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La nécessité d’informer sur l’arsenic

Publié le vendredi 9 février 2007 à 07h06min

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Au Burkina Faso, l’on aime cultiver le mystère autour de certaines informations même les plus évidentes.
La révélation par la presse, notamment l’enquête réalisée et publiée dans le Sidwaya n°5786 du 27 décembre 2006 a fait des remous. En effet, il a été révélé « au grand jour » l’intoxication de certains forages de la région du Nord du Burkina Faso par l’arsenic, une substance toxique présente dans certaines roches.

De 1999 à 2004, la région a bénéficié des réalisations de forages du Programme eau et environnement du Nord financé par l’Etat burkinabè et la Coopération danoise (DANIDA).
Les villages des provinces du Yatenga, du Lorum, du Passoré et du Zondoma, ont ainsi bénéficié de 360 forages.

Cependant, certains forages ont montré une haute teneur en arsenic, provoquant des maladies comme l’hyperpigmentation, hyperkératose des paumes, des doigts, des plantes des pieds, des orteils, des tumeurs ulcéro-nécrotiques chez les populations bénéficiaires.
Les photos des désastres causés par le poison, l’arsenic sont effrayantes. Le fait pour la presse d’évoquer le problème a défrayé la chronique.

La réaction de certains décideurs dans l’immédiat a été quelque peu déplorable : accuser les journalistes de vouloir affoler les populations, voire de « pêcher en eau trouble ». D’autres ont poussé la réflexion jusqu’à soupçonner une volonté des médias de vouloir leur faire perdre leur poste. Allez-y comprendre ! Le « naam » est-il plus important que la santé des pauvres populations ? Certains responsables ont même poussé plus le bouchon en minimisant l’ampleur du phénomène.

Ils ont raison car ils ne risquent pas de boire de l’eau intoxiquée à l’arsenic. Mais faut-il pour autant nier l’évidence ? Des lecteurs se sont d’ailleurs étonnés qu’un tel phénomène soit resté longtemps dans l’ombre malgré ses ravages. Incontestablement, le fait d’avoir porté cette affaire à la connaissance de l’opinion a permis de prendre le problème à bras-le-corps. Il fallait que la presse en parle pour presser le pas à un responsable qui a d’ailleurs reconnu que l’évocation médiatique de l’intoxication a été « un mal nécessaire ».

Ainsi 24 forages à forte concentration d’arsenic devront être fermés. Le problème de l’accès à l’eau potable par les habitants des zones concernées reste posé. Il faudra trouver rapidement des mécanismes pour desservir ces zones.
Car « l’eau, c’est la vie ».

Les directions compétentes devront procéder à des forages avant l’implantation de nouveaux forages dans la zone pour éviter les investissements à perte et la mise en danger de la santé des populations. Il serait aussi souhaitable que les personnes souffrant des séquelles de l’intoxication à l’arsenic soient prises en charge et suivies par les agents publics de santé.

Dans cette affaire, la presse a su jouer le rôle qui est le sien : informer sur un problème existant et contribuer à sa résolution.

Bachirou NANA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 9 février 2007 à 22:16, par odiard En réponse à : > La nécessité d’informer sur l’arsenic

    bonsoir !je suis intriguée par cet article, l’arcenic étant un poison dangereux que nul se souhaiterait boire , ou faire consommer à ses enfants , sa vielle mère fatiguée,sa femme enceinte...il faut remonter le mal à la racine et le combatre sans répis !
    est-ce que je préfère boire de l’eau contaminée par l’arcenic ou ne pas boire ???la question ne doit pas se poser dans ces thermes !l’eau de la vie ne doit pas être mortelle ! courage à ceux qui cherchent et qui vont trouver des solutions !merci !
    sylvie

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