est bien le rapport de la Cour des comptes, du cru 2006/2007. Particulièrement son volet « prêt argent et cessions immeubles ». Sur ce sujet et après la sortie de l’institution, à travers la conférence de presse du 28 janvier 2009, il ressort le constat suivant : pratiquement, tous ceux dont les noms ont été cités affirment qu’ils ont régularisé leur situation. La grande question, comme l’a laissé entendre le patron de cette Cour, Pierre Boureima Nébié, est la suivante : ont-ils payé avant ou après la confection du rapport ? Cette question a son importance, pour ladite Cour.

- Selon les normes de l’UNESCO, le 1er février de chaque année est la date butoir pour recevoir les dossiers de sites, candidats pour figurer sur la prestigieuse liste du Patrimoine mondial. Le dossier des Ruines de Loropéni a été déposé cette semaine à Paris par M. Jean Claude Dioma, directeur général du patrimoine culturel de notre pays. L’Etat n’aurait pas lésiné sur les moyens pour corriger les insuffisances constatées sur le dossier en 2006.

C’est ainsi qu’il a été mis en place une équipe scientifique pluridisciplinaire dirigée par le Pr Jean Baptiste Kiethéga, qui a, non seulement, essayé de justifier la valeur universelle du site, mais aussi tenté de répondre à certaines interrogations, notamment : Qui a construit ces ruines ? Quand ? Pour quel but ?
Le dossier sera examiné en fin juin 2009 à Seville (Espagne) par un comité composé de 21 membres.

Il a été créé un poste de conservateur des Ruines de Loropéni. Le 1er occupant de ce poste n’est autre que le Dr Lassina Simporé, plus connu grâce à l’ancienne rubrique de L’Observateur paalga « Si Ouagadougou m’était conté », qui est archéologue et gestionnaire de patrimoine culturel immobilier et présentement enseignant-chercheur à l’Université de Ouagadougou.

- Le marché de Zogoré (commune rurale située à 30 km de Ouahigouya) a été la proie d’un incendie le samedi 24 janvier 2009. C’est aux environs de 15 heures que le feu a éclaté au côté sud du marché. A la faveur du vent et de la nature des matériaux ayant servi à la confection des hangars (du bois couvert de seccos), le feu a pris une allure démesurée.

Alertée, la population s’est massivement mobilisée pour circonscrire le drame. Environ une vingtaine de hangars ont été dévastés. Fort heureusement, il n’y a pas eu de pertes de vie humaine. Véritable chance, ce n’était pas le jour de marché à Zogoré. Selon certaines indiscrétions, ce sont des explosifs que manipulaient naïvement des enfants à l’intérieur du marché qui auraient provoqué l’incendie.

Venu constaté les dégâts, le maire de la commune rurale, Abdou Ouédraogo, a félicité la population pour la solidarité exemplaire manifestée pour limiter les dégâts. Tout en regrettant de voir ce lieu d’échanges commerciaux devenir à moitié un désert, le maire a donné l’assurance à ceux qui l’ont mandaté que la construction d’un marché moderne figure en bonne place dans le plan de développement communal concocté tout dernièrement.

- Le projet PUBLISLAM, qui regroupe les chercheurs et enseignants-chercheurs français et ouest-africains, a pour ambition d’analyser les processus d’émergence et d’expansion de la sphère islamique au sein des espaces publics de cinq pays francophones d’Afrique de l’Ouest (Sénégal, Mali, Niger, Burkina Faso et Côte d’Ivoire). Il prévoit des séminaires d’échanges et des réflexions dans les différents pays concernés.

L’équipe du Burkina, représentée par le Dr Hamidou Diallo et le Dr Issa Cissé du département d’Histoire et archéologie de l’Université de Ouagadougou, organise le lancement des séminaires de Ouagadougou le samedi 31 janvier 2009 à partir de 08 h dans la salle de réunions du Centre national des archives. Elle compte présenter les résultats de ses recherches à mi-parcours sur les thèmes suivants : Islam et laïcité : approche historique et la Ahinadiyya au Burkina Faso.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie. Au revoir. Ton cousin, Passek Taalé.

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 30 janvier 2009 à 15:44, par Binona En réponse à : Une Lettre pour Laye : La cataracte du président

    Bon retablissement au Chef de l’Etat. Je trouve cependant inacceptable que l’hebdomadaire conseil des ministres soit mis entre parentheses pcq le President est malade. Puisque ce forum permet d’examiner la vie et l’Etat hebdomadaire de la Nation, on se doit de dire que cette operation paralyse un tant soit peu la marche de la chose nationale. Cela m’intrigue moins que l’attitude du journaliste qui semble ne pas en faire un probleme qui m’intrigue. C’est un probleme que nous a l’exterieur du pays on clique sur "conseils des Ministres" sur le site d e Sidwaya pour ne voir que le conseil de mi-janvier. Sans oublier qu’il ya eu 2 semaines vides en apres le 20 Decembre. Le President du Faso, et ses ministres sont des employes du contribuable burkinabe et pour cette raison, on doit nous rendre compte chaque semaine. Je n’en veux pas au PF puisqu’il est en convalescence. Mais que l’on l’attende pour reprendre les choses me semble incongrue et suggere une sorte de monarchie constitutionnelle. Merci, et que le Grand Manitou recouvre vite la sante et revienne donner vie a la chose .

    • Le 30 janvier 2009 à 19:43 En réponse à : Une Lettre pour Laye : La cataracte du président

      Je comprends que le PF soit parti en France pour s’ enlever une cataracte. ce qui me preoccupe c’est que plus de 90 % de burkinabe ne peuvent le faire ici par manque d’ equipement dans nos hopitaux. OU S’ ILS PEUVENT LE FAIRE, C’EST DONC UNE DEPENSE INJUSTIFIEE SUR LE DOS DU CONTRIBUABLE. Pourrait- on penser a doter nos hopitaux de la capacite a enlever les cataractes de nos braves paysans afin de bien voir nos dirigeants et comment ils nous dirigent ? J’ ose croire que nous avons ce droit la en tant que les payeurs d’ impots.
      C’est dommage que pour de simples rhumes nos ministres et presidents se [precipitent en Europe et autres USA. Ce coup de gueule est valable pour tous les pays africains. Imaginez- vous, en 1985 Babangida s’ est rendu en France pour soigner son mal de genou. Il n’ y a pas de mal a cela apparemment car nos dirigeants meritent une sante de fer afin de pouvoir servir proprement le peuple. Mais quand l’ evacuation reste la seule solution sans l’espoir de creer quelques conditions a domicile, je trouve qu’ il y a la un effort a faire.

      Mais du fond de mon coeur, je souhaite une tres bonne convalescence au PF.

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