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Commune de Dori : Réponse du berger à la bergère

Publié le vendredi 7 décembre 2007 à 17h29min

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L’article intitulé "Commune de Dori : tracasseries et intimidations policières contre les conseillers municipaux" paru dans notre édition du 22 novembre ("Le Pays" n°4001) a valu la réaction suivante du Groupe de réflexion pour l’avenir du Séno.

Alors que l’année 2007 s’achève, comme la précédente, sans beaucoup de succès pour la commune de Dori, l’équipe dirigeante, plutôt que de faire son travail de mandataire de la population, pousse l’audace jusqu’à nous distraire avec un article accusateur, sous le prétexte fallacieux de vouloir poursuivre une gestion « clanique et chaotique » de la commune de Dori, dans une opacité sur toile de « fonds » frauduleux issue d’un trafic de procurations.

Cet article paru le 22 novembre 2007 dans le quotidien « L’Observateur », et relayé aussitôt par les journaux comme "Le Pays", "L’Evénement" et "L’Indépendant", avec des titres tout aussi mélodramatiques les uns que les autres, confirme une machination visant à cacher un côté hideux dans la foulée d’un harcèlement, d’intimidation et d’achat des consciences, à l’endroit des conseillers municipaux de Dori.

Un tel gavage de désinformations toxiques confirme toutes les tactiques dilatoires et de trafic d’influence, visant à distraire nos autorités administratives dans l’exercice de leurs nobles fonctions, entreprises par un clan restreint du bureau communal dans le seul but de maintenir, son "hold-up" sur la mairie de Dori. Vous ne tromperez personne : l’évidence est faite que les vrais motifs de vos écrits méprisables ne sont que des leurres visant à faire obstruction.

Le devoir moral nous interpelle donc à prendre la plume encore une fois, pour défendre des valeurs que cultive notre collectivité, celles de rendre justice à la justice et opposer la vérité toute simple aux tentatives de travestir la réalité au Séno par ceux qui, au nom d’une prétendue « aura », tentent de jeter l’opprobre sur nos autorités administratives.

Les commanditaires terrés sortent de l’ombre

Ainsi donc, « les commanditaires terrés » qui, jadis, préféraient avancer masqués, commencent à sortir de l’ombre, peut-être parce que leurs vrais objectifs ont été mis à nu par deux publications, mais aussi devant la prise de ses responsabilités par nos autorités administratives locales.

Votre article, à la phraséologie d’une époque lointaine, est démontable même par un élève de niveau CM2 (des années 76 ?). Hélas ! Il est certains mots qui peuvent être utilisés avec négligence et ce, non pas parce que nous avons à faire à des illettrés (quoique...), mais parce que les mots sont manipulés par d’autres bien avant celui qui signe l’article.

Messieurs, une opinion éclairée ne prendra pas votre écrit au pied de la lettre, car il n’est pas crédible : encore des calomnies et des inepties. Heureusement, l’opinion ne se laissera pas duper par une diatribe fort violente à l’encontre de nos institutions républicaines, par un auteur d’un l’article d’une maladresse volontaire(?), décrédibilisé dans sa démarche partisane par une philosophie dogmatique d’appel à l’activisme, souhaitant ainsi ériger un conseil municipal en conseillisme, pour ne pas dire en conseil d’une confrérie clanique.

Vos affirmations sont à prendre cum grano salis

Quoique vous pensiez de nos autorités républicaines, il convient de ne pas tricher avec les faits qui, respectés, doivent être portés au jugement du lecteur afin qu’il puisse, en toute conscience, se forger une opinion sur un sujet concernant une ville située à des centaines de kilomètres des rédactions ouagalaises.

Si l’image de nos institutions républicaines et le comportement de nos forces de l’ordre avaient réellement été tel que vous le décriviez dans votre parodie, auriez-vous vraiment eu cette latitude ou cette liberté de proférer, sans être inquiété, de telles accusations infondées ?

Dans votre article, vous appelez au respect des institutions républicaines. Pour votre gouverne, apprenez que nos forces de l’ordre et les différentes structures administratives (dont le haut-commissariat), sont loyales envers les institutions républicaines. La loi est la même pour tous, elle nous protège des exactions d’où qu’elles proviennent. Cette force de l’ordre, garante des droits du citoyen, est instituée pour l’avantage de tous et non pour la seule utilité particulière de la mairie. Notre administration a agi avec éthique et probité.

Mais peut-être que pour respecter « votre ordre républicain », faut-il fermer les yeux sur tous vos atermoiements et votre refus d’appliquer un simple protocole d’accord qui, pourtant, lie les conseillers de trois autres partis politiques à la gestion de la commune de Dori. Les propos tenus dans votre article laissent poindre une question inquiétante : la mairie de Dori

se serait-elle érigée en république PDS (?), au point de rester sourde aux revendications de la collectivité et aux recommandations de l’autorité ?

Ces fausses accusations contre le haut-commissaire et la police locale sont des errements de plus servant uniquement à masquer toutes vos dérives douteuses, dans la foulée du harcèlement, d’achat des consciences, sinon d’intimidation à l’encontre de nos nobles conseillés municipaux. Elles ne répondent aucunément au problème de fond : c’est dire toute la béance dans le fonctionnement de la commune. Pourtant, votre article malmène à tort nos institutions, lesquelles n’ont fait que leur devoir de protection publique contre vos démarches contestables, vos vaines sorties nocturnes, vos tentatives d’abuser des consciences et de mener notre jeune génération brisée par le chômage, à des actes de violence, alors qu’elle a besoin de vrais projets de société initiateurs d’emplois.

