Elles étaient nombreuses les femmes qui ont répondu à l’appel de l’Association de femmes de militaires. Dès 8 h, elles ont pris d’assaut le centre de transfusion sanguine situé au sein du centre de santé du camp Sangoulé Lamizana pour donner leur sang. Leur motivation : sauver des vies. Mais surtout, elles considèrent leur geste comme une contribution aux efforts de leurs époux, frères, mais aussi sœurs qui se battent au quotidien au front contre les terroristes. « Souvent, il y a des blessés et ils peuvent perdre la vie par manque de sang. On s’est dit qu’on ne peut pas faire grand-chose, mais on peut donner notre sang pour les sauver », a laissé entendre Bintou Sanou, présidente de l’association des femmes de militaires.

Le Colonel Mahamoudou Sanou, Pr agrégé en bactériologie-virologie en service au centre de santé du camp Lamizana, rappelle en effet qu’au regard de la situation sécuritaire, le besoin en produits sanguins est crucial. « C’est en ce sens qu’au niveau du service de santé des forces armées, nous avons entrepris de mettre en place un centre de transfusion sanguine, qui va servir surtout pour nos soldats qui sont aujourd’hui dans une situation où le besoin en sang est souvent crucial à cause des blessés que nous avons par la situation qui nous estt imposée par les terroristes », explique-t-il.

Rosine Bonkoungou, épouse d’un gendarme, qui est à son deuxième don de sang dit le faire non seulement pour les soldats au front, mais aussi les civils qui en ont besoin. Elle ne manque d’ailleurs pas de lancer un appel à tous ceux en âge de donner leur sang de le faire, car c’est un produit qui ne se fabrique pas en laboratoire.

« Une initiative salutaire », selon la directrice générale du CNTS

Lors de cette collecte de sang, les femmes ont reçu la visite de la directrice générale du Centre national de transfusion sanguine, Dr Alice Koumaré, venue les féliciter pour leur geste et leur témoigner sa reconnaissance. « Je remercie cette association qui a pris l’initiative d’organiser cette collecte de sang, parce que vous savez qu’en ce moment, ce n’est pas facile en terme de sécurité et on est aussi en fin d’année, donc ce n’est pas facile en terme de satisfaction des besoins en produits sanguins.

C’est en cela que cette initiative est à saluer à sa juste valeur. On espère que l’initiative va se renouveler. En tant que femmes, elles peuvent donner leur sang tous les 4 mois et je sais qu’elles ne vont pas ménager leurs efforts pour renouveler autant que possible cette initiative », a indiqué la directrice générale.

Une fois le sang collecté, il est traité en laboratoire pour être séparé en trois produits sanguins : concentré de globules rouges, plasma et plaquettes, explique Niada Yaya, infirmier diplômé d’Etat en service au Centre régional de transfusion sanguine. Ces produits sont ensuite envoyés sur différents sites et en fonction du besoin exprimé par le malade, de son groupe sanguin et de son rhésus, le produit lui est remis gratuitement.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net