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<I>Une lettre pour Laye</I> : Sous les déchets toxiques, un deal juteux

Publié le vendredi 15 septembre 2006 à 07h17min

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Cher Wambi,

C’est prêcher à un converti que te dire que partout, aux quatre coins du Faso, les paysans attendent paisiblement l’heure des récoltes, après quelque quatre mois de dur labeur. Cette année, en tout cas, ils n’auront pas vainement remué la terre.

Car, comme il est loisible de le constater, partout, les champs sont pleins de promesses. L’espoir est permis que nous ferons de belles fêtes, si toutefois la santé y est.

Y a-t-il lieu de craindre quoi que ce soit, quand quotidiennement le Dieu de la pluie exauce nos vœux ? La semaine écoulée, le Faso a encore été fortement arrosé comme peuvent en attester les relevés de l’ASECNA : Dori = 34,9 mm ; Ouahigouya = 26,8 mm ; Ouagadougou-aéro = 39,4 mm ; Dédougou = 42,4 mm ; Fada N’Gourma = 69,6 mm ; Bobo-Dioulasso = 104,8 mm ; Boromo = 104,9 mm ; Pô = 153,5 mm ; Gaoua = 68,1 mm ; Bogandé = 9,9 mm.


Cela dit, cher cousin, après sa médiation réussie dans la crise togolaise, Blaise Compaoré, le premier Burkinabè, a de nouveau pris son bâton de pèlerin pour faire le tour du monde. Rentré dimanche dernier de Syrte où il prenait part aux manifestations commémoratives de l’Union africaine, le président du Faso s’est en effet envolé hier jeudi pour Cuba, l’île du vieux barbu, où il doit assister, les 15 et 16 septembre courant, au quatorzième sommet des pays non alignés qui se tient à la Havane.

Dès la fin dudit sommet, Blaise Compaoré ralliera New-York, aux Etats-Unis d’Amérique, où, en marge de l’assemblée générale des Nations unies, il présidera, le lundi 18 septembre, un sommet du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine, consacré à la situation au Darfour, avant de participer, le 20 septembre, à une réunion de haut niveau sur la Côte d’Ivoire, à l’initiative du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Kofi Annan.

Car, tu n’es pas sans le savoir, depuis le 1er septembre, le "Pays des hommes intègres" assure la présidence mensuelle, tournante, du Conseil de paix et de sécurité (CPS) dont les missions essentielles sont de prévenir, gérer et régler les conflits en Afrique. Point de répit donc pour l’enfant terrible de Ziniaré qui, en fin du mois, devrait se rendre en Roumanie pour le sommet de la Francophonie. Si ce n’est pas le tour du monde, ça y ressemble fort, cher cousin. Pourvu seulement que l’image du Faso en sorte grandie.


C’est certainement, cher cousin, le souhait aussi des populations du Soum qui ont constamment les yeux tournés vers Ouagadougou. Dans l’attente que les autorités politiques et administrations les aident à s’ouvrir les portes du bonheur, mais hélas !

Aujourd’hui encore, les populations du secteur 8 de Djibo désespèrent. La réalisation du forage et de la cuisine du Centre de santé et de promotion sociale (CSPS), dont le financement est acquis (14 000 000 F CFA) depuis 2002, tarde à se concrétiser. D’où les questionnements d’un ressortissant de la localité que je t’invite à lire, cher cousin :

"Où se trouvent le forage et la cuisine du CSPS du secteur 8 de Djibo ? Les raisons ayant motivé la demande de financement pour leur réalisation prévalent toujours et le besoin est encore plus crucial. En espérant que monsieur le Secrétaire général du FODECOL nous aidera à trouver une réponse à la question, il convient de rappeler l’historique des quatorze millions (14 000 000) de francs, acquis pour la réalisation d’un forage et d’une cuisine au CSPS du secteur 8 de Djibo.

En effet, la lutte contre la pauvreté passe, a-t-on coutume de dire, par la responsabilisation de la communauté de base. Aussi dans son programme de « Progrès continu pour une société d’espérance », le président du Faso a-t-il clairement défini ses priorités en créant des conditions favorables à la communalisation du Burkina Faso pour un développement à la base. C’est ainsi que plusieurs programmes ou projets ont vu le jour dont le FODECOL.

