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<I>Une lettre pour Laye</I> : Les rebelles rachètent à tour de bras

Publié le vendredi 22 septembre 2006 à 07h23min

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Cher Wambi,

Il est des signes qui ne trompent pas. La saison pluvieuse tire, hélas, à sa fin ; c’est pourquoi à Laye comme ailleurs au Faso, les pluies commencent à se raréfier en cette fin de septembre. Pourtant, les champs de mil, de sorgho, d’arachides, les rizières et que sais-je encore ont toujours besoin d’eau.

Dieu n’a jamais oublié les siens ; gardons l’espoir donc que nos inquiétudes seront levées. En attendant, les relevés pluviométriques de la semaine du 14 au 20 septembre sont les suivants dans nos différentes stations : Ouahigouya : 11,8 mm ; Ouagadougou-aéro : 12,5 mm ; Dédougou : 50,3 mm ; Fada N’Gourma : 39,3 mm ; Bobo-Dioulasso : 53,3 mm ; Boromo : 18,9 mm ; Pô : 31,8 mm ; Gaoua : 27,1 mm ; Bogandé : 2,9 mm.


Cela dit, cher cousin, commençons la page étrangère pour nous intéresser au quatrième anniversaire de la crise ivoirienne. Tu te rappelles encore comme si c’était hier, que c’est le 19 septembre 2002 qu’une rébellion armée a débuté sur les bords de la lagune Ebrié, avec les répercussions que l’on sait, à travers la sous-région ouest-africaine.

Depuis, cher Wambi, malgré les morts qu’on ne compte plus, Laurent Gbagbo reste scotché à son fauteuil du palais de Cocody ; les rebelles, eux, sont sur le qui-vive ; l’opposition politique maintient la pression ; en un mot, comme en mille, les Ivoiriens refusent de parler le même langage.

Seydou Elimane Diarra, le Premier ministre de transition nommé lors des Accords de Marcoussis, en a fait les frais et, aujourd’hui, c’est Charles Konan Banny, le pompier venu de la cime de la BCEAO, qui, en vain, tente de ressouder les morceaux qui s’éparpillent.

Pourra-t-il réussir là où la communauté internationale a échoué ? Difficile d’y répondre au moment où le "Christ" de Mama joue au récalcitrant. Laurent Gbagbo a, en effet, refusé de répondre à l’invitation du Conseil de sécurité des Nations unies, qui devait statuer sur la crise ivoirienne en milieu de semaine à New-York.

Ce qui n’a pas empêché la famille des opposants de réclamer la délégation des pleins pouvoirs au Premier ministre, Charles Konan Banny, et la suspension de la Constitution ivoirienne, vu que les élections générales prévues pour la fin octobre ne pourront être organisées. Vers quoi s’achemine-t-on ?

Sans vouloir jouer au devin, cher cousin, je ne risque pas de me tromper en affirmant que l’ombre de jours incertains plane sur le pays d’Houphouët, tant personne n’entend lâcher le morceau qu’il a pu attraper. C’est ainsi que du côté des rebelles, la reconversion s’annonce difficile.

Ce n’est, en effet, un secret pour personne, si leurs gourous ont pu se terrer dans la capitale burkinabè, rachetant à tour de bras les bars les plus huppés et les plus célèbres, la soldatesque, elle, se contente de la vache enragée. Une situation qui ne pourrait durer éternellement, n’en déplaise aux états-majors des protagonistes de la crise.


Mais revenons à nos moutons, cher Wambi. Comme c’est désormais la coutume, le mercredi 27 septembre prochain (dernier mercredi du mois de septembre), aura lieu la cérémonie d’ouverture de la deuxième session parlementaire ordinaire de l’année 2006.

Cette cérémonie haute en couleurs sera marquée par l’entrée officielle de nouveaux parlementaires, en l’occurrence Idrissa Tandamba, ancien maire de Fada et suppléant d’Innocent Couldiaty, nommé DG de la CNSS, et l’universitaire Etienne Traoré, suppléant du Prof. Joseph Ki-Zerbo.

