"Mon écrit précédent était un appel lancé à tous les fils et à toutes les filles de la province du Gourma (cf. journal "Le Pays" du 5 juin 2006).

J’y invitais tout un chacun à jeter un regard diagnostic sur l’évolution de cette province qui semble faire du "sur-place" sur la voie du développement dans laquelle le pays tout entier s’est engagé. La province du Gourma, qui peut et doit être la locomotive de toute la région de l’Est, semble plonger dans la léthargie et stagne, ce en dépit de toutes les potentialités y existant, tant au plan des ressources humaines qu’au plan des ressources naturelles et économiques :

Au plan des ressources humaines : de nombreux intellectuels et cadres, résidents ou non-résidents, originaires ou affectés par l’Etat, venant en soutien aux nombreux bras valides des populations, sont à même d’insuffler une dynamique de développement à la province.

Au plan des ressources naturelles et économiques, notons le poids de l’agriculture et de l’élevage qui assurent à la province une autosuffisance régulière. Notons aussi le tourisme que la faune, riche dans des zones de chasse, favorise.

A ces potentialités nécessaires à tout développement vient s’ajouter une riche culture que nombre de manifestations révèlent, témoignage d’un peuple digne, fier d’un passé glorieux.

Et pourtant- le constat est là et il est amer -la province du Gourma semble avoir mal à son développement. D’où mon nouvel appel pour un regard diagnostic. Quelles sont les causes qui freinent le décollage économique et social du Gourma ? Nous constatons.

Constats

I - Au plan social

Une insuffisance d’écoles à tous les degrés : écoles maternelles, primaires secondaires et professionnelles.

 Une insuffisance de postes de santé.

 Une insuffisance de maisons de Jeunes et de la Culture, ainsi que des terrains de sport.

II - Au plan économique

Une insuffisance des infrastructures routières et annexes telle une gare routière digne d’une ville carrefour comme Fada.

 Une absence de sociétés industrielles.

 Une faible installation de maisons de commerce.

Fada souffre. Et pendant ce temps, que faisons-nous, fils et filles du Gourma ?

Il y a quelque temps, existait ce qui s’appelait Concertation des cadres de la région de l’Est devenue ensuite Cadre de concertation des ressortissants de l’Est. Ce cadre, aujourd’hui, semble frappé de la maladie du sommeil. Et pour cause !

Je propose la résurrection de ce cadre de concertation, et sa déconcentration au niveau de toutes les communes qui viennent d’être mises en place dans le cadre de la politique de décentralisation menée par notre gouvernement. Et même qu’à court terme, cette déconcentration s’étende à tous les villages.

L’action de chaque fils ou fille du Gourma serait alors de retourner au village pour des activités d’information- sensibilisation-mobilisation, afin que nos populations à la base prennent en main leur destin.

Ce retour au village ne doit pas seulement avoir lieu lors des campagnes électorales quand il s’agit d’aller récolter des voix.

A la lecture de cet écrit, l’on pourrait penser que nous enfonçons une porte déjà ouverte avec la politique de décentralisation du gouvernement ; mais il y a à retenir aussi et surtout notre appel aux fils et filles du Gourma à revenir dans leur province et à agir pour son développement.

Je saisis l’occasion, une fois de plus, pour en appeler aux médias (radio, télé, journaux) de manifester un peu plus d’intérêt pour cette province. Et voici 2007 qui est là. Que cette année nouvelle voie les fils et filles du Gourma se mobiliser encore plus pour leur province, avec la création de nombreuses associations pour le développement dans nos villages et communes, et que les ONG et l’Etat burkinabè nous accompagnent encore plus.

Bonne et heureuse année 2007."

Laurent Nassouri

Le Pays