Dans le cadre du programme complémentaire 2002/2003, la commune de Djibo a donc bénéficié d’un financement de 14 000 000 de francs pour la réalisation d’un forage et d’une cuisine au profit du CSPS du secteur 8 de la commune de Djibo. Pourtant, voilà bientôt plus de trois ans que notre CSPS fonctionne sans eau ni cuisine.

Messieurs du FODECOL, disons plutôt monsieur Sirima, Secrétaire exécutif de FODECOL, où sont notre forage et notre cuisine ? En espérant que vous aiderez les habitants du secteur 8 à mieux comprendre la situation qui prévaut, j’ose rappeler que la réalisation du forage et de la cuisine est très fortement attendue par la communauté de base. Affaire à suivre...

Un ressortissant du secteur 8 de la commune de Djibo"

Qu’en penser, cher cousin ? En attendant d’en savoir davantage, souhaitons seulement que ces ouvrages poussent de terre un jour. Car, sais-t-on jamais !


Je me suis laissé dire que certaines personnes auraient trouvé une nouvelle astuce pour diluer l’argent des bailleurs de fonds dans le sable du sahel burkinabè. Le patron d’une certaine "ONG" qui devait justifier l’utilisation efficiente de fonds acquis pour la réalisation d’un forage a eu la sombre idée d’enterrer une barrique munie de robinet pour sacrifier à la tradition de la cérémonie inaugurale. Mal lui en a pris, puisque le manège a été vite découvert, et le dealer couvert de ridicule devant les partenaires. Qui l’eût cru ?


Pendant que nous parlons d’affaires sales, cher cousin, as-tu des échos de ces déchets toxiques qui polluent l’air et la vie sur les bords de la lagune Ebrié ? L’affaire est d’autant grave qu’on y déplore à ce jour cinq morts et plus d’un millier de personnes intoxiquées. Le gouvernement Banny en a tiré des conséquences en rendant le tablier, même si cette décision reste diversement appréciée.

Ce scandale, qui aurait "rapporté" 17 milliards de F CFA, est en train de secouer la Côte d’Ivoire entière. Car, des personnalités au sommet de l’Etat, de tous les sexes, à commencer par celui dit faible, y seraient mêlées. Comme quoi en dessous des déchets toxiques, il y a un deal juteux quoique funeste.

Deux journalistes en ont déjà fait les frais, poursuivis pour diffamation. En tous les cas, quand la lumière se fera, elles seront toutes nues, ces personnalités.


Pour ma part, je m’en vais t’ouvrir le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, bien maigre aujourd’hui. Il faut la comprendre, cher cousin, notre bonne vieille a été éprouvée par les travaux champêtres.

Une ambassade en faillite ?

C’est, en tout cas, ce que l’on apprend ces jours-ci depuis l’Europe où une représentation diplomatique burkinabè serait confrontée à une grave crise financière :
- lignes téléphoniques interrompues ;
- enfants des fonctionnaires de l’ambassade refusés dans les écoles.

On y mangerait la vache enragée. Si cela est avérée, y aurait-il pire honte ?


De qui les hommes politiques, ou ceux qui se prétendent tels, se moquent-ils ?

En ce Faso démocratique, ils se comptent par milliers, les Burkinabè qui ont déjà adhéré à 2, 3 voire 4 partis politiques. C’est à se demander s’ils ont un idéal, ces gens-là, ou s’ils font juste la politique du tube digestif comme dirait l’enfant terrible de Saponé, Issa Tiendrébéogo du Groupe des démocrates et patriotes (GDP). Le nomadisme politique a la vie dure au Faso. Ainsi trouve-t-on des politiciens, militants du PDP/PS au petit déjeuner, militants de l’ADF/RDA au déjeuner et militants du CDP au dîner.

Tout de même !

Cette semaine a encore enregistré son lot de démissionnaires, une bonne centaine de l’ADF/RDA du département de Saaba dans le Kadiogo qui, à l’issue d’une assemblée générale qui se serait tenue le 12 septembre dernier, auraient décidé de rallier le Parti républicain pour l’intégration et la solidarité (PARIS) avec femmes, enfants et bagages.

En voilà donc, dont on ignore les numéros des cartes d’adhésion ou de membre du parti, militants clandestins qui, parce qu’ils veulent changer de navire, ameutent la République ! A quand et où le prochain atterrissage donc ?


Le constat au syndicat national des travailleurs des débits de boisson (SYNATB) est amer. Le navire est en train de prendre de l’eau et les rats se sauvent du navire. Que s’est-il donc passé, alors que déjà, il avait de la peine à se défendre face aux pourfendeurs de la fête de la bière ?