Et on s’attend à ce que les débats au sein de l’Hémicycle aient un peu plus d’allant avec au moins ce débatteur-né qu’est Etienne Traoré, même s’il ne reste que quelque sept mois pour la fin de la présente législature.


Tu t’en souviens, cher cousin, il n’y a pas longtemps, je t’informais de l’audience accordée par le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale au Forum d’amitié et de solidarité avec la Chine populaire (FASIB). Un forum d’amitié dont la présidence d’honneur est assurée par Zéphirin Diabré, l’ancien Administrateur associé du PNUD, officiant ces jours-ci à AREVA. En son temps, Taïwan, à travers sa représentation diplomatique au Burkina Faso, avait manifesté une vive colère pour cette audace.

Depuis, cher cousin, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et j’apprends que ce week-end, Diabré et les siens recevront à Ouagadougou la visite de leurs grands amis chinois. Un séjour vraiment mouvementé, puisqu’à ce qu’on dit, les visiteurs qui arriveront de Pékin auront au programme :
- une séance de travail avec le FASIB ;
- une excursion au musée de Manéga ;
- un tour d’horizon des réalisations chinoises ;
- une visite chez le Moogho Naaba Baongho ce samedi 24 septembre.

Avant leur retour, ils effectueront des visites de courtoisie au bureau consulaire de la Chambre de commerce, d’industrie et d’artisanat du Burkina ; à l’Assemblée nationale ; et visiteront une unité de montage de cycles. Bien entendu, un cocktail d’aurevoir réunira de 18h 30 à 20h, à l’hôtel Silmandé le lundi 25 septembre 2006, les membres du FASIB, les amis chinois, la société civile et les opérateurs économiques burkinabè.

Bref, cher cousin, ce n’est évidemment pas une délégation officielle de Pékin qui débarque à Ouaga, mais des questions s’imposent. Car, nombreux sont ceux qui se demandent si le Burkina Faso n’a pas intérêt à revoir sa politique étrangère. Avait-il tort, le grand chef blanc quand il disait que la France a des intérêts mais pas d’amis ?


En attendant que des voix plus autorisées y répondent, je t’invite, cher cousin, à consulter avec moi les quelques éléments du carnet secret de Tipoko l’Intrigante :

- Le navire du député Stéphane Wenceslas Sanou est en marche. On se rappelle qu’après sa démission du Parti pour la renaissance nationale (PAREN), en compagnie de trois autres élus, le député Stéphane Wenceslas Sanou avait créé le Parti pour la concorde et le progrès du Faso (PCP/Faso). A la date du 20 septembre 2006, ce nouveau parti a été reconnu officiellement par arrêté n°2006/52/MATD/SG/DGPAP/DAA PCR. Ce parti, dont le siège est établi à Bobo-Dioulasso, a pour devise : Unité, Liberté, Travail.


T. Pascal Ouédraogo, l’inénarrable maire de l’arrondissement de Sig-Noghin à Simonville, s’est envolé mardi dernier pour l’Hexagone. Il n’en fallait pas plus pour que ses électeurs investissent l’aéroport international de Ouagadougou pour lui témoigner leur soutien. La bière, en tout cas, a coulé à flots chez "Petit Pierre" au Plateau SONAR, d’où la foule des grands jours, en uniforme, applaudissait l’oiseau de fer qui prenait les airs. L’événement a été immortalisé par un cameraman qui ne se faisait pas prier pour filmer tout ce qui bougeait.


L’opération « Top vacances emploi », lancée officiellement en grande pompe le 02 août 2006 par le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi à l’intention des nouveaux diplômés de l’Université de Ouagadougou, commence à faire des remous pour le moins inquiétants. En effet, les stagiaires bénéficiaires de cette opération sont toujours dans l’attente de leur prise en charge après plus de deux mois d’activité dans leurs structures d’accueil.

Depuis le début des stages le 15 juillet dernier, jusqu’à aujourd’hui, les stagiaires n’ont reçu aucun centime. Certains d’entre eux ont été invités rien que le vendredi 15 août à l’ANPE (structure gérante de l’opération) pour la signature de leurs contrats de stage, pendant que d’autres n’ont pas encore les leurs prêts.

