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Santé : Des journalistes s’engagent à promouvoir une image positive des personnes handicapées

Publié le vendredi 1er novembre 2019 à 21h00min

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Santé : Des journalistes s’engagent à promouvoir une image positive des personnes handicapées

« Contribuer à la mise en œuvre de l’article 8 de la Convention des droits des personnes handicapées (CDPH) qui encourage les Etats parties à prendre des mesures efficaces et appropriées en vue de combattre les stéréotypes, les préjugés concernant les personnes handicapées ». Tel était l’objectif de l’atelier de formation organisé par l’ONG Light for the world au profit d’une vingtaine de journalistes et de communicateurs venus d’horizons divers. La cité de l’épervier (Manga) a abrité l’évènement qui s’est tenu du 28 au 30 octobre derniers. Cette formation a permis aux participants d’appréhender la notion de handicap et de passer en revue le contenu de la Convention internationale sur le droit des personnes handicapées.

Selon le rapport mondial sur le handicap de 2011, on estime à plus d’un milliard les personnes handicapées, soit 15% de la population mondiale. Pour résorber les questions liées à la discrimination vécue par un très grand nombre de personnes handicapées et l’insuffisance de protection des droits de ces dernières, la communauté internationale a adopté, en 2006, la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées. Le Burkina Faso a décidé de ne pas rester indifférent en ratifiant, en 2009, la CDPH et son protocole additionnel.

Cependant, son application se heurte aujourd’hui à deux niveaux d’obstacles majeurs : sa difficile compréhension et la méconnaissance de certaines de ses dispositions par les organes de presse, principalement pour ce qui est de l’article 8. Cet article précise que « les Etats parties s’engagent à prendre des mesures immédiates, efficaces et appropriées en vue de combattre les stéréotypes, les préjugés… concernant les personnes handicapées.

L’exclusion coûte plus chère que l’inclusion

Dans cette optique, les Etats parties doivent promouvoir une perception positive des personne handicapées et une conscience plus poussée à leur égard, notamment en encourageant tous les médias à montrer les personnes handicapées sous un jour conforme à l’objet de la présente convention ».

C’est pour combler ce déficit d’information au niveau des médias du Burkina Faso que Light for the world a organisé une session de renforcement de capacités et d’information qui a regroupé une vingtaine de participants, a expliqué le directeur pays de l’ONG, Elie Bagbila. Plusieurs modules ont été dispensés par M. Bagbila, Souleymane Ouédraogo, juriste, attaché en études et analyses au ministère des Droits humains et de la Promotion civique afin qu’ils puissent mieux traiter la question du handicap de manière positive et inclusive. Afin de permettre une meilleure assimilation de la phase théorique, des exercices pratiques étaient au menu.

Les participants à l’atelier

Selon le directeur pays de Light for the world, « par personne handicapée, on entend une personne qui a des incapacités que ça soit physiques, mentales, sensorielles, intellectuelles durables. Maintenant, s’il y a des barrières que l’environnement pose, à travers l’interaction avec cette personne sur le fait de son handicap, c’est cet environnement qui met la personne dans une situation de handicap ». Et si l’image renvoyée par son environnement social est négative, la personne handicapée risque de s’entourer de complexe d’infériorité et d’inutilité.

C’est en cela que l’existence des lois en faveur des personnes handicapées trouve tout leur sens, même si la non-application de certaines d’entre elles sur le terrain est une autre paire de manches. Une réalité que M. Bagbila a reconnue, avant d’inviter l’ensemble de la classe politique à soutenir le gouvernement pour leur application effective. Il a par ailleurs donné son appréciation sur l’image de la personne handicapée au Burkina Faso. Pour lui, elle n’est pas « lamentable ». Il en veut pour preuve l’existence de certaines valeurs indéniables qui sous-tendent l’inclusion de la personne handicapée au niveau de nos communautés, parmi lesquelles la solidarité. « Un peu partout, on sent la solidarité de la famille, de la communauté, de la nation toute entière », a-t-il fait remarquer. Mais le hic, poursuit-il, c’est comment se manifeste cette solidarité ou ce qui se cache derrière ces actes de solidarité.

Remise d’attestations

Une solidarité qui tend à mettre la personne handicapée toujours dépendante de son environnement, M. Bagbila est catégorique : « Nous n’en voulons pas ». Il souhaite une solidarité qui permettra à la personne handicapée d’entreprendre, d’avoir une confiance en soi et de participer effectivement et pleinement au développement du Burkina Faso.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

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