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<I>Une lettre pour Laye</I> : Quand les dieux se rencontrent

Publié le vendredi 15 décembre 2006 à 07h51min

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Cher Wambi,

Ainsi donc, Blaise a emménagé dans son nouveau palais à Kosyam, au sud de la cité futuriste de Ouaga 2000, où petit à petit l’administration burkinabè installe ses pénates.

Le déménagement, sans fanfare ni trompette, du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) en était le signe avant-coureur, mais il a fallu attendre le discours présidentiel la veille de la fête de l’indépendance de notre pays, pour que le grand Sachem en fasse lui-même l’annonce officielle et solennelle.

C’est d’ailleurs à Kosyam ce lundi 11 décembre 2006 que quelque 500 Burkinabè des plus méritants ont reçu des distinctions honorifiques, qui une médaille dans l’ordre national, qui dans l’ordre du mérite ou encore des palmes académiques. Mais avant de recevoir ce beau monde en sa résidence, l’enfant terrible de Ziniaré a été inspiré de solliciter la bénédiction des dieux.

Ainsi, les jeudi 7 et vendredi 8 décembre derniers, toutes les confessions religieuses de notre pays se sont succédé à Kosyam pour sacrifier, chacune, à son rite. L’on retiendra que le coup d’envoi a été donné jeudi matin par les coutumiers, suivis, dans l’après-midi, par les catholiques. Les musulmans, eux, joueront leur partition dans la matinée du vendredi, suivis dans l’après-midi par les protestants.

C’est te dire donc, cher Wambi, qu’à Kosyam tous les dieux ont leur place, quand même il n’en existe qu’un seul et unique, celui en qui nous croyons tous. Tu veux savoir à quoi servirait maintenant l’ancien palais, érigé aux premières heures de l’indépendance à Koulouba au secteur 4 ? Eh bien, je n’ose pas aller trop vite en besogne, mais je me suis laissé dire qu’il pourrait abriter les services du premier ministère. Vrai ou faux ?


Cher cousin, ce serait une insulte que de te demander ce que te rappelle la date du 13 décembre 1998. En effet, incontestablement, comme bon nombre de tes concitoyens, tu te souviens que ce jour-là fut celui de l’émotion, de la révolte pour ne pas dire plus, car, dans la toute récente histoire de notre pays, on n’avait pas connu une telle horreur : le journaliste Norbert Zongo et trois de ses compagnons ont été retrouvés calcinés sur la route de Sapouy alors qu’ils se rendaient dans son ranch.

Un crime odieux dont les auteurs courent jusque-là, est-on tenté de dire. Depuis, chaque année, on célèbre à travers le pays ce triste anniversaire. C’est ainsi qu’à l’occasion de l’an 8 de cet événement, diverses manifestations ont été organisées tant par le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques que d’autres acteurs de la société civile.

De ceux-là, l’association "Les femmes en noir", pour la circonstance, a organisé une veillée de prières au cimetière de Gounghin dans la nuit du 12 au 13 décembre et entendait prendre une part active au déroulement des manifestations organisées par le Collectif. Mais les braves dames auraient été freinées dans leur élan par l’attitude d’un représentant d’un parti politique membre de la structure ci-dessus citée.

Celui-ci, pour des raisons que lui seul connaît, aurait refusé mordicus, en dépit des suggestions de certains doyens, que les femmes délivrent leur message. Evidemment, comme il fallait s’y attendre, cette attitude a suscité de nombreuses interprétations dont la volonté manifeste de cet honorable militant de récupérer politiquement cette affaire.

Et certains d’enfoncer le clou en avançant que cela était d’autant plus perceptible que, contrairement à la plupart des gens qui assistaient à la cérémonie de recueillement au cimetière, ceux dudit parti arboraient des tee-shirts aux emblèmes de leur formation. En tout cas, le moins que l’on puisse dire si cela s’avérait, c’est que Norbert Zongo ne mérite pas un tel traitement posthume.


Tu te souviens certainement, cher Wambi, de Malick Zoromé, le grand frère avec lequel, en allant un jour à Ouahigouya, je me suis arrêté pour te dire bonjour à Laye. Ancien député du Yatenga, il fut également ministre de la Justice, et cela avant être ministre des Affaires étrangères. C’est alors qu’il était à ce dernier poste que notre pays amorça, dans les années 70, son ouverture diplomatique notamment vers les pays de l’Est et les pays arabes.

