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<I>Une lettre pour Laye</I> : Et Blaise créa l’IPERMIC

Publié le vendredi 30 juin 2006 à 08h39min

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Cher Wambi,

En dépit de l’inquiétude grandissante des paysans en ce début de campagne agricole, il est encore tombé quelques millimètres d’eau à travers le Faso dans la semaine du 22 au 28 juin 2006.

A toute fin utile, voyons les relevés enregistrés par le Service exploitation de la météorologie/Représentation de l’ASECNA au Burkina : Dori : 1,7 mm ; Ouahigouya : 10,06 mm ; Ouagadougou-aéro : 11,1 mm ; Ouagadougou-Somgandé : ......... ; Dédougou : 44,5 mm ; Fada N’Gourma : 10,7 mm ; Bobo-Dioulasso : 5,9 mm ; Boromo : 18,2 mm ; Pô : 25,8 mm ; Gaoua : 26,6 mm ; Bogandé : 4,6 mm.

Tu l’auras remarqué toi-même, la saison s’installe péniblement, mais pas plus que l’année dernière où les cultivateurs n’avaient réintégré réellement leurs champs qu’en juillet. C’est une tendance qui inquiète quand même, eu égard à la brièveté de la saison hivernale. Que peuvent bien nous réserver les dieux de la pluie ?

Tout juste à côté, chez nos frères nigériens, la cote d’alerte est déjà atteinte à telle enseigne que les communautés religieuses ne cessent pas de prier. Le président Mamadou Tandja s’y est personnellement impliqué, preuve s’il en était encore besoin que les gouvernants ne sont pas indifférents à la colère du Très Haut.

Tu le sais déjà, cher cousin, c’est la date du 9 juillet 2006 qui a été retenue pour les élections municipales complémentaires. C’est donc à l’issue de cette session de rattrapage que toutes les communes urbaines et rurales que compte le Burkina verront leurs conseils municipaux devenir réalité. Là où l’exercice du 23 avril s’est déroulé sans tache notable, les maires sont déjà installés ou en voie de l’être. Tu me demandes pourquoi à ce jour le maire de l’arrondissement de Sig-Noghin à Ouagadougou, j’ai nommé T. Pascal Ouédraogo, n’est toujours pas installé ?

Eh bien, à ce qu’on dit cher cousin, l’édile de Sig-Noghin serait frappé par une crise d’hypertension. Souhaitons-lui prompt rétablissement afin qu’il puisse se mettre rapidement sur le chantier du développement de son arrondissement pour lequel il a été élu.

Depuis début juin, les scolaires du Burkina, en fin de cycle, traversent l’enfer des examens. Après le Certificat d’études primaires (CEP) et le Brevet d’études du premier cycle (BEPC), dont les résultats sont déjà connus, du 3 au 12 juillet, ce sera au tour des candidats au Baccalauréat de faire le bilan de leur année scolaire.

Comme le cultivateur en fin de campagne agricole, chacun récoltera naturellement ce qu’il aura semé. Moment de congratulations pour ceux qui auront décroché ce premier diplôme universitaire, mais aussi de larmes et de regrets pour ceux qui seront passés à côté de la plaque. J’émets le vœu que tous y réussissent, mais est-ce seulement possible ?

En tout cas, cher cousin, du côté du lycée français de Ouagadougou, le Saint-Exupery, corps professoral, parents d’élèves et élèves savourent déjà une année bien remplie. Les 63 candidats présentés au Baccalauréat français du 13 au 29 juin 2006 ont fait 100% de réussite. Ce qui n’est pas sans nous rappeler, cher cousin, les mêmes prouesses qui étaient devenues coutumières au Prytanée militaire du Kadiogo (PMK), à l’Interséminaire de Kossoghin, ou encore au Collège de la Salle. Ah, la belle vieille époque !

Qui trop embrasse, mal étreint. C’est la douloureuse expérience que ce caissier de la LONAB, la nationale de la chance, est en train de vivre. S’étant inscrit depuis fort longtemps à l’école des "pressé-pressé", les "margouillats" qui harcèlent les turfistes à l’issue de chaque course hippique, mal lui en prit de puiser 4 millions de francs CFA dans sa caisse, question de les fructifier.