S’ils sont nombreux qui font le reproche au bureau national de couvrir sa gestion de mystère, des démissionnaires, dont on lira ci-après la lettre adressée au secrétaire général, évoquent des raisons de convenances personnelles. Vrai ou faux ?

Ce qui est sûr, la fête de la bière est passée par là, d’où la gueule de bois :

"A

Monsieur le secrétaire général du SYNATB

Ouagadougou

Objet : Démission du Bureau national

Monsieur le Secrétaire général,

Nous venons par la présente vous notifier notre démission des instances dirigeantes de votre structure, pour convenances personnelles, à compter de ce jour 11 septembre 2006. Recevez, Monsieur le Secrétaire général, nos sincères salutations.

Ont signé :

Madame Zongo née Zidouemba Mélanie, trésorière adjointe ;
Abdoulaye Drabo, Secrétaire à l’Information ;
Eugène Ouédraogo, Secrétaire adjoint à l’Information ;
Mathieu Konsimbo, Secrétaire à l’éducation ;
Mahamoudou Tiemtoré, 1er Secrétaire adjoint à l’éducation ;
K. Joffre Sia, 3e Secrétaire adjoint à l’éducation ;
Aimé Somé, 4e Secrétaire adjoint à l’éducation ;
Bintou Sawadogo, Secrétaire adjointe aux Relations extérieures.


Ce vendredi 15 septembre 2006, le Mouvement raélien du Burkina Faso organise une marche pacifique et non violente, suivie de sit-in devant l’ambassade du Ghana à Ouagadougou, de 8h00 à 9h00. Cela, pour manifester contre le gouvernement ghanéen qui a interdit la tenue sur ses terres d’une conférence internationale des homosexuels.

Cet après-midi, à partir de 16h00, le Mouvement raélien, "défenseur des droits de l’Homme et des minorités", donnera une conférence de presse au Conseil burkinabè des chargeurs (CBC) sur le thème : "L’homosexualité est génétique ; mobilisons-nous pour défendre le droit des homosexuels et lesbiennes".


Colina Burkina Faso accueille du 19 au 20 septembre prochain la 3e réunion du CODI (Comité de Direction). Cette instance regroupe la Direction générale du Groupe et les différents directeurs généraux des filiales installées au Burkina Faso, dans divers autres pays d’Afrique et dans l’océan Indien.

En marge de la rencontre du CODI, se tiendra aussi, du 20 au 22, une rencontre des Directeurs commerciaux des différentes filiales. A cette occasion, un nouveau contrat d’assurance sera lancé.

Une conférence de presse, organisée à l’hôtel SOFITEL Ouaga 2000 le jeudi 21 septembre, donnera de plus amples informations sur le groupe et sur le nouveau produit.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.

Au revoir.

Ton cousin

Passek Taalé.

Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 15 septembre 2006 à 09:17 En réponse à : > <I>Une lettre pour Laye</I> : Sous les déchets toxiques, un deal juteux

    C’est pas un peu dangereux pour un pays comme le Burkina de laisser une secte reconnue dans tous les pays d’Europe comme nefaste et dangereuse prendre la defence "des droits de l’Homme et des minorités" ????

    Pensez vous que des gens qui montent des escroqueries a trves le monde soient les mieux placés pour parler de droits de l’homme ???

    • Le 15 septembre 2006 à 10:07 En réponse à : > <I>Une lettre pour Laye</I> : Sous les déchets toxiques, un deal juteux

      Entièrement d’accord avec vous. Je crois que la police devrait les gazer au lieu de s’en prendre aux pauvres citoyens au sujet des casques.

      • Le 16 septembre 2006 à 19:00, par godwin En réponse à : > <I>Une lettre pour Laye</I> : Sous les déchets toxiques, un deal juteux

        Tu veux qu’on gazze des gens simplement parce qu’ils sont raéliens !!!
        Je ne suis pas raélien et je n’adhère pas un peu à leurs points de vue.
        Mais je trouve que ta solution n’est pas convenable.
        Tu semble ne pas avoir idée de ce qu’on appelle "droits humains".

