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Banfora : La qualité de la viande inquiète les consommateurs

Publié le mercredi 8 février 2006 à 07h31min

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La cité du Paysan noir passe pour être un grand consommateur de viande, au regard du nombre d’animaux abattu par jour et de celui des grilleurs de viande. Cette abondance de viande, comparée au nombre d’agents vétérinaires à Banfora, inquiète la population qui s’interroge sur la qualité de la viande qu’elle consomme.
En termes de statistiques, Banfora et ses villages environnants ne possèdent pratiquement qu’un seul agent vétérinaire sur le terrain.

C’est ce seul agent qui a en charge l’inspection de la viande à l’abattoir et sur le site d’abattage des porcs. En plus de cette tâche, il doit inspecter les points de vente et se déporter dans les villages pour les mêmes activités.

Le seul agent peut-il faire face à un aussi grand volume de travail ? Nous avons approché M. Drabo qui reconnaît que même s’il est parfois appuyé par d’autres personnes dont un vétérinaire qui s’est formé par ses propres moyens, il n’arrive pas à s’acquitter de sa mission de bout en bout. Selon lui, entre dix et quinze bovins sont tués par jour. Le nombre de moutons et de chèvres se situe entre vingt et trente et celui des porcs oscillerait entre dix et quinze. Pour chacun de ces animaux, il faut une inspection antemortem c’est-à-dire inspection avant abattage, et une inspection postmortem ou inspection après l’abattage. Présentement, seule l’inspection postmortem est en application à Banfora.

L’inspection des points de vente reste un casse-tête chinois, et l’état actuel de la boucherie en dit long, sans oublier les cas de fraudeurs qui se livrent à des abattages clandestins qu’il faut nécessairement traquer.
Des solutions, il y en a, et selon l’agent vétérinaire, ce n’est qu’une question de moyens. Pour lui, il faut un camion frigorifique pour le transport de la viande et il faut achever le nouvel abattoir qui s’annonce très moderne. Pour lutter contre les clandestins, il suffit de quatre équipes environ, composées de policiers et de vétérinaires qui quadrilleront la ville à intervalles réguliers.

De cette manière, les fraudeurs ne pourront pas s’informer sur les sorties des vétérinaires. M. Drabo déclare que c’est sa moto qui lui permet de faire les courses et de se déplacer vers les villages environnants. Une façon pour lui d’évoquer l’acuité du manque de moyens.
Il faut améliorer les conditions de travail et le matériel. Il faut également noter que M. Drabo tout seul ne saurait couvrir toute l’étendue de son domaine d’intervention.

En plus de cela, l’effectif du service vétérinaire doit être revu à la hausse afin de permettre aux Banforalais de consommer la viande en toute quiétude.

Par Mamoudou TRAORE
Le Pays

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