C’est fois-ci, c’en était trop, et son complice de "pressé-pressé" s’est fait plus malin que le pauvre en disparaissant dans la nature avec le magot. Comment combler le trou ainsi creusé par amour du gain facile ? Les dieux de la chance sauront y répondre certainement.

Grâce à la magie des ondes, cher cousin, tu as dû apprendre l’enlèvement en Belgique de deux fillettes depuis le 10 juin dernier. Hélas, elle ne seront jamais retrouvées vivantes. Les corps de Stacy Lemmens, 7 ans, et de Nathalie Mahy, 10 ans, viennent en effet d’être retirés d’un collecteur d’eaux usées.

Que leur est-il arrivé ? Se seraient-elles retrouvées, elles aussi, sur le chemin d’un de ces pédophiles qui éprouvent un plaisir machiavélique à arracher les jeunes pousses ? Comme pour avaliser l’adage selon lequel ce qui se voit chez les Peulhs se voit aussi chez les Mossé, Ouagadougou vient aussi d’enregistrer une de ces horreurs.

Une fille à la fleur de l’âge, Sali qu’elle s’appellerait, bien connue du quartier Dapoya, a été retrouvée ligotée et assassinée dans sa chambre. L’horrible découverte a été faite trois jours après que les uns et les autres se soit inquiétés de son absence prolongée, et aient été intrigués par les odeurs nauséabondes qui commençaient à envahir la cour. Qui a pu commettre un tel forfait ?

On ne le dira jamais assez, évitons d’abandonner les enfants à la merci de la rue. Les vacances sont là, ceux des écoliers de la cité qui n’iront pas au champ développeront leurs propres initiatives en attendant la rentrée prochaine. Ce qui est sûr, le secteur informel refusera du monde tant les enfants ne comprennent plus que le langage de l’argent. Alors, parents, prenez vos responsabilités pour ne pas dire plus tard, si je savais. A bon entendeur, salut !

Toi qui rêvais de passer le week-end dans la capitale, cher cousin, l’occasion t’est offerte par l’Eglise Famille de l’Archidiocèse de Ouagadougou qui célèbre les ordinations presbytérales de dix nouveaux appelés à l’œuvre divine . C’est la cathédrale de l’Immaculée Conception qui abritera l’événement, ce samedi à partir de 16 h 00. Les heureux élus sont :

Abbé Wendkato Alain Ouédraogo (Paroisse de Kologh-Naaba) ;
Père Justin Bado (Religieux rédemptoriste) ;
Père François N’Po (Religieux, Fils de Marie Immaculée) ;
Père Camille Kusiélé (Religieux, Fils de Marie Immaculée) ;
Père Issa Isidore Bandaogo (Religieux Camillien) ;
Père Wendkouni Mathieu Ouédraogo (Religieux Camilien)
Père Marius Belemgnegré (Religieux Camillien) ;
Père Wendpagnagdé Modeste Ouédraogo (Religieux Camillien) ;
Père Nomwendé Omer Fulbert Sodéré (Religieux Camillien) ;
Père Marius Soussango (Religieux Camillien). Hâte-toi donc, cher cousin, de descendre à Simonville pour ne pas te faire conter l’événement.

Et ce n’est pas tout, car ce week-end sera sûrement chaud du côté du secteur 17 de la capitale. Et pour cause : Pissy abritera pour la troisième fois consécutive une cérémonie culturelle d’envergure : les 72 heures au Sanmatenga. Initiée par l’association Rogêm Tôkre (Consolider les liens de parenté) des ressortissants de la province dans ce secteur, cette manifestation qui démarre ce vendredi se déroulera dans l’enceinte du plateau omnisports (côté est de Jeunesse pour Christ (JPC).

Ses objectifs sont la promotion des valeurs culturelles nationales et celles du Sanmatenga en particulier, la valorisation de l’art culinaire et de l’artisanat d’art et, surtout, le rapprochement des ressortissants entre eux et avec ceux des autres régions.

