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FESPACO 2023 : « Amchilini », quand les femmes ont le droit de choisir leurs maris

Publié le lundi 27 février 2023 à 22h10min

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FESPACO 2023 : « Amchilini », quand les femmes ont le droit de choisir leurs maris

Dans le cadre de la 28e édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO), le film « Amchilini » ou « Choisis-moi » du réalisateur tchadien, Allamine Kader, a été projeté dans la soirée du dimanche 26 février 2023 au ciné Neerwaya. C’est un documentaire qui est en compétition.

« Amchilini » est une pratique originaire d’un village au Tchad. A une certaine étape de la vie, la coutume permet aux filles de choisir leurs propres époux. Car selon les croyances, lorsqu’il y a beaucoup de jeunes filles non mariées, la nature est en colère contre ce village. Conséquence, la pluie se raréfie et cela a un impact négatif sur l’agriculture et la pêche, les principales activités de cette contrée.

Ce film documentaire a été tourné dans un village près de N’Djamena, la capitale tchadienne. Allamine Kader, à travers cette œuvre, veut montrer l’émancipation de la femme au 21e siècle. « Aujourd’hui, quand on parle de l’égalité entre la femme et l’homme, cela atteint également nos villages reculés. La femme est en train de prendre publiquement la parole. Petit à petit, les femmes sont en train d’occuper leur place », a expliqué le réalisateur.

D’après ce documentaire, par le passé, toutes les femmes pratiquaient le « Amchilini », mais ce film montre le contraire. Il y a des filles qui ont catégoriquement refusé de choisir leurs maris. Elles ont mis sur l’accent sur le bonheur dans le foyer. Pour certaines, lorsque le mari a été choisi par la femme, il la méprise. Et lorsque cette dernière revendique de meilleures conditions, l’homme dit que ce n’est pas lui qui l’a choisi.

« J’apprécie cette pratique parce qu’elle évite la prostitution »

La détermination des jeunes filles de la nouvelle génération est grande. Elles sont prêtes à payer l’amende (25 000 FCFA) au lieu de choisir un homme qui ne saura pas les valoriser. La pratique « Amchilini » contraint également tout homme à payer la même amende lorsqu’il refuse d’accepter la femme qui l’a choisi.

« Amchilini » a été écrit et réalisé par Allamine Kader.

Les cinéphiles sont restés scotchés aux 68 minutes de ce film. Face aux désirs de certains hommes déjà mariés (des polygames pour la plupart) à être candidats à Amchilini, il y a de éclats de rires dans la salle. Certains hommes battent campagne auprès de leurs propres épouses dans l’espoir d’avoir une nouvelle femme.

Parmi les cinéphiles, il y a une forte délégation de la communauté tchadienne vivant au Burkina Faso, en plus de l’équipe qui est venue du Tchad pour le FESPACO. « C’est ma première fois de découvrir cette pratique qu’est Amchilini. J’apprécie cette pratique parce qu’elle évite la prostitution. Il y a beaucoup de jeunes filles et garçons dans ce village donc cela évite le vagabondage sexuel. Si on leur permet de se choisir et de se marier à un coût tellement réduit, je pense que cela évite beaucoup de choses », a laissé entendre Yves Yangalbé, le président de la communauté tchadienne vivant au Burkina Faso.

« Amchilini » continue d’être projeté dans les salles. Puisque c’est un film documentaire en compétition, le réalisateur dit espérer remporter un prix à cette 28e édition du FESPACO.

Cryspin Laoundiki
Lefaso.net

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