Evidemment, trop obnubilé par votre appétit insatiable de faire main-basse, coûte que coûte, sur le destin politique du Séno, vos préoccupations sont ailleurs : perpétuer la « politique du ventre » en assimilant achat des consciences et multiplication d’alliances contre-nature à une

doctrine rétrograde d’un dogme clanique, marxiste-léniniste, pas du tout pragmatique prônée depuis l’époque des indépendances au détriment de vrais projets prometteurs pour

notre jeunesse.

Difficile de garder le cap

Avec de tels comportements, vous est-il aisé de garder le cap sur l’essentiel : l’exercice

proprement dit de vos fonctions électives. Chaque jour qui passe, le fonctionnement de la mairie de Dori s’immobilise dans la « sinistrose », l’exploitation par la « politique du ventre » de la vulnérabilité des conseillers et des citoyens. Sachant pertinemment que la plus grande frange de notre localité est confrontée aux dures réalités de la vie, et que même les plus partisans fervents pourraient céder aux sollicitations insistantes des réseaux de clientélisme,

pourvoyeurs de prébendes. Alors, chacune de vos sorties est pour servir à la population du Séno, rumeurs, diffamations, manipulations de l’inconscient collectif pour régler des comptes politiques en divisant la population afin de conserver la mairie entre les mains d’un clan.

Pourtant, des vérités sourdissent de çà et là, comme pour lever un coin du voile à ce que vous vous employez à rendre inexplicable.

Une mairie en panne

Rien ne va plus au conseil municipal de Dori depuis le début du mandat en 2006 à l’issue duquel le bureau actuel a été mis en place par un protocole signé entre 4 partis politiques, en l’occurrence le RDB, la CFD/B, l’ADF/RDA et le PDS. On comprendrait mieux les liens entre les 3 premiers groupes, mais c’est tout un fossé à la fois idéologique et prospectiviste qui les sépare du dernier.

Après moults tentatives échouées (restées dans toutes les mémoires par ses ratées), de réunir un conseil municipal dans les règles, le bureau actuel de la mairie monopolise tous les pouvoirs en filant la métaphore en guise de réponse aux revendications des autres membres du bureau qui n’ont jamais été associées à la prise de décisions importantes, donc ne maîtrisent rien parce que privés de leurs droits et responsabilités.

Depuis, seuls restent dans la gibecière communale, le clan du maire et un 1er adjoint suspendu par son propre parti, mais qui, par manque de courage, ne renonce pas à sa fonction de facto rendue illégitime par cette suspension. C’est la suspicion qui règne en maître. En clair, on murmure qu’il est question d’une gestion clanique, par procuration et aux antipodes de l’accord signé pour désigner (et non élire) le maire et les membres du bureau communal. Bref, c’est tout le fonctionnement démocratique de la municipalité qui est remis en cause et d’aucuns parlent d’une « gestion clanique personnel » et le défaut de « travail en commission ». Les habitants de la cité se demandent quels actes concrets l’équipe qui dirige la commune de Dori a posé depuis son arrivée en 2006. Depuis sa désignation il y a 2 ans, il n’y a pas eu une session du conseil municipal dans les normes, donc il s’agit d’une gestion interne, probablement« opaque » vu son fonctionnement« sans consultation ».

Autre (grosse) pomme de discorde : le trafic de procurations en lieu et place de la présence physique des conseillers municipaux, principalement ceux qui ne sont pas élus sous la bannière du PDS. Exception faite du 1er adjoint suspendu (mais perché toujours à ce poste) et d’un conseiller ayant déposé une procuration valable ad vitam aeternam, donc jamais présent ni physiquement, ni mentalement. Est-il admissible qu’une seule personne soit détentrice de plusieurs procurations à la fois, alors que tous les conseillers se trouvent dans un périmètre accessible et ne souffrent d’aucune incapacité physique ou mentale ?

La vérité se trouve ailleurs

La crainte majeure des auteurs de l’article, dissimulée au milieu d’un texte truffé de contrevérités soigneusement élaborées, concerne la peur de perdre la mairie, dans laquelle

ils n’ont pas une majorité effective. En guise d’esquive, ils pétrissent leur article d’arguments caricaturés et usent de tous les trafics d’influence pour faire obstruction. Nous avons affaire à des élus, adeptes des démarches partisanes, plus préoccupés par un crédit politique personnel que par le bien-être de la collectivité. A cet effet, un analyste des pratiques politiques a un jour déclaré que « la majorité pouvait se tromper en démocratie et aux élections ». Serait-ce donc le cas à Dori ? Un indicateur que la population aurait plus voté par défaut plutôt que par adhésion au PDS.

Alors messieurs, laissons donc Machiavel dormir en paix ! Cet illustre personnage a écrit son livre pour les vrais princes qui, pour ne pas être mal interprété, doit être lu en parallèle avec les « Discours sur la première décade de Tite-Live », et non pour une équipe en mal de gérer une mairie d’à peine une trentaine de milliers d’habitants. Alors, n’essayez pas de faire boire la population du Séno votre potion à saveur de la mandragore.

La calomnie véhicule la diffamation, les mensonges les plus cruels ; elle est religion des opportunistes et se plie à toutes les fantasmagories des illuminés ; elle travaille à la sauvegarde des intérêts d’un clan au détriment du bien collectif et sert d’alibi à une faillite fonctionnelle de la commune. La mauvaise propagande, la diffamation, la manipulation de l’opinion, jalonnent les pratiques de certains groupes depuis la nuit des temps. Il est aujourd’hui observé des dérives extrêmes qui sont trop banalisées et c’est ce qui les rend dangereuses. C’est cette banalité qui enfante le "fascisme" toujours condamné trop mollement et trop tard.

« S’il vous plaît, politiciens de tout le Séno, pensez d’abord à notre population. C’est une question d’honneur !"

Pour le Groupe de réflexion pour l’avenir du Séno

Hama Z . Diallo

Le Pays

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