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Dégâts causés par les animaux sauvages : Le Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE) indemnise 160 victimes

Publié le lundi 11 novembre 2019 à 21h30min

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Dégâts causés par les animaux sauvages : Le Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE) indemnise 160 victimes

Le ministère de l’environnement, de l’économie verte et du changement climatique, à travers le Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE), a procédé ce vendredi 8 novembre 2019 à Koudougou, à la remise symbolique de chèques aux victimes des dégâts causés par les animaux sauvages. Ce sont un peu plus de 42 millions de F CFA qui seront distribués à 160 victimes issues de six régions du Burkina Faso.

Rosine Zouré exploite 10 hectares de vergers de mangues à Dougoumato II, dans la région des Hauts-Bassins. Malheureusement, depuis 2014, ses vergers sont régulièrement visités par les éléphants qui déterrent les arbres. Aujourd’hui, elle n’a plus aucun arbre fruitier sur ses terrains. Mais ce vendredi 8 novembre 2019, dans la cité du Cavalier rouge, elle retrouve un peu le sourire.

En effet, elle a reçu des mains de Nestor Batio Bassière, ministre de l’Environnement, de l’économie verte et du changement climatique, un chèque de 7 975 000 F CFA comme indemnisation pour les dégâts causés par les animaux sauvages. « Je rends grâce à Dieu, parce que nous allons prendre cet argent pour réparer les dégâts causés par les éléphants, mais on ne sait pas combien d’années ça nous prendra pour revenir à ce que le verger était. », confie Rosine Zouré.

Comme elle, ils sont 160 victimes issues des régions des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, du Centre-Ouest, du Centre-sud, de l’Est et des Cascades qui bénéficieront de l’indemnisation du Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE). Ces 160 victimes ont vu leurs requêtes d’indemnisation validées à l’issue de la première session de l’année 2019 du Comité thématique « Forêt et faune », chargé d’examiner les requêtes de réparation. Au total, ce sont 42 065 428 F CFA qui sont alloués pour l’indemnisation des victimes pour les torts subis. Et ce conformément à la dernière version de la loi portant Code forestier en son article 77 qui tient l’Etat pour responsable des dommages causés par certains animaux sauvages en dehors de leurs habitats habituels.

Des demandes d’indemnisation en hausse

De 77 dossiers de constats de dégâts pour un montant d’indemnisation d’environ 11 millions de F CFA en 2016, le FIE se retrouve en 2019 avec 160 victimes à indemniser pour plus de 42 millions de F CFA. Pour le ministre en charge de l’environnement, la progression de ces chiffres indique que des solutions doivent être trouvées pour limiter les intrusions d’animaux sauvages dans les exploitations et aménagements des populations. Et pour cela, l’accent doit être mis sur la sensibilisation. « Les animaux ont un habitat naturel et avec la démographie galopante et la dégradation des terres, il arrive des fois que les populations se retrouvent dans l’habitat naturel des animaux. Dans ce cas, la cohabitation devient difficile. Il y a aussi les passages d’animaux qui se trouvent occupés par les populations. Pour nous au ministère, c’est la sensibilisation qui doit prévaloir et nous travaillons de concert avec l’ensemble des autres départements tels que l’agriculture, l’élevage de telle sorte que nous puissions définir une politique pour éviter ces situations malheureuses », a indiqué le ministre.

La cérémonie de remise symbolique de chèques aux victimes de dégâts causés par les animaux sauvages a été l’occasion pour Nestor Batio Bassière de rappeler que toute personne victime de dommage causé par un animal sauvage et désirant obtenir réparation est tenue de porter le fait dommageable à la connaissance des services en charge de la faune dans un délai de sept (07) jours à compter de la date de survenance. Passé ce délai, la victime peut saisir directement le chef de circonscription administrative la plus proche.

Mais surtout, le ministre a lancé « un appel aux populations vivant à proximité des habitats naturels des animaux sauvages à respecter ces espaces dans un souci de préservation de la quiétude en milieu rural. »

Justine Bonkoungou
Lefaso.net

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