C’est te dire que si tu as besoin d’articles en cuir, il ne faudra pas hésiter, car tu les auras à vil pris. Quant aux amateurs des légendaires brochettes au koura-koura, pas besoin de les conseiller, l’adresse est toute trouvée. Voilà, cher cousin, tu auras bien de choses à raconter à ton retour à Laye. Car les nouvelles de la cité, les villageois en raffolent.

En attendant, je t’invite à découvrir avec moi ce que nous réserve le carnet secret de Tipoko l’Intrigante, bien mince cette semaine :

"Aujourd’hui, autant on demande aux chefs d’Etat d’être compétents autant je pense que nous devons nous aussi avoir le droit de demander à la presse d’être professionnelle. J’en suis tellement conscient que je suis en train de discuter sur la création, peut-être d’ici la fin de l’année, d’une école africaine de journalisme pour justement aider à former les journalistes africains à Ouaga". Paroles de Blaise Compaoré face à la presse à l’issue des travaux du VIe Forum africain sur la gouvernance tenu à Kigali au Rwanda du 6 au 12 mai dernier.

Une idée qui a été concrétisée, du moins formellement, par la signature le 13 juin 2006, par le ministre des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique, le professeur Joseph Paré, créant l’IPERMIC, l’Institut panafricain d’étude et de recherche sur les médias, l’information et la communication.

L’IPERMIC aura le soutien et la collaboration de l’Institut français de presse (IFP) et l’Institut de recherche et d’étude sur la communication (IREC) en France. L’IPERMIC est chapeauté par l’université de Ouagadougou et a deux (02) organes : le conseil scientifique et pédagogique et la direction. L’ouverture de l’IPERMIC est prévue pour la rentrée universitaire 2006-2007.

On ne cessera de se plaindre de l’insécurité ambiance qui est en passe de devenir un véritable cancer pour notre société. Le plus grave c’est que les malfrats, exténués d’écumer nos routes, se sont désormais transportés dans nos agglomérations. Ainsi, dans nos quartiers, on vole et on tue les paisibles citoyens de plus belle pour leur prendre leurs biens. Même à Ouaga 2000 !

On se souvient encore qu’un des amis et conseiller de Blaise Compaoré, en l’occurrence, Lamine Sow, y avait par chance échappé aux balles des tueurs. Mais son vigile, lui, avait eu moins de chance et avait littéralement été mis à mort. On se souvient aussi de ce journaliste qui y avait été attaqué et blessé par des bandits qui voulaient lui prendre son argent.

En début de semaine, c’est un jeune homme, Saliou Barry qu’il s’appelle, représentant de la marque NESTLE au Burkina, qui a été mitraillé par des bandits, toujours à Ouaga 2000. Ayant été plus veinard que le gardien du conseiller Lamine Sow, cet opérateur économique, visiblement terrifié par ce qui lui est arrivé, a décidé de quitter purement et simplement le "Pays des hommes intègres"... pour raison de sécurité. C’est dire que les Burkinabè et surtout Djibril Bassolet ont du boulot... Il faut résorber cette gangrène.

Tipoko l’Intrigante n’apprend rien d’elle-même, elle n’invente jamais rien. Tipoko l’Intrigante est un non-être. Elle n’est ni bonne en elle-même, ni mauvaise en elle-même. Elle fonctionne par intuition, car "l’intuition c’est la faculté qu’a une femme d’être sûre d’une chose sans en avoir la certitude..."

Ainsi va la vie.
Au revoir.

Ton cousin,
Passek Taalé.

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 30 juin 2006 à 12:40 En réponse à : > <I>Une lettre pour Laye</I> : Et Blaise créa l’IPERMIC

    Sur l’insécurité, il faut mobiliser les moyens de l’Etat. Il y va de la renommée du Burkina sans compter de la venue des touristes et du choix de nos villes comme lieu d’organisation de manifestations internationales.Si on tarde trop à l’éradiquer et qu’on est classé dans les pays à risque, ce sera difficile de revenir en arrière.
    Blaise Compaoré, nous t’implorons pour ce problème soit une des piorités du gouvernement et il n’y a pas de honte à demander le concours de toutes les institutions de l’Etat ; la population te soutiendra dans toute action car on aspire à la tranquilité et à préserver ses maigres biens...
    Bon courage.

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