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Société "La Galicienne" : 118 licenciés réclament leurs droits

Publié le lundi 5 septembre 2005 à 07h23min

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Suite à la fermeture de La Gacilienne, une société privée de fabrique d’étiquettes de tombola française, 118 travailleurs ont été remerciés. Majoritairement des femmes, ces licenciés ont tenu une réunion le jeudi 1er septembre 2005 à la Bourse du travail de Ouagadougou. Objectif, réfléchir sur le sort que leur réserve leur employeur.

C’est un sentiment de révolte qui animait les ex-travailleurs de La Gacilienne lors de la rencontre. Trois mois sans salaire. Deux mois de chômage technique (juin et juillet), assortis d’une mauvaise nouvelle. Celle de leur licenciement sans préavis, intervenu le 1er août. Et "sans explication. Pourtant, l’entreprise jouissait d’une bonne santé financière", a confié la déléguée syndicale de La Gacilienne, Nathalie Gandéma.

Pour elle, la seule explication à leur licenciement réside dans le fait qu’elles se sont constituées en syndicat pour revendiquer leurs droits, bafoués depuis la création de l’entreprise en 1996. "Nous travaillions dans des conditions difficiles. Un travail physique, mal payé, des licenciements arbitraires, bref, c’en était trop. A partir de 2001, nous avions commencé à exprimer des revendications. Ce qui n’a pas été du goût de la Direction", a poursuivi Nathalie Gandéma.

Actuellement licenciés, les travailleurs de La Gacilienne n’ont plus qu’un souci. Etre en possession de leurs droits légaux et/ou conventionnels. Au nombre de ces revendications, on peut citer : l’indemnité de licenciement, la prime d’ancienneté avec rappel, le respect et la prise en compte dans le calcul des droits du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), etc.

D’autres revendications relatives aux mesures dites "d’accompagnement ou autres droits à négocier" sont inscrites dans la plate-forme des travailleurs. Il s’agit entre autres, de dommages et intérêts pour licenciement abusif, de rémunération des 4 mois de chômage technique de l’année 2005, d’indemnité forfaitaire pour les heures d’allaitement travaillées et/ou précomptées, etc.
Pour le représentant de la Confédération générale des travailleurs du Burkina (CGTB) et de l’Union provinciale du Kadiogo (UPK), Hubert Bougaïré, "les revendications des ex-travailleurs de La Gacilienne sont minimales par rapport aux préjudices qu’ils ont subis".

Quant aux licenciés, ils sont visiblement déterminés à obtenir gain de cause auprès de leur employeur, l’homme d’affaires français Yves Roger, principal actionnaire de l’entreprise en question. De l’avis des plaignants, Me Karambiri Niamba, interlocuteur mandaté par l’entreprise, n’inspire plus confiance. Résidant à Bobo Dioulasso, cela fait 3 semaines qu’il n’aurait plus donné signe de vie. "Il nous a promis de nous appeler mais depuis, rien", a confié Nathalie Gandéma.

L’inspection du travail saisie pour l’affaire, semble débordée par d’autres dossiers, a ajouté désespérément Mme Gandéma. De quoi susciter la colère de la centaine de licenciés présents à la rencontre. "Il faut qu’on agisse le plus tôt possible. C’est bientôt la rentrée scolaire et la plupart d’entre nous ont des enfants à scolariser. Où trouver l’argent ?", a lancé une dame, furieuse. En effet, les femmes présentes à la réunion étaient en majorité des mères de famille. Toutes ont affirmé ne pas avoir d’autres sources de revenu. Si d’ici le 10 septembre 2005, il n’y a pas de réaction de la part de leur ex-employeur, les travailleurs licenciés entendent saisir la Maison de l’avocat.

La directrice de l’entreprise, jointe au téléphone, n’a pas voulu s’exprimer sur le problème.

Par Aubin Oubé GUEBRE

Le Pays

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