LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Pluies à Gnassoumadougou : Plus de 500 sinistrés

Publié le lundi 11 septembre 2006 à 07h05min

PARTAGER :                          

Suite à une succession de pluies dans la dernière décade du mois d’août et la première décade du mois de septembre, d’importants dégâts matériels et plusieurs sans-abri ont été constatés à Gnassoumadougou, un village de la commune urbaine de Solenzo. Le relevé pluviométrique fait état de 220 mm.

Selon nos sources, les remontées hydriques auraient commencé à partir de la pluie de 105 mm du 31 août. La situation provisoire, fort heureusement, ne fait pas cas de pertes en vies humaines, mais, sur le plan de l’habitat, ce sont 47 concessions qui sont détruites par la forte humidité, soit plus de 500 personnes sinistrées.

Sur le plan de la production animale, l’inventaire des volailles perdues se chiffre à plus d’une centaine. L’inventaire provisoire de dégâts sur les périmètres agricoles fait état de 1000 hectares, toutes spéculations confondues. Si, pour l’instant, des espoirs sont encore permis pour ce qui est des champs de riz, les autres spéculations risquent fort de connaître une asphyxie, car ces cultures ne pourront plus assurer une photosynthèse au bout d’une décade.

Le découragement fera sans doute que ces sinistrés ne pourront plus poursuivre la production agricole. D’où la nécessité d’une aide d’urgence conséquente. Le gouverneur de la région, accompagné des techniciens de l’agriculture, s’est rendu le 4 septembre dernier sur les lieux du sinistre. Témai Pascal Bénon a pu constater l’ampleur des dégâts. Il a encouragé les personnes sinistrées et promis faire de son mieux pour leur apporter de l’aide.

La première aide du CONASUR qui est arrivée le 5 septembre dernier a soulagé, un tant soit peu, les populations de Gnassoumadougou qui, jusqu’à présent, ne sont pas à l’aise, alors que la traduction littérale du nom du village donne « nous vivons à l’aise ». Gnassoumadougou est situé dans une zone naturelle de collecte des eaux. Ce trop- plein viendrait du fleuve Ki (un affluent du fleuve Mouhoun) situé à 300 mètres du village. Toutes les eaux de Soni, Sogodiagadougou, Kouka, Mawana se déversent dans le Ki.

C’est sans doute la crue de ce fleuve qui s’est déversée dans le bas-fond où se situe le village. Selon certaines indiscrétions, toutes les années où l’on a enregistré une bonne pluviométrie, le même mouvement s’est produit. En 1994, une forte inondation aurait fait plusieurs dégâts. En 1996, en 1998 et en 2002, des situations similaires moins importantes auraient été enregistrées dans le même village. C’est à partir de cette date que les techniciens de l’agriculture de la province des Banwa ont émis l’idée de valoriser les cultures fluviales.

En tout cas, ce sont des inondations qui se profilent à l’horizon dans cette partie de la région de la Boucle du Mouhoun, et nombreux sont ceux qui implorent la clémence du ciel. Le souhait de tous est qu’il ne pleuve plus dans ce village pendant au moins une décade. Si pour l’instant les sinistrés sont logés dans les infrastructures publiques, des risques sanitaires existent. Certains agents pathogènes convoyés par le ruissèlement des eaux peuvent être sources de maladies (diarrhées, paludisme). Des mesures d’hygiène s’imposent nécessairement.

En attendant que l’Etat fasse commanditer une étude du relief pour la reconstruction du village, les populations sinistrées devraient étudier la possibilité de se recaser en hauteur et intensifier les cultures fluviales en lieu et place des cultures comme le coton, le sorgho et le maïs, qui sont très sensibles et subissent fortement les effets des inondations. Il faut signaler que la région de la Boucle du Mouhoun a été frappée par trois événements malheureux en l’espace de 2 mois.

Les affrontements entre agriculteurs burkinabè de Ouronkuy et maliens de Wannia des 30 juin et 1er juillet derniers avaient fait des dégâts matériels importants et 9 morts côté burkinabè. Par ailleurs, plus d’une quarantaine d’orpailleurs avaient été ensevelis dans les décombres suite à l’éboulement le 17 août dernier d’une galerie de la mine d’or de Poura. Toutes choses qui font dire à certains qu’il faudra intensifier les prières pour conjurer les mauvais sorts.

Par Serge COULIBALY

Le Pays

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 27 août 2014 à 17:15, par TOGO Dramane En réponse à : Pluies à Gnassoumadougou : Plus de 500 sinistrés

    Bonjour,
    Je compatis à vos douleurs chers compatriotes. Je suis né dans ce village en 1984 mais actuellement je vis à Bamako au Mali. J’ai commencé mon école là-bas en 1991 avec comme enseignant "THIONOU adolphe". Après mon CEP (centre de Solenzo) et une année de collège à Kouka après la CAN 1998, mes parents et moi avons déménagé pour le Mali où j’ai continué mes études. J’ai maintenant une maîtrise en Droit des Affaires. Mes anciens collègues sont entre autres : Dao Arouna, Djonou Siembou, Drabo Souleymane, Maiga Noufou, Sawadogo Adama, Zerbo Bibata, Coulibaly Safoura, Konate Fatoumata, etc. Je cherche en vain un contacte pour me connecter à Gnassoumadougou. Même sur facebook j’ai tenté de trouvé un ancien collègue mais sans succès.
    J’ai le 00223 75 20 31 79, togodramane@gmail.com
    Je ne sais pas si Faso.net peut m’aider à trouvé mes camarades qui sont mes chers.
    Car où que je suis je suis un des leur.
    Mon père se faisait appelé "kado Bakary", il était réparateur de vélo.

  • Le 26 octobre 2016 à 11:38, par Dramane TOGO En réponse à : Pluies à Gnassoumadougou : Plus de 500 sinistrés

    Merci à Faso.net, grâce à vous j’ai retrouvé les contacts de mes anciens amis et connaissances de Gnassoumadougou.

    Très cordialement !
    Dramane TOGO/Bamako-mali.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km