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Enfance en difficulté : Une adolescente de 15 ans brûlée

Publié le mercredi 31 août 2005 à 07h49min

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Après trois (3) mois passés dans l’arrière- cour de son oncle, les membres inférieurs brûlés jusqu’à la hauteur de ses parties intimes, une adolescente a dû son salut à un mendiant pas comme les autres. Fati Compaoré est, depuis ce 25 août 2005, entre les mains des services de l’Action sociale.

Joues boursouflées, regard hagard, Fati Compaoré, la victime semble insensible au regard des curieux venus se lamenter sur son sort. Impassible, elle chasse les mouches émeutées par l’état purulent de ses plaies. Le ciel semble s’écrouler sur les frêles épaules de cette adolescente. En effet, Fati après la perte de ses parents (son père est mort victime d’un braquage) vit avec un de ses oncles paternels. C’est une fillette qui perd une partie de sa chair au contact de n’importe quel objet que nous avons trouvée à la direction régionale de l’Action sociale et de la Solidarité nationale (DRASSN) du Centre.

Selon le directeur de l’Action sociale et de la Solidarité nationale (DRASSN), Fati Compaoré aurait déjà été conduite à ses services pour maltraitance physique. Fati a dû son salut à un mendiant qui, fatigué de la nourrir, a mis la puce à l’oreille d’une de ses bienfaitrices ; elle se contentait d’un repas tous les deux (2) jours.

A la question de savoir ce qui lui est arrivé, l’adolescente affirme, entre deux (2) sanglots, avec une voix peu audible, "c’est moi j’ai..., non c’est un problème de matelas. Les enfants de mon oncle dormaient dans leur chambre. Moi je dormais au salon, et puis..." Fati ne dira plus rien malgré notre insistance. La police a ouvert une enquête qui permettra d’élucider les circonstances dans lesquelles le drame est survenu. Quand nous nous sommes déporté au domicile de l’oncle de Fati, entrepreneur de son état, situé au secteur n° 16, Cissin de Ouagadougou, c’est une maison située à l’arrière- cour de sa concession, puante où traînaient deux (2) poches de sérum qui servait de cachot à Fati, vu l’état très avancé des brûlures au second dégré. Pourquoi l’oncle ou la tante de Fati ne l’ont pas conduite dans un centre médical ? Qui administrait le sérum à Fati sans exiger des soins appropriés à son tuteur ? En attendant la réponse à toutes ces questions, la DRASSN lance un appel aux bonnes volontés à venir en aide à cette innocente adolescente qui perdra ses membres inférieurs si rien n’est fait. A l’heure où les organismes des droits humains sensibilisent les parents sur les droits des enfants, certains semblent se soustraire à ces principes fondamentaux. Les enfants n’ont-ils pas droit à la santé et à l’éducation ?

Gageons que ce ne soit l’heure de la prophétie du célèbre musicien burkinabè Zêdess, qui dans son album "Où allons-nous" ? disait : "La télévision remplace les parents et les chiens remplacent les enfants".

Joël ZOUNDI
Issaka SAWADOGO
(Stagiaires)

Sidwaya

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