Conduits le jour même de leur arrestation au commissariat de
Pô pour des besoins d’enquête, ils ont finalement été déférés le
9 février à Manga.

C’est aux environs de 8 h, le 1er février que la police de Zecco a
été informée par un citoyen ayant requis l’anonymat de la
présence suspecte de 3 individus qu’il a constatée depuis la
veille, dans un bar de la place. Le commissaire Mahamoudou
Sawadogo et son "élément", se sont rendus au lieu indiqué et
ont pu constater la présence effective des 3 individus en
question.

Procédant à la vérification de leurs identités, il est
ressorti que des 3 individus, seul un, Oueffi Bahadjo, né en
1980 à Dassanga / Gon-Boussgou au Zoundwéogo, avait une
pièce d’identité. Les autres se nommeraient Idrissa Bandé, 19
ans, se réclamant chef du gang et Arouna Barry né en 1984.
Idrissa et Bahadjo seraient des cousins domiciliés à Bassaga.
Arouna est quant à lui un sans domicile fixe et tous seraient des
bergers.

Les identités révélées, le commissaire Sawadogo a
ordonné à son coéquipier de procéder à une palpation de
sécurité (une fouille de corps). Ce qui a permis de découvrir sur
ces malfrats, 2 machettes neuves dont une camouflée dans le
pantalon de Idrissa Bandé. Le commissaire Sawadogo ayant
remarqué un sac à côté d’eux, a ordonné à son élément de
l’ouvrir. C’est alors que les 3 sinistres individus tentent de
s’échapper, mais sont vite maîtrisés avec le concours des
populations, alertées par les policiers pour leur prêter main
forte.

Arrêtés, les 3 fuyards sont aussitôt conduits dans les locaux du
commissariat de Zecco. Dans leur sac noir, il a été retrouvé un
pistolet de fabrication artisanale, 2 cartouches de calibre 12
mm, 2 lampes-torches, 4 piles neuves, une boule de chanvre
indien (drogue), des comprimés, 2 briquets, 2 brosses à dent,
du savon et une pâte dentifrice. Ce qui a fait dire au
commissaire Yaméogo de Pô, que ce matériel ne peut que leur
servir pendant des opérations de nuit, donc suspectes.

C’est
pour toutes ces raisons que la police de Zecco a confié les
individus en question à la police de Pô, pour l’ouverture d’une
enquête. Au commissariat de Pô, ces bandits ont d’abord nié en
bloc tout ce qui leur est reproché, à savoir qu’ils seraient une
bande de coupeurs de route.

Toutefois, ils ont reconnu que leur
arme a été achetée par Idrissa Bandé dans le cadre de leur
activité, à savoir le vol de gros bétail. Pour ces hors-la-loi, cette
arme leur sert à tirer en l’air dans le but d’effrayer tous ceux qui
les surprendraient. Des explications qui n’ont guère convaincu le
commissaire Yaméogo et ses hommes.

Surtout que, explique
M. Yaméogo, le 1er février, jour de leur arrestation, était veille du
marché de Guelwongo et que la plupart du temps, c’est à la
veille dudit marché qu’il y a souvent des attaques sur cet axe.
Précision du commissaire : le 2 janvier dernier, un chauffeur
avait été mortellement agressé sur le même tronçon.

Une
coïncidence de dates et surtout du matériel en leur possession
qui fait de Idrissa et de ses compagnons, un gang de
braqueurs. Selon des explications toujours du chef de cette
bande, ils repliaient au Ghana après chaque opération de vol de
bétail, enterraient leur arme dans un endroit précis et à leur
retour, dès qu’ils localisent un autre troupeau, ils vont les
chercher afin d’éviter d’être surpris en cas de perquisition en
possession de l’arme.

Pour ce qui est des opérations qu’ils ont
pu mener au cours de l’année 2005, ils disent avoir volé une
première fois, 9 boeufs, 15 la seconde fois et 24 autres bien
après. Ce qui paraissait aux yeux du commissaire Yaméogo et
ses hommes comme du bluff.

Car il s’est avéré que Oueffi
Bahajo serait très connu des services de police de Manga, pour
y avoir été déféré en 2003 pour association de malfaiteurs, vol à
main armée, trafic de stupéfiant. En 2005, le même avait été
encore déféré par le même service pour vol de 18 boeufs et vol à
main armée. Bref, cette bande a passé une semaine dans les
geôles du commissariat de police de Pô avant d’être transférée
le 9 février à Manga.

Par Nouffou ZONGA (Collaborateur)

Le cri du coeur du commissaire

A la suite de cette opération, le commissaire Fulgence Yaméogo
salue la collaboration de la population de Zecco et lance à cet
effet, un appel à encore plus de collaboration entre les
populations et les forces de l’ordre, afin de mettre hors d’état de
nuire d’autres bandes.

Toutefois, il a insisté sur l’état défectueux
du seul véhicule dont dispose le commissariat de Pô, une
peugeot bâchée qui, dit-il, ne répond plus à rien. Car ne pouvant
plus aller au-delà de 40 kilomètres à l’heure. Avec ce véhicule,
c’est sûr, regrette-t-il, que ses hommes, quelle que soit leur
détermination, parviendraient jamais à se lancer à la poursuite
d’éventuels délinquants.

C’est donc un SOS que le commissaire
Yaméogo et toute son équipe lancent à qui de droit afin que la
police de Pô puisse être dotée d’un moyen de locomotion un
peu plus commode aux opérations de chasse de délinquants.

N. Z

Le Pays