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Ouagadougou : Les activités ont repris dans les marchés annexes

Publié le lundi 4 mai 2020 à 23h35min

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Ouagadougou : Les activités ont repris dans les marchés annexes

Fermés suite à la décision du gouvernement de suspendre tous les rassemblements dans le cadre de la lutte contre la maladie à coronavirus, les marchés annexes sont de nouveau fonctionnels à Ouagadougou, au grand bonheur des commerçants.

A Laafi yaar, situé dans l’arrondissement N°3, les activités commerciales ont repris depuis samedi. Pour Pagbnaaba (un vocable moaga que l’on pourrait traduire par « la responsable des femmes »), c’est un ouf de soulagement. « Je suis très contente de la réouverture du marché. Merci au maire de la commune de Ouagadougou pour avoir attendu nos cris de cœur », déclare Suzanne Koama.

Pour instant, les affaires ne marchent pas bien

En cette matinée du lundi 4 mai 2020, le marché est moins embouteillé. Les commerçants attendent toujours l’arrivée des clients. « Depuis ce matin, je n’ai vendu que 3 000 F CFA », déplore Mme Koama. Malgré tout, elle espère pouvoir faire de bonnes affaires avec le temps. Au regard de la situation sanitaire, cette commerçante souhaite la fin de la pandémie au Burkina Faso. A propos des mesures de guerre contre le coronavirus, des dispositifs de lavage des mains à l’eau et au savon ont été installés. Chaque personne entrant à Laafi yaar est tenue de se laver les mains.

Approché, Arouna Yabré, le responsable du marché, donne plus de précisions : « Le marché a quatre portes d’entrée. Pour plus d’efficacité, nous avons déposé des dispositifs de lavage des mains au niveau de deux portes d’entrée. Les autres qui n’en possèdent pas constituent des portes de sortie ». Il y a des récalcitrants qui s’opposent par moments à cette mesure de prévention. « Nous aussi, on ne se laisse pas faire. Tu ne laves pas tes mains, on te refuse l’accès au marché. C’est aussi simple que ça. C’est pour le bien de tout le monde », ajoute M. Yabré. Ismaël Rectoumda, quant à lui, s’occupe du dispositif alimenté en eau.

Le coronavirus ne passera pas par nous, rassure le responsable du marché

Il arrive au marché tôt le matin. Son premier geste, déposer les kits au niveau des deux portes d’entrée du marché. Un autre jeune homme veille au strict respect de cette mesure de protection. Outre les kits de lavage des mains, certains commerçants ont inculqué le port du cache-nez dans leur quotidien.

Forte ambiance à Toésin yaar

Autre lieu, autre réalité. A Toésin yaar, le dispositif de lavage des mains est inexistant. Hormis cette insuffisance, ce marché a retrouvé son ambiance d’avant la crise sanitaire. Toute chose qui réjouit les commerçants. « Depuis l’ouverture du marché, j’ai pris trois sacs de 100 kg d’oignons. A ce jour, j’ai presque tout écoulé. Je suis très contente », confie Mariam Ouédraogo. Enthousiasmée par la bonne marche de son activité, Mme Ouédraogo espère pouvoir rattraper en une semaine les pertes enregistrées suite à la fermeture dudit yaar.

Mariam Ouédraogo se frotte les mains

En l’absence de dispositif de lavage des mains, cette commerçante, la trentaine bien sonnée, prend ses précautions. En effet, elle porte régulièrement un cache-nez. Elle dispose également de gel hydro-alcoolique pour se désinfecter les mains. Outre cela, Mme Ouédraogo veille au respect de la distance de sécurité d’un mètre entre ses collègues commerçantes et elle.

Des comportements fortement appréciés par les clientes. Parmi elles figure Adiatou Tarnagda, éducatrice de jeunes enfants. A l’en croire, l’ouverture des marchés annexes vient leur retirer une épine du pied. « Maintenant, on peut facilement trouver tout ce qu’on veut et à des prix favorables », se réjouit-elle. Cheick Ouédraogo est un vendeur de poisson fumé à Toésin yaar. Lorsque nous le rencontrions, il était en train d’emballer sa marchandise. « Avant, c’était la souffrance ; mais aujourd’hui, on rend grâce à Dieu même si pour l’instant, il n’y a pas le marché. Cependant, on ne désespère pas pour autant », dit-il.

Adiatou Tarnagda salue la décision du maire de la commune de Ouagadougou

Le port du cache-nez a toujours fait partie des habitudes de M. Ouédraogo. « Mon histoire avec le cache-nez date bien avant l’apparition du Covid-19 dans notre pays », insiste-t-il. Pour sa part, Awa Ouédraogo, mère de six enfants, a réaffirmé l’engagement des commerçants à barrer la route au Covid-19, avant de souhaiter prompt rétablissement aux malades.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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