LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Des salles de classe à l’agriculture : Deux jeunes producteurs au bord du fleuve Mouhoun

Publié le vendredi 7 octobre 2005 à 07h46min

PARTAGER :                          

Omar Traoré et Albert Dakuo sont deux cousins qui, après la classe de Tle, ont décidé de s’invertir dans le travail de la terre dans leur village. Les deux cousins se sont ainsi installés à Badala Biron, à une trentaine de km de Dédougou au bord du fleuve Mouhoun depuis 1999 où ils s’adonnent à la culture fruitière et maraîchère.

Ils disposent de 10 hectares d’exploitation fruitière (essentiellement des bananes ) et 2,5 hectares de légumes (tomates et choux). Ce projet d’exploitation de la terre a commencé au cours des vacances scolaires au village. « Nous sommes allés en vacances au village. Nous avons été impressionnés par le travail que les gens faisaient. Nous avons donc essayé nous aussi, avec un hectare et demi de sésame. Notre champ a tellement bien donné que l’année qui a suivi on a pris goût.

Nous nous sommes dit que si nous nous investissons à 100%, nous pourrions en faire une profession » , nous a dit Omar Traoré. Six ans après leur installation au bord du fleuve Mouhoun, les deux cousins emploient de nos jours, 15 personnes et utilisent 4 motos-pompes pour le système d’irrigation de leurs cultures. Lorsque vous parlez de leurs recettes, c’est, invariablement, que Omar répond. « Pour l’instant, nous préférons ne pas nous aventurer dans les chiffres » .

Ces deux cousins croient en ce qu’ils font et veulent à travers leurs réalisations, valoriser le métier d’agriculteur : « Je crois que l’agriculture ne doit pas être comme un métier de survie. Je pense plutôt qu’elle doit être une profession à part entière qui soit capable de créer des emplois et de faire vivre ses acteurs ». C’est la conviction d’Omar Traoré. Et pour cela, « on est en train de se battre pour montrer à tout le monde que même dans le domaine agricole, on peut réussir et aboutir à quelque chose » , poursuit-il.

En 2003, l’année où ces deux jeunes ont produit la banane pour la première fois, ils en ont vendu 80 tonnes. Ils précisent que leurs commandes proviennent exclusivement de la capitale, Ouagadougou. Mais cette année, les deux cousins comptent étendre leur marché en s’ouvrant à d’autres capitales de la sous-région : « On a des contacts à l’extérieur, au Togo surtout. Ils sont beaucoup demandeurs en légumes, surtout les oignons et les tomates. Cette année, en novembre, j’irai prospecter le terrain.

J’ai déjà des contacts avec des personnes » soutient Omar Traoré. Jusque-Ià, ces deux jeunes travaillent seules avec l’appui de leurs proches parents. Et à les croire, ils ne sont pas prêts pour le moment, à travailler avec les groupements. Au moment où nous réalisions ce reportage, Albert Dakuo, l’autre cousin, était à Ouagadougou pour acheminer 3 400 pommes de chou, objet d’une commande.

Ousséni OUEDRAOGO
AIB/Dédougou

Sidwaya

PARTAGER :                              

Vos commentaires

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique
Route Didyr-Toma : 12 mois de retard, 7 km de bitume sur 43 km