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Village de Tiékouna : Deux conseillers se bagarrent autour d’une association

Publié le vendredi 27 octobre 2006 à 07h53min

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Dans le village de Tiékouna, localité située à environ 8 kilomètres de Banfora sur la route menant à Sindou, rien ne va plus entre les deux conseillers municipaux. A l’issue des consultations électorales du 23 avril, le CDP et le RDB se sont partagé les deux sièges du village. L’un de ces deux élus, celui du RDB, en la personne de Tièkoura Tou, est le premier adjoint au maire de Banfora.

La discorde entre les deux hommes n’a, certes, pas des origines politiques, mais on peut dire que la différence de bords politiques a contribué à jeter de l’huile sur le feu. C’est la gestion des affaires de la famille Lelandais par un prénommé Alphonse qui est la principale cause de cette guéguerre. Cette famille française a élu domicile dans le village de Tiékouna, il y a plus d’une vingtaine d’années. Son chef, qui n’est plus de ce monde, repose d’ailleurs à Banfora.

Compte tenu de son âge avancé, dame Lelandais a préféré repartir en France avec le reste de la famille, et c’est sa fille, Roche Marion, qui gère l’association "La chaîne de l’espoir" qui a été créée par M. Lelandais. Une association qui, aux dires de certains, a beaucoup fait pour le village car intervenant dans la scolarisation des enfants, le fonctionnement du CSPS et bien d’autres domaines. Grâce à "La chaîne de l’espoir", le village abrite depuis trois ans un marathon annuel auquel prenant part des Européens et dont la troisième édition devrait, en principe, commencer sous peu.

L’association priée de quitter le village

Le sieur Alphonse, qui se trouve au centre de la discorde, a longtemps occupé le poste de gardien et de garde-bébés dans le pied-à-terre de la famille Lelandais avant de se voir confier certaines tâches comme la distribution des vivres que l’association offre au village, la gestion du moulin de Tiékouna offert également par l’association. Par ailleurs, l’homme servait de guide aux touristes qui arrivaient dans le village par le biais de "La chaîne de l’espoir".

La présence de Alphonse aux devants des affaires de l’association ne semble plus plaire à certains jeunes du village, qui arguent que celui-ci n’en est pas ressortissant. Ces derniers sont du même bord politique que le premier adjoint au maire, à qui ils ont demandé de rencontrer l’association pour exiger l’éviction de l’intéressé de son poste actuel et son remplacement par l’un d’eux.

C’est ce que fit le conseiller Tièkoura Tou ; et comme l’association ne l’entendait pas de cette oreille, elle a été priée de quitter le village. Selon M. Tou, Alphonse doit uniquement jouer son rôle de gardien. Sans vouloir rentrer dans les détails, M. Tou pense que l’association veut diviser le village et le maintenir dans la pauvreté car ses aides tant au niveau de l’école que du CSPS ne passent pas par les structures que sont l’APE et le COGES.

Médiation infructueuse du préfet

En face du conseiller Tièkoura Tou et de ses hommes, il y a le second conseiller municipal du village avec, lui aussi, ses hommes qui s’opposent aux premiers. Ces derniers qualifient le comportement de M. Tou de xénophobe et pensent que "La chaîne de l’espoir" a le plein droit de confier à qui elle veut la gestion de ses affaires.

Alors que des concertations entre villageois étaient en cours pour trouver une solution à la situation, les seccos que "La chaîne de l’espoir" a acquis par l’association pour les besoins du marathon ont été brûlés dans la nuit par l’association. Selon M. Tou, c’est en tout une vingtaine de seccos qui ont été brûlés, et l’autre camp jure qu’il y en avait une soixantaine. Le nombre de seccos détruits reste indéterminé, mais les hommes de monsieur Tou sont indexés, et lui-même pense que cet acte est condamnable.

Les deux élus étaient devant le préfet dont les tentatives de réconciliation sont restées vaines. Chaque camp campant sur ses positions, et l’association ayant eu marre de ces tiraillements entre fils du village à son sujet, elle a simplement plié bagages pour s’établir à Sitiéna. Toutefois, elle n’a rien changé à son programme de marathon.

Par Mamoudou TRAORE

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 27 octobre 2006 à 15:53 En réponse à : > Village de Tiékouna : Deux conseillers se bagarrent autour d’une association

    Vous aussi , a l’image des conseilllers de Gounghin sont une honte pour le developpement de votre localite ! je reste persuade que vous ne pensez point a vos descendants, preferant mettre aux devants vos interets egoistes ! Vos actes et agissements ( en particulier ceux du RDB) sont simplement ignobles et d’une bassesse !!!

    Que toute oreille attentive transmette mon message a ses "braves " elus qui ne savent visiblement pas pourquoi ils l’ont ete ! pfffffff !!

    A bonentendeur...... moi-meme

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