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Ramadan : Quelques enseignements sur le jeûne

Publié le vendredi 1er mai 2020 à 22h30min

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Ramadan : Quelques enseignements sur le jeûne

Depuis le vendredi 24 avril 2020, les musulmans du Burkina, à l’instar de ceux de plusieurs autres pays, ont débuté le 4e pilier de l’islam qu’est le jeûne du mois de ramadan. Si certains se réjouissent des innombrables bienfaits et grâces que ce mois renferme, d’autres sont inquiets à cause de la privation et des contraintes qu’il exige, d’autant plus qu’il coïncide avec une période de canicule cette année. Cependant, une analyse objective du jeûne prouve qu’Allah l’a facilité pour la communauté de Mohammad (saw) pour plusieurs raisons. L’imam Lassané Sakandé revient sur quelques aspects du ramadan dans cet article.

Allah dit : « Ô croyants ! Le jeûne vous a été prescrit comme il a été prescrit aux nations avant vous, ainsi serez-vous pieux » S2V183.

A travers ce verset, Allah nous informe que la communauté de Mohammad n’est pas la première communauté à qui le jeûne a été imposé. Si le Seigneur nous le signale, c’est pour soulager les consciences. En gardant à l’esprit que tous les hommes des générations passées et futures partagent la même douleur, le jeûne devient beaucoup plus supportable. Aussi, une comparaison entre le jeûne musulman et celui des peuples passés, notamment les Juifs et les chrétiens, montre que le jeûne musulman est plus souple.

Sa’îd ibn Jubaïr explique :

« Avant nous, le jeûne était des premières heures de la nuit jusqu’à la nuit suivante ». A travers cette déclaration, nous voyons que le jeûne durait pratiquement 24 heures alors qu’actuellement (au Burkina), c’est tout au plus de 4h30 mn à 18h30, soit environs 14 heures. En plus de la durée, le jeûne juif par exemple était plus contraignant : pas de rapports intimes même la nuit, pas de port de chaussures en cuir le jour de Yom Kippour, interdiction de se pommader…

Un jour, le prophète aperçut un homme du nom de Abu Isra sous le soleil au bord de la voie, alors qu’il avait la possibilité de se mettre à l’ombre. Cherchant à savoir la raison d’un tel comportement, le prophète fut informé par ses compagnons que c’est un Juif qui venait de se convertir à l’islam, qui a gardé certaines traditions juives selon lesquelles, plus on souffre en jeûnant, plus on est récompensé. Le prophète lui a fait comprendre qu’en islam, la vision est toute autre ; Allah n’a que faire de notre souffrance. Le jeûne fut prescrit à l’an 2 de l’hégire ; et aux premiers moments, les musulmans avaient le choix entre jeûner et nourrir un pauvre.

« Ceux qui en sont incapables devront faire une expiation en nourrissant un pauvre. Pour celui qui veut donner plus, c’est encore mieux, mais le mieux pour vous, c’est de jeûner » S2V184.

Par la suite, ce verset fut abrogé. On n’avait plus le choix, il fallait obligatoirement jeûner. Allah révèle en effet : « Celui qui parvient à ce mois doit jeûner » S2V185.
Allah voulait, à travers cela, imposer progressivement le jeûne, par compassion envers Ses serviteurs. Il leur fallait un temps d’adaptation, car ils n’avaient pas l’habitude de faire ce rite. S’il avait été prescrit d’un coup, ils auraient pu en être brusqués. Allah a facilité le jeûne même dans son statut obligatoire pour certaines catégories de personnes :

1- Le voyageur :

Des hadiths authentiques donnent le choix au voyageur de jeûner ou non. Vous n’êtes pas sans savoir que cette clémence divine a été citée dans le noble livre. Le Très Clément dit : « Et quiconque est malade ou en voyage, qu’il jeûne plus tard un nombre égal d’autres jours. Allah veut pour vous la facilité, et non la difficulté. » S2, v185.

2- Le malade :

Allah par Sa clémence et Sa miséricorde a permis au malade de ne pas jeûner. La maladie qui autorise de manger est celle qui avec le jeûne entraînerait un mal, ou une aggravation de la maladie, ou risquerait de retarder la guérison, et Allah sait mieux. Allah dit : « …Et quiconque est malade ou en voyage, alors qu’il jeûne un nombre égal d’autres jours. - Allah veut pour vous la facilité, Il ne veut pas la difficulté pour vous … » S2V185.

3- Le vieil homme et la vieille femme :

Ibn-Abbâs (qu’Allah les agrée) a dit : « Le vieil homme et la vieille femme qui ne peuvent pas jeûner doivent nourrir un pauvre pour chaque jour » (rapporté par El-Boukhâry).

Al-Dâraqoutni a établi et authentifié que Mansoûr rapporte de Moujâhid d’après Ibn-Abbâs qui a lu (la parole divine) : « Mais pour ceux qui ne pourraient le supporter qu’avec grande difficulté, la compensation est de nourrir un pauvre », il dit : « Ce verset concerne les vieillards qui ne peuvent pas jeûner, ils doivent nourrir un pauvre pour chaque jour non-jeûné.

4- La femme enceinte et celle qui allaite :

La clémence d’Allah pour les faibles leur a permis de ne pas jeûner, et parmi ceux-ci la femme enceinte et la femme qui allaite. D’après Ibn-Mâlik : « je suis parti voir le prophète (prière et salut sur lui) que j’ai trouvé en train de manger, il me dit : « Approche et mange ». Je dis : « Je suis en état de jeûne. » Il dit : « Approche, je vais te parler du jeûne : Allah Très Haut a dispensé le voyageur d’une partie de la prière, et a dispensé la femme enceinte et celle qui allaite du jeûne ». Par Allah ! Le prophète (prière et salut sur lui) a dit ces deux choses, et combien je regrette de ne pas avoir mangé avec le prophète (prière et salut sur lui) ! » Rapporté par At-Tirmidhi, An-Nassâ’i, Abou-Dâoud et Ibn-Mâjah.

O.I. en collaboration avec le CERFI et l’AEEMB
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