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Burkina/Pouvoir du MPSR : "Les tractations ne doivent pas faire oublier les urgences humanitaires", interpelle l’Action pour la sécurité humaine en Afrique

Publié le vendredi 28 janvier 2022 à 11h10min

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Burkina/Pouvoir du MPSR :

Cinq jours après le renversement du pouvoir Roch Kaboré et l’arrivée du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), l’Action pour la sécurité humaine en Afrique (ASHA) interpelle les acteurs de la vie nationale, notamment les nouvelles autorités, à ne pas oublier l’urgence au plan humanitaire qu’implique la situation des nombreuses populations déplacées.

Depuis 2015, le Burkina Faso est confronté à un climat d’insécurité, traduit par des pertes en vies humaines dont le bilan est estimé à environ 2000 personnes, tant parmi les forces de défense et de sécurité que parmi les populations civiles et un déplacement interne forcé de près de 1.5 millions de personnes à la date du 31 Décembre 2021, dont 53% en âge d’aller à l’école, selon le gouvernement Burkinabè.

De nombreux facteurs expliquent la détérioration de la situation sécuritaire dans le pays. Parmi les plus importants figurent le manque de politiques publiques adaptées et la persistance de groupes criminels et insurgés qui cherchent à exploiter nos failles. D’une manière générale, la détérioration rapide de la situation sécuritaire a entrainé une crise humanitaire sans précédent au Burkina Faso.

Selon la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) : « La situation humanitaire au Burkina Faso continue d’être préoccupante : 3,5 millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire ; plus de 1, 4 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur du pays - 54% d’entre elles sans abri ou ne possèdent pas d’abri adéquat ; 948 000 personnes ont besoin de protection ; 1,5 million de personnes dépendent de l’aide humanitaire en matière de santé ».

Au plan scolaire, près de 3 280 établissements scolaires restent fermés à cause du terrorisme, soit 13,09% des structures éducatives du pays. La fermeture de ces écoles a impacté au moins 511 221 élèves et 14 901 enseignants.

La crise sécuritaire a aussi eu des effets désastreux sur la sécurité alimentaire. Selon des rapports sur la situation de juin 2020 qui prend en compte la détérioration de la situation sécuritaire et les niveaux élevés de malnutrition, le nombre de personnes en « crise » était d’environ 1.6 million. Une projection pour 2022 porte ce nombre de personnes en insécurité alimentaire à 3.3 millions. Malgré la réponse humanitaire en cours, il y a urgence à apporter un soutien supplémentaire et trouver une solution durable.

Ramener les déplacés internes dans leur localité d’origine, rouvrir les écoles et les structures sanitaires et assurer une sécurité alimentaire restent un défi national énorme mais tout à fait à notre portée à condition que nous soyons unis, tolérants, généreux dans l’effort et déterminés.

Au moment où un nouveau pouvoir se met en place au Burkina Faso, nous pouvons donc formuler le vœu qu’il facilite le rassemblement des Burkinabè, œuvre à apaiser les cœurs et à renforcer l’unité nationale afin de s’attaquer aux nombreux problèmes du pays. Les tractations politiques et les querelles de positionnement ne devraient pas nous faire oublier les urgences du moment car les populations meurtries attendent et espèrent un sursaut salvateur.

Ensemble, les enfants du pays doivent trouver, dès à présent, des idées audacieuses et innovantes pour parer aux insécurités humaines qui frappent notre pays, entravant considérablement sa marche vers le développement.

Pour l’Action pour la sécurité Humaine en Afrique (ASHA)

Le Secrétaire Exécutif

Amadou SIBALO

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