C’est ainsi que le premier va prendre la direction de Bittou. Sa seule ambition était de devenir transitaire. Quand au second, ce n’est qu’en juillet 2002 qu’il prendra la route de la Côte d’Ivoire pour tenter d’y faire fortune.

A la faveur de la crise ivoirienne, B.O a dû rejoindre le Burkina grâce à l’opération Bayiri. De retour au bercail, il devient marchand ambulant. En 2004, c’était le mariage de A.S. ce jour-là, B.O a dû l’imprudence de garer, hors parking devant un supermarché, la moto de A.S. Conséquence : l’engin a été volé .

A.S n’en a pas fait un problème. Au contraire, leur amitié est restée intacte jusqu’au jour où B.O décida de devenir apprenti chauffeur d’un gros camion communément appelé 10 tonnes. Il faisait alors la navette entre Ouaga et Lomé la capitale togolaise. A chaque fois qu’ils étaient en transit, lui et son chauffeur sont logés et nourris chez A.S à Bittou. Et lorsqu’ils avaient des difficultés financières, au niveau des formalités douanières, le problème était vite résolu par A. S.

Mais B.O possédait un plan d’escroquerie diabolique. Le 3 juin dernier, A.S remettait des cadeaux à B.O pour son épouse et sa belle-famille. Madame est informée que des présents sont en route. Jusqu’au 5 juin au soir, elle ne voyait pas B.O. Le lendemain, elle décide alors d’aller chez lui. La famille de B.O lui fit savoir que celui-ci n’était toujours pas de retour de Lomé.

Revenue chez elle, Z.B , l’épouse de A.S appelle son mari qui, dans un premier temps, a pensé à une panne du véhicule. Il tente de joindre B.O dont le portable ne répond plus. Il téléphone à son chauffeur. Ce dernier lui confie que B.O est bel et bien arrivé à Oauga le 3 juin vers 16h et qu’il a même loué une bâchée pour les bagages.

A.S n’en revenait pas. Il venait ainsi d’être dupé par son ami d’enfance. Z.B menace même de porter plainte pour escroquerie. Mais son époux ne l’entend pas de cette oreille. Il dit accepter cette rouerie. Où B.O a-t-il bien pu partir avec les 5 sacs de maïs, les 2 sacs de riz (50 kg chacun) , le congélateur, le matelas, la télé (en couleur) , la radio (8piles), le portable SAMSUNG (avec caméra ), les 10 complets de pagnes , les 20 feuilles de tôles et les 250.000f ?.

Cette interrogation , même la famille de B.O se la pose. En tout cas , Mme S est partagée aujourd’hui entre la colère et le regret ; elle qui a refusé de rejoindre son mari sous prétexte que la vie à la frontière est chère.

Ben Ahmed NABALOUM (collaborateur)

Le Pays