Par hasard dans la circulation, je l’ai revu cette semaine au quartier de la Rotonde de Ouagadougou. A ce qu’il me dit, il était venu faire constater par un expert immobilier les dégâts causés par un de ses locataires, en l’occurrence une ambassade. Me prenant à témoin, il m’a invité à aller constater de visu l’étendue du désastre, évalué selon la toute première estimation à quelque 15 millions de nos francs. Mais que s’est-il passé ?

A ce qu’il m’a dit, il était lié à ladite ambassade par un contrat de bail qui remonte à 1972, année où, à la demande de la même ambassade, il aurait érigé son immeuble à niveau ; le rez-de- chaussée servait de chancellerie, et l’étage de résidence de l’ambassadeur. Tout s’est toujours bien passé jusque-là. Jusqu’à exactement en juin 2006.

Le 6 juin 2006, me dit-il, il recevait en effet un préavis de résiliation du contrat, qui ne respectait pas du tout le délai conventionnel de trois mois généralement observé dans les contrats de bail, puisque la résiliation prenait effet à compter du 30 juin. Et le 30 juin, le locataire plia armes et bagages pour Ouaga 2000.

Et l’expression armes et bagages a été rarement appropriée, puisque tout a été emporté, y compris les lampes électriques, du moins toutes celles qui n’étaient pas grillées. Le locataire expliquerait son geste par le fait que des infiltrations se sont produites dans le toit de l’immeuble qui ont détérioré ses précieux meubles.

En clair, contrairement au contrat de bail, la maison n’a pas été restituée au propriétaire comme il se devait en état d’être remise en location. Ce qui désappointe au plus haut point l’ancien ministre, c’est que depuis le départ de son ancien locataire, il a toutes les peines du monde à entrer en contact avec lui pour entamer le moindre dialogue.

De guerre lasse, il a touché les Affaires étrangères, mais n’avait, au jour de notre rencontre, reçu le moindre feed-back. Voilà pourquoi il ne se gêne plus d’étaler le contentieux sur la place publique. Quelle histoire juridico-diplomatique et financière !


D’une affaire passons à une autre : c’est de notoriété publique, cher cousin, le député est, par essence, le représentant du peuple devant l’Assemblée nationale. Cette lourde responsabilité impose à son titulaire un comportement exemplaire, qui inspire à tous l’esprit de civisme. Malheureusement, il y en a qui ne savent que jouir des privilèges que leur confère l’écharpe nationale, se croyant tout permis.

Cet honorable député du Kadiogo, dont je tais volontiers le nom pour l’instant, ne dira certainement pas le contraire. Se souvient-elle seulement qu’en août dernier son chauffeur avait endommagé lors d’accident le véhicule d’un usager, accident dont elle avait négocié une issue amiable ? Cinq mois se sont, en effet, écoulés et le député, malgré ses multiples coordonnées téléphoniques fixes ou cellulaires, demeure injoignable, hors réseau.

Pourtant, n’avait-il pas promis d’honorer ses engagements ? Mais que valent de tels engagements si l’honorable excelle dans le jeu de cache-cache et les accès de colère ? Dommage pour un élu du peuple !


Apprête-toi, car aussitôt les lampions des fêtes de fin d’année éteints, vous serez encore envahis au village par ces chercheurs de mandats législatifs. Même que déjà, le remue-ménage a commencé dans les états-majors des partis politiques : congrès par-ci, assemblées générales par-là, et que sais-je encore. Mais c’est la débandade lorsqu’arrive le moment des confections des listes.

Alors là, les mécontents, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas été retenus, n’hésitent pas à aller voir ailleurs. Ainsi est faite la faune politique au Faso. Il ne pouvait en être autrement puisqu’il y en a qui ont fait de la politique une profession. Quand on compte faire carrière dans la politique, on n’entend pas se voir en marge des listes électorales. C’est ainsi qu’on assiste déjà aux valses des candidats malheureux à la candidature aux prochaines législatives.

