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Salif Diallo : "Nous n’avons pas besoin de frauder pour gagner l’élection"

Publié le lundi 21 novembre 2005 à 08h38min

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La direction nationale de la campagne présidentielle du candidat du
Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a organisé le 19 novembre
2005 au siège du parti une conférence de presse.

Actualité oblige, celle-ci a
essentiellement porté sur les résultats provisoires de l’élection présidentielle
du 13 novembre, proclamés la veille, et qui donnent le président sortant
provisoirement élu au 1er tour avec 80,30% des suffrages exprimés.

Pour l’animation de la conférence de presse, il y a eu le staff de la direction
de la campagne plus le président du parti, Roch Marc Christian Kaboré. Ainsi,
il y a eu au directoire les camarades Salif Diallo (directeur national de la
campagne), Jean Léonard Compaoré (directeur national adjoint de la
campagne), Simon Compaoré (directeur régional de la campagne du Centre)
et Placide Somé (chef du département suivi et contrôle des opérations
électorales du parti).

Face à ce directoire, il y avait certes la presse nationale
et internationale, mais aussi les militants du parti qui ont par moments
"perturbé" le déroulement de la conférence avec des applaudissements
d’approbation ou des manifestations de désapprobation suivant les questions
posées.
Dans sa déclaration liminaire, Salif Diallo a donné les raisons de la "victoire
éclatante" du candidat du parti, Blaise Compaoré. Pour lui, ce dernier a
remporté l’élection haut les mains grâce, d’une part, à son bilan positif qui fait
qu’il continue de bénéficier du soutien du peuple après 18 ans de pouvoir.

D’autre part, le candidat a triomphé, selon toujours Salif Diallo, grâce au large
ratissage qu’il a opéré eu égard au soutien de 28 partis politiques et de plus
de 5 000 associations. Autre élément important de la victoire du candidat du
CDP relevé par le camarade Salif Diallo : "La forte mobilisation" des femmes
et des jeunes à qui une mention spéciale a été faite.

Au regard des résultats, Salif Diallo a félicité le peuple burkinabè pour sa
sérénité, sa maturité politique, sa clairvoyance. Tous ceux ayant contribué à
l’organisation, à la tenue du scrutin (CENI, Conseil de la communication,
presse...) et surtout à la victoire du candidat (les militants, les partis et
associations de soutien) ont bénéficié des remerciements du directeur
national de la campagne.

Comme tout vin tiré doit être bu, Salif Diallo a invité
les candidats malheureux à "plus de lucidité et surtout à opérer des
auto-ajustements politiques et à respecter les décisions souveraines du
peuple".

L’occasion faisant le larron, le directeur de la campagne du candidat
du CDP a profité de la conférence de presse pour donner le bilan financier
des 21 jours de mobilisation tous azimuts. La campagne, a-t-il dit, a coûté au
parti 983 millions de F CFA donc moins d’un milliard, contrairement à ce qui
a été affirmé par certains candidats.

A ce chiffre, s’ajoutent d’autres soutiens
en nature de militants ou d’amis du candidat que le directeur de campagne dit
n’être pas en mesure de quantifier.
Les accusations de fraude contre le parti, les récompenses de
l’après-élection, la limitation des budgets de la campagne, le score du
candidat sont quelques-unes des questions posées à Salif Diallo.

En réponse
aux accusations de fraude, le directeur de campagne a laissé entendre que
le parti n’a pas besoin de frauder pour gagner les élections. Il a mis les
accusateurs au défi d’apporter la moindre preuve de fraude avant d’ajouter
que s’il y a des imperfections dans le fichier électoral, cela ne saurait être
imputé à son parti.

Le CDP va-t-il partager le pouvoir avec les partis qui ont
soutenu son candidat ? Doit-on s’attendre à ce que l’ADF/RDA entre dans le
prochain gouvernement ? Réponse de Salif Diallo concernant surtout le cas
de l’ADF/RDA : L’après-élection n’a pas été discuté avec ce parti qui, a-t-il
rappelé, avait dit au moment de son engagement qu’il soutenait Blaise
Compaoré et non le CDP.

De son coté, le président du parti, Roch Marc
Christian Kaboré, a dit que le partage du pouvoir dont il est question est
anticipé pour le moment avant de relever par la suite que s’il devrait y avoir
un partage de pouvoir, le CDP est disposé à le faire parce que ce n’est pas la
première fois que le parti s’y résoud.
Au regard des moyens déployés par le parti lors de la campagne, et qui ont
été décriés par les autres candidats, ne faut-il pas plafonner, limiter le
financement de la campagne ?

Sans y répondre par l’affirmative ou la
négative, Salif Diallo a dit que certains candidats qui siègent à l’Assemblée
nationale n’ont jamais posé le problème à ce niveau. Pour Roch Marc
Christian Kaboré, qui est également le président de la représentation
nationale, la question de moyens est à pondérer parce qu’il faut avant toute
chose être un parti bien implanté et être en mesure d’avoir des représentants
dans tous les bureaux de vote le jour du scrutin.

Le CDP n’est-il pas dérangé par le score à la soviétique de son candidat que
certains qualifient aujourd’hui de ridicule en Afrique. Pas du tout, répond Salif
Diallo qui ajoute que c’est plutôt le score des autres candidats, dont
l’ensemble réunit donne 19,70% des suffrages exprimés, qui dérange. Il
faudrait même une étude sociologique pour savoir pourquoi une telle
déculottée, a-t-il dit.

Par Séni DABO

Le Pays

P.-S.

Voir notre dossier :
Présidentielle 2005

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