Ce sont en effet 2 724 tonnes de riz qui y ont été produites sur 454 hectares, soit un rendement moyen de 6 tonnes à l’hectare. Cette performance est liée à plusieurs facteurs. On avance d’une part, l’appui du gouvernement dans le cadre de la relance de la production de riz à travers la mise en place des techniciens auprès des producteurs en vue de les accompagner dans l’application des itinéraires techniques et, d’autre part, la mise à disposition d’intrants et de semences améliorées. La plaine de Banzon a bénéficié, dans ce cadre, de 112 tonnes d’engrais NPK, 70 tonnes d’urée et 50 tonnes de semences.

Ces facilités ont permis de booster la production, d’où la joie et l’enthousiasme perceptibles à Banzon, une ville qui a bâti sa réputation sur son potentiel agricole. Les transformateurs et étuveuses de riz, maillons importants de la filière riz, entendent tirer d’importants dividendes de cette embellie. Cette journée, consacrée au riz vise non seulement à encourager la consommation du riz local de Banzon, mais aussi à montrer que quand les producteurs bénéficient de soutiens substantiels, ils peuvent relever le défi de l’autosuffisance alimentaire.
La journée de riz de Banzon a intégré deux aspects : le côté cérémonial marqué par les interventions et le défilé.

Au rythme du balafon, les femmes ont marqué le pas, suivies par les transformateurs de riz, montés sur des motoculteurs multifonctions, des batteuses et des vanneuses de riz. En face du grand hangar qui accueillait les invités, la dizaine de stands dressés présentait la diversité et la richesse de la production de riz. Auparavant le maire de la commune rurale de Banzon, Oulagnon Dominique Traoré, n’a pu dissimuler son enthousiasme face à la mobilisation des femmes.

Ce qui a fait dire à la marraine, Mme Salimata Konaté, directrice provinciale de l’Enseignement de base et de l’Alphabétisation qu’aucune société humaine ne peut réussir son développement sans la participation des femmes. La marraine s’est par ailleurs engagée à soutenir ses filleules dans la promotion du riz étuvé et pour l’ouverture d’un centre d’alphabétisation. “ L’étuvage du riz que vous faites ici est une activité noble de promotion de la femme ”, a-t-elle lancé aux femmes de Banzon.

Pour elle, cette journée va au delà de la commercialisation du riz, pour intégrer le rôle de la femme dans le processus de développement. Auparavant, la présidente de l’UDTER, Kadiatou Traoré avait relevé que cette année, le riz est disponible, mais le mauvais état des routes rend l’enlèvement de cette production hypothétique.

En effet, le tronçon Bobo-Banzon est sérieusement dégradé et pour parcourir les 65 kilomètres qui séparent ces deux localités, il faut plus de cinq heures aux camions gros porteurs. Toute chose qui annihile les efforts des braves producteurs. Mme Traoré a ensuite souhaité pour son Union l’obtention de moyens adéquats pour l’étuvage du riz en s’appuyant sur l’exemple de la vallée du Kou dont les femmes viennent de bénéficier d’un centre d’étuvage moderne. Le président de la SCAB, Seydou Sawadogo, quant à lui, s’est préoccupé de la résurgence de la virose, une maladie qui continue de faire des ravages dans les plaines rizicoles.

Au cours de cette Journée du riz, l’ONG OXFAM Belgique a procédé à une remise d’attestations de participation à 7 étuveuses, formées sur les techniques d’hygiène et de qualité. A terme, l’objectif visé est d’aboutir à des formations qualifiantes pour les femmes, qui vont servir de relais au sein des groupements d’étuveuses.

A ce propos, OXFAM Belgique a promis d’intervenir de façon active. D’autre part, l’UDTER a remis des attestations au Comité inter professionnel du riz du Burkina (CIR-B), à la Caisse populaire, à la SCAB, à OXFAM Solidarité, à la marraine, au directeur régional de l’agriculture et à l’AFADI en raison du partenariat exemplaire qui la lie à eux. Cette journée a surtout été l’occasion pour les délégations venues d’ailleurs de faire une bonne provision du riz de Banzon dont les valeurs nutritives “ ne se discutent pas ”, selon les techniciens de l’agriculture.

La plaine de Banzon est le fruit du partenariat entre la Chine populaire et le Burkina Faso. Aménagée en 1979, elle s’étend sur 454 hectares. Elle est exploitée par 732 producteurs dont 632 membres de la Coopérative agricole de Banzon et 100 locataires de parcelles irriguées.

Frédéric OUEDRAOGO

Sidwaya