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Nahouri : "Je suis en danger de mort, aidez-moi..." Paul Nion

Publié le mercredi 17 mai 2006 à 07h34min

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"Ma vie est en danger. On veut m’assassiner, j’en ai parlé à la gendarmerie mais je tiens à le faire savoir à tout le monde : les mouvements de droit de l’homme, les autorités chargées de la Sécurité et de l’Administration territoriale, à travers vos colonnes...".

C’est en substance, ce qu’est venu nous confier, le 8 mai dernier à Pô, Paul Foulahiré Nion, ressortissant du village de Kampala Fanian, dans le département de Pô.

Selon ses explications, l’histoire de ce projet macabre à son encontre remonterait à sa désignation, par l’autorité en place, en qualité de responsable à la jeunesse, chargé de la recherche et du maintien de la cohésion sociale au sein des populations de Kampala et les autres. Cela faisait suite à la crise survenue l’année dernière entre éleveurs peuhls et autochtones nahouriens. Le problème vécu par ce dernier est devenu plus sérieux avec la campagne pour les élections municipales passées où il était candidat au poste de Conseiller pour le compte de l’UNDD.

Lors d’un cadre de concertations entre les protagonistes de la crise, éleveurs autochtones et les autorités à Kampala, foyer de la tension, Foulahiré Nion aurait été mandaté par le haut-commissaire en qualité de responsable à la jeunesse, chargé de conseiller ses "frères" à renoncer à la violence. Le choix porté sur sa personne s’explique par le fait qu’au cours des échanges, il aurait été celui qui a le plus convaincu. Malheureusement, relève M Foulahiré, cette responsabilité à lui confiée n’avait pas plu à certains de ses frères Kampalais, plus influents que lui, et qui auraient souhaité avoir ce privilège. Par ailleurs, ajoute-t-il, s’il y a quelque chose dans le village, le délégué qui ne parle pas français le charge de le représenter auprès des autorités, et tout cela, fait-il remarquer, ne plaît pas à ses détracteurs.

"Ce mandat qui m’a été confié par l’autorité et qui me rapproche davantage de l’autorité fait mal à ces gens", souligne-t-il. Par conséquent, ceux-ci se seraient entendus pour l’éliminer physiquement. Toujours selon lui, depuis qu’il convoitait le poste de conseiller pour le compte de l’UNDD au même titre qu’un autre militant d’un autre parti, ses ennuis auraient repris. Mais, précise-t-il, après que ses détracteurs se sont rendu compte de la difficulté d’exécution de leur projet, ils se seraient rendus chez un El Hadj, une victime peuhle de la crise de l’année dernière, qui aurait perdu ses enfants à l’époque. Ils auraient fait savoir à celui-ci que c’est lui Paul qui aurait donné l’ordre d’abattre ses enfants.

"J’ai été accusé à tort d’être le responsable des assassinats des fils de Ladji alors que ce jour, j’étais chez moi, victime d’une morsure de serpent." Malheureusement, regrette Paul Foulahiré Nion, Ladji aurait pris cette information au sérieux et ne cesse de l’importuner.

Sentinelle malgré lui

Entre le 8 et le 18 avril 2006, des individus seraient venus rôder autour du domicile du plaignant après une pluie, de 1 h à 3 h du matin. Ce qui l’a amené à déposer une plainte à la gendarmerie de Pô. Cette plainte n’aurait pas été enregistrée. Pour ce faire, il dit avoir voulu lui-même poursuivre son problème à travers ses propres investigations. Les récentes élections municipales sont venues, selon lui, éclairer son esprit sur le vrai visage de ses ennemis. "Maintenant, je vois la source de mon agression. Le mercredi 3 mai dernier, des gens sont encore venus chez moi à domicile. Comme je me suis rendu compte de leur intention, je suis monté sur mon toit où depuis 14 jours je me terre, afin de mieux observer ce qui se passe. Du toit, je vois des gens qui rôdent tout autour de mon domicile munis de lampes-torches. Mais quand ils arrivent à mon niveau, ils ne peuvent rien faire. Ce que j’ai pu constater, c’est que ce sont des Peuhls, mais j’ignore leur provenance. Je n’ai rien contre eux mais je voudrais comprendre pourquoi lls veulent m’agresser. Ma vie est totalement en danger. La nuit, je suis obligé de devenir une sentinelle sur mon toit. Avec la saison pluvieuse qui s’annonce, j’ai peur qu’ils puissent mettre à exécution leur projet. Car c’est un moment propice pour y parvenir, car, même mes cris ne sauraient alerter quiconque dans le village."

Le 4 mai, dit-il, il a touché le délégué du village pour lui faire le point de tout ce qui se trame contre sa personne, et projette, si ce n’est déjà fait, de convoquer tous ceux qu’il soupçonne, à la police... En attendant, il dit être vigilant et termine ses propos par ce cri d’alarme : "Ma vie est en danger ; je suis en danger de mort, aidez-moi..."

Par Nouffou ZONGA (Collaborateur)

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 17 mai 2006 à 13:40, par Madiba En réponse à : > Nahouri : "Je suis en danger de mort, aidez-moi..." Paul Nion

    Il faudra que le MBDHP fasse un tour dans ce village pour calmer les esprits sinon c’est tout le village qui risque de prendre feu. Imaginons ce que feront les proches de Paul si dernier venait à être assassiné.

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