Alors qu’ils attendaient ce jour « les feuilles » des deux mois d’arriéré, les intéressés ont été obligés simplement d’apposer leur marque sur les contrats. Très inquiète de la situation, une délégation a pris contact avec le directeur régional de l’ANPE (leur interlocuteur principal) qui l’aurait rassurée que tout rentrerait dans l’ordre incessamment.

Selon cette délégation, le directeur explique la situation par la lourdeur administrative. Mais nombre d’intéressés restent sceptiques face à cette raison. Ils se demandent s’il n’y a pas une mauvaise foi quelque part, car selon certaines indiscrétions, des promesses de fonds initialement prévus pour l’opération ne seraient pas encore tenues.

Ce qui serait à la base de la situation et laisse planer des doutes sur l’effectivité des prises en charge. Certains stagiaires refusent également de croire à cette éventualité, car comment comprendre que deux ministères (MESSRS et MJE) et deux grandes structures comme l’ANPE et l’Université de Ouagadougou puissent se permettre une telle initiative ?

Pourtant, cette hypothèse se veut plausible, car, même les formations qui ont été prévues sont à la traîne. Seulement deux groupes de 20 personnes ont été satisfaites sur un total de 300 stagiaires à moins de quatre semaines de l’arrêt des stages.

Dans tous les cas, toute patience ayant des limites, les étudiants affirment être à bout de souffle, car eu égard aux prix actuel du carburant, beaucoup d’entre eux pourraient jeter l’éponge d’ici la fin du mois en dépit de leur désire d’acquisition de l’expérience, si rien n’est fait. A l’impossible, nul n’est tenu, dit-on. Vu que les stages prendront fin le 15 octobre prochain, espérons que tout rentrera dans l’ordre d’ici peu et que l’utile sera joint à l’agréable au grand bonheur des plaignants.


Fidèle à son ambition de donner un coup de fouet au football national, Sanoussi Fofana, le directeur général du Fonds de l’Eau et de l’Equipement Rural (FEER) a reconduit cette année, cela pour la sixième fois, la coupe de la relève.

Pour ceux qui l’ignoreraient encore, la finale de ce tournoi réservé à la catégorie minime se jouera ce samedi 23 septembre 2006 sur le Plateau omnisports de Tampouy, sous-secteur 4, à partir de 16h. Pas de doute qu’on y verra de la bonne graine.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.

Ton cousin,
Passek Taalé.

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 22 septembre 2006 à 10:26 En réponse à : > <I>Une lettre pour Laye</I> : Les rebelles rachètent à tour de bras

    A propos du voyage du maire de Sig-Noghin

    C’est quand même extraordinaire cette information. Un maire d’un arrondissement de la ville de Ouagadougou voyage, et c’est la fête à l’aéroport. Pourquoi ? Parce qu’il vient en France, c’est tout. Car j’imagine que ce monsieur a déjà voyagé hors du Burkina en tant que maire. Y a t-il eu à chaque fois une fête à l’aéroport ? Va t-il à chque fois organiser des séances de beuvage à chauqe fois qu’il voyage ? Moi, ça me rend triste. Mais au fait, que vient-il faire ? Passek Tallé devrait le dire, lui qui est toujours dans le secret des dieux.
    Gabriel

    • Le 23 septembre 2006 à 19:30 En réponse à : > <I>Une lettre pour Laye</I> : Les rebelles rachètent à tour de bras

      La question essentielle est de savoir si le coût de cette "beuverie" est prise en charge par une subvention de la municipalité.
      Si la réponse est négative, où est le problème. En tan que particulier, maire, ministre, ou Président, je peux faire boire des amis à l’occasion de mon voyage et il n’ y a rien. Les burkinabé chipotent vraiment pour rien alors que les problèmes véritables existent au Burkina. Ange, france.

  • Le 22 septembre 2006 à 11:39 En réponse à : > <I>Une lettre pour Laye</I> : Les rebelles rachètent à tour de bras

    Evitez nous de ces genres d’informations si vous n’allez pas jusqu’au l’essentiel. pourquoi s’envole t-il pour l’exagone ? Est-il malade ?

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