Une des dernières en date, c’est la démission, de l’ADF-RDA, de Marcel Sibiri Kontongom pour rejoindre l’UNDD de Me Hermann Yaméogo. C’était pourtant le responsable ADF-RDA de Ouagadougou. Il y a aussi que du Parti africain de l’indépendance (PAI) est parti Séré Lampiré Moctar qui migre vers le parti majoritaire, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

Eh oui, comme tu le vois, on n’a jamais su comment chaque militant a adhéré à un parti, mais quand vient l’heure du départ vers d’autres horizons, c’est avec des tam-tams et des trompettes que l’on veut le signaler. Et c’est à ce moment qu’on court vers la presse. Doit-on penser que cela participe aussi de leur façon de montrer bruyamment leur infidélité idéologique ? Allez le deviner.


Cher Wambi, dans le royaume de Ouagadougou, qui parle de Sânkuy-Naaba évoque inéluctablement celui du gardien des lieux sacrés du Moogho, communément appelés "Tinsé". Eh bien, celui-là qui vient d’être intronisé Sânkuy-Naaba a pris pour nom de règne Koabga. Sache que les rites coutumiers consécutifs à cette intronisation se poursuivront ce dimanche 17 décembre 2006 à partir de 9h00 chez le chef de guerre du Moogho, Mous Tensoba Guiguemdé à Tensobintenga, à travers l’accomplissement du Naam-yougbou.

C’est l’une des plus importantes cérémonies dans le processus d’intronisation du Sânkuy-Naaba. Pour l’histoire, dois-je te rappeler, cher cousin, que Sânkuy-Waonga Rééba (masque sacré) était le premier fils d’Oubri, le fondateur du royaume mossi de Ouagadougou. Je te sais féru des us et coutumes du Moogho, alors cet événement est, pour toi, à suivre en live.

Mais avant, à cent lieues d’ici à Kaya, le Naaba Koanga de Sanmatenga t’invite les vendredi 15 et samedi 16 décembre 2006 à la célébration de son 13e Kibtoaga, sa fête coutumière annuelle. Cette année, cette fête revêtira un double cachet pour Naaba Koanga qui a été décoré le 11 décembre dernier.

C’est pourquoi il tient vivement à ta présence à la réception qu’il offre le samedi 16 décembre à partir de 13h en sa résidence à Kaya. Ne me dis surtout pas après, que je ne t’en ai pas informé.


Restons à Kaya pour souligner que ce même samedi 16 décembre, sera célébré le 50e anniversaire de l’école primaire catholique. Une occasion rêvée pour les anciens élèves de rendre un vibrant hommage à tous leurs maîtres ainsi qu’au clergé du diocèse de Kaya, en guise de gratitude pour l’éducation précieuse reçue .


Quelque deux mois après la décision prise par la France de revaloriser la pension des anciens combattants de ses ex-colonies africaines et asiatiques, ton journal L’Observateur paalga a envoyé son grand reporter à Tougan, dans la province du Sourou, pour une enquête sur la vie de ces vétérans de guerre de l’armée coloniale française.

Sur les lieux, l’équipe de reportage a été témoin, le jour de la paie des pensions de réversion des veuves, de ces scènes insoutenables dont le compte-rendu te sera proposé dans le grand reportage de ce mardi 19 décembre 2006. Poids des mots, choc des images, un article à lire absolument.


Et maintenant que je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, je t’apprends le retour, ce samedi, par le vol régulier d’Air France, à 20h 30, du bourgmestre de Ouagadougou, Simon Compaoré, en provenance de France.

- En rappel, "Tebguéré" y était hospitalisé depuis le 14 novembre dernier à Bordeaux où il avait subi une intervention au genou. Notre maire nous revient tout requinqué, et j’imagine déjà la foule des grands jours qu’il y aura à son accueil à l’aéroport international de Ouagadougou - Taamsê.


- Qui l’eût cru ? A l’occasion de la fête du 11 décembre, des personnes qui, chacune dans son domaine d’activités, ont contribué et qui contribuent, de par leur ardeur au travail, au développement du Burkina ont été décorées sous le très haut patronage du président du Faso, Blaise Compaoré. Parmi ces personnalités, une a retenu particulièrement notre attention : il s’agit d’Issaka Korogo, homme d’affaires de son état, pour ne pas le nommer, qui a reçu la médaille de chevalier de l’Ordre national.