    • Le 15 septembre 2006 à 10:56, par Paulin, Enfants de 2008 En réponse à : > <I>Une lettre pour Laye</I> : Sous les déchets toxiques, un deal juteux

      Bonjour !
      Je suis vraiment surpris que notre quotidien chéri (l’Observateurs Palaaga) qui est au coeur des valeurs morales de notre pays, accepte publier un communique d’un groupe religieux (Mouvement Raelien) qui appelle à marcher pour défendre les homosexuels. Peut-être aurai été plus utile pour les lecteurs si cette diffusion était accompagnée d’un petit commentaire. Je crains que cette manière de faire ne jette le trouble dans l’esprit des lecteurs. Je suis entièrement d’accord que chacun est libre d’emprunter la voie qu’il juge bonne pour son épanouissement, mais je pense que la limite de la liberté est fixée par nos moeurs et ce que la société à mis plusieurs milliers d’année à construire et à forger comme "raisonnable et moralement acceptable". C’est vrai que l’Europe et les autres sont en train de jouer habillement pour que les valeurs morales se renversent, mais je vous en prie, pensons à ce que nos pères ont mis des milliers d’années à construire. Je voudrais donc prier notre doyen (Mr Edouard OUEDRAOGO, Directeur de Publication de l’Observateurs Palaaga) de continuer à nous aider dans cette éducation. Merci de comprendre mon humble démarche. Encore courage pour vos efforts dans l’information.

      • Le 15 septembre 2006 à 14:06 En réponse à : > <I>Une lettre pour Laye</I> : Sous les déchets toxiques, un deal juteux

        j’avoue être surpris par la réaction des uns et des autres relativement à la publication du communiqué du mouvement raélien par l’obs. La presse se doit d’être le flambeau de la liberté d’expression et du droit de penser. C’est donc à juste titre que l’obs a publié cet article. De surcroît, le BURKINA fASO est partie à un certain nombre de conventions ( charte africaine des droits de l’homme et des peuples,pacte sur les droits civils et politiques...) qui garantissent ces libertés. Il est vrai que toute liberté est limitée par l’ordre public et les bonnes moeurs ; c’est ce qui justifie d’ailleurs que le Ghana puisse interdire la rencontre des homosexuels sur son territoire s’il estime que cela est contraire à l’ordre public et les bonnes moeurs. Mais de là à aussi interdire à des gens de marcher pour traduire leurs convictions qu’elles soient morales, philosophiques, religieuses...il y a là un pas qu’il ne faut pas franchir. Admettre une manifestation defendant la cause des homosexuels sur son territoire ne signifie pas pour autant qu’on cautionne leur comportement sexuel mais traduit tout simplement
        notre attachement à certains idéaux démocratiques. Je ne suis pas pour la reconnaissance d’un quelconque statut juridique aux homosexuels dans le droit burkinabè.je ne suis pas non plus raélien. Mais, il convient de se rapeler de cette phrase de Voltaire qui estimait que même s’il n’était pas d’accord avec l’idée d’un adversaire il se battrait pour qu’il puisse l’exprimer. Soyons tolérants, nous n’en sortirons que plus grandi. SANWE MEDARD

        • Le 15 septembre 2006 à 16:18 En réponse à : > <I>Une lettre pour Laye</I> : Sous les déchets toxiques, un deal juteux

          Votre surprise par rapport aux réactions des uns et des autres est un non sens ! On reproche à l’observateur de publier un communiqué qui fait de lui un torchon. A moins que ce ne soit un communiqué publicitaire. Et même dans ce cas, je ne voudrais pas mettre mes maigres sous dans un journal pour lire de telles conneries ! Et ne faites pas de citations mal à propos. A bon entendeur salut !

  • Le 16 septembre 2006 à 10:22, par demo En réponse à : > <I>Une lettre pour Laye</I> : Sous les déchets toxiques, un deal juteux

    Salut à tous,je ne comprends pas la reaction quelque peu demesurée de quelques lecteurs qui s’en prennent à l’observateur qui ne fait que faire son noble job de nous informer et de relayer democratiquement les communiqués de n’importe quel parti...
    Je crois que c’est aussi cela la democratie que nous cherchons tous...ceux qui ne sont pas d’avis ont soit à ecrire leur desaroi dans la presse ou aller le leur dire au raeliens sur les lieux de la manif... Moi j’ai été convaincu que l’observateur reste et demeure le journal le plus libre et appolitique du pays....rejouissons-nous dejà d’avoir un journal qui ne tient pas compte de votre parti politique avant de publier votre oppinion....A bon entendeur,salut !!!!

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