On se souvient que pour avoir été accusé de faux et d’usage de faux en écriture publique par imitation de la signature du ministre des Finances et du Budget, Jean-Baptiste Compaoré, les sociétés dirigées par l’intéressé s’étaient vu radiées de la liste des fournisseurs et prestataires de services de l’Etat par le Conseil des ministres en septembre dernier.

Pire, des poursuites judiciaires avaient été engagées contre lui dont l’issue a été la relaxe pure et simple pour infraction non constituée, même si l’Etat semble n’avoir pas dit son dernier mot. Du coup, c’est la justice qui sort renforcée par sa décision. A monsieur Issaka Korogo de savoir mettre davantage d’orthodoxie par la gestion de ses affaires afin d’éviter de tomber dans les travers qui ne manquent pas de parsemer son parcours de businessman.

Sidkato


- L’Association professionnelle des secrétaires du Burkina a le plaisir d’informer ses membres et sympathisants qu’elle a été élevée au grade d’officier du mérite national avec agrafe "Administration", à l’occasion de la fête nationale du 11-Décembre 2006. C’est un grand honneur fait à notre profession et une invite à exceller dans notre entreprise. Ce mérite va à tous les membres. Félicitations !

Toussida Ouédraogo

Présidente nationale


- Ça se passe à Gounghin du côté du jardin de la musique Reemdoogo à partir de 19h30 ce vendredi 15 décembre 2006 : l’événement, c’est la 1re édition de la journée culturelle du terroir toussian. Sur scène, les troupes de musique, chants et danses traditionnels venus tout droit de Toussiana égayeront le public.

Nul doute que le balafon va tonner. L’entrée est libre. A cette occasion, toujours à Reemdogo, un péyô (petit marché) se tiendra le samedi ainsi qu’une exposition de mets, breuvages et objets traditionnels du terroir toussian.

La fête est organisée par l’Association d’entraide et de solidarité SOUPI (Les enfants d’un même père) des ressortissants de Toussiana à Ouaga et à Bobo que préside Miougoupri Joseph Baro d’AGF-Burkina. L’événement est placé sous la présidence d’Aline Koala, ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, et sous le parrainage de Damo Justin Barro, gouverneur par intérim de la BCEAO.

Tout le monde y est cordialement invité tandis que les Lobi, Dagara, Birifor, Djan et autres esclaves ont tout simplement l’obligation d’être à Reemdogo aux côtés de leurs maîtres, les Toussian.


- S’il y a des enfants qui feront partie des heureux en cette fin d’année, c’est bien ceux des travailleurs de la Banque agricole et commerciale du Burkina (BACB), ex-Caisse nationale de crédit agricole du Burkina (CNCA-B) créée en 1980.

En effet, ils recevront ce samedi 16 décembre 2006 à partir de 15h des cadeaux de tous genres dans l’enceinte de ladite banque. Trois cent quatre (304) enfants du personnel sont concernés par cette cérémonie de remise de jouets.

Le père Noël, apprend-on, est de la maison, mais il ne sera pas déguisé. Il portera tout simplement une barbe et distribuera des douceurs aux enfants. C’est la première fois, à la BACB, qu’on organise un arbre de Noël. On a avec le temps comblé un vide et c’est ça de gagné.

’Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.
Ton cousin

Passek Taalé.

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 25 décembre 2006 à 18:43, par zo En réponse à : > <I>Une lettre pour Laye</I> : Quand les dieux se rencontrent

    Je suis triste, triste que le burkina à son tour adopte des modes de fonctionnement a l’européenne dejà dans la vie de tous les jours, et aujourd’hui on implique même la "tradition" européenne a la place de la tradition local. Je vie certe en europe mais j’ai toujours apprécié la simplicité des fêtes dans mon pays. Aujourd’hui il y a même des pères noël noirs, les blancs ne raterons pas l’occassion pour se moquer. Une fois de plus, elle est où notre identité ? et la presse est ravie de tenir des éloges a de tel pratique alors que pas mal d’enfant se bagarerons autours d’un plat de riz, et finirons cas même le sourire aux lèvres. Tandis que ses enfants bourges éduqués déconnecté de la réalité, passerons ses fêtes avec une sale tête de part leur côté capricieux et arogant que les parents entretiennent avec ignorance et irraisoné à la quête de paraitre comme un blanc, vive l’esprit du bon sens. Que dieu m’en garde

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