« Le leadership, c’est avoir confiance en soi et donner confiance autour de soi », disait Nicolas de Tavernost, patron de la chaîne de télévision française M6. Eh, bien, Lassané Ouédraogo, président de l’Union provinciale des producteurs de riz du Sanmatenga en sait maintenant quelque chose. Lui, qui a vu les membres de son organisation, surtout les femmes, autrefois timides, réussir à se surpasser, à être plus ouverts en famille et plus organisés grâce à l’ONG belge Trias et sa méthodologie dénommée LEATRA.

Ouédraogo Lassané, président de l’Union provinciale des producteurs de riz du Sanmatenga

Celle-ci consiste, selon le directeur régional de Trias Afrique de l’Ouest, René Fara Millimouno, à accompagner les organisations professionnelles en vue de développer leur propre autonomie organisationnelle et institutionnelle. Les membres renforcent leurs capacités individuelles conduisant au changement d’attitude du groupe.

Positive est donc l’appréciation faite par l’ensemble des participants de l’atelier national d’évaluation de cette trajectoire qui séduit depuis deux ans entrepreneurs, producteurs et agriculteurs familiaux. Pour eux, le caractère original de LEATRA réside dans les sessions de coaching, absentes de certaines formations auxquelles ils étaient habitués. Ils ont également reconnu que la prise en compte des jeunes et des femmes a permis d’impacter leurs organisations respectives dans les instances dirigeantes.

Bakari Cissé, conseiller en développement organisationnel, chargé du suivi évaluation et du leadership au sein de Trias.

Ce parcours de deux ans ne s’est pas passé sans difficulté. Les participants ont souhaité que les formations se déroulent dorénavant avant la campagne agricole, que le nombre de jours augmente et que la durée journalière des formations soit également revue à la baisse. Ils ont enfin recommandé que les fiches d’apprentissage soient traduites en langue nationale, notamment en mooré et en dioula.

Toutes ces suggestions seront étudiées pour la planification de la prochaine trajectoire du leadership, qui débute en 2020. Selon René Fara Millimouno, l’ONG conduira de nouveau son processus d’orientation et ce sera aux organisations professionnelles d’identifier les participants selon les compétences sollicitées.

René Fara Millimouno directeur régional de Trias Afrique de l’Ouest

« Mais avant de suivre la formation, les participants seront soumis à une évaluation dite évaluation 360°. C’est-à-dire qu’on évalue le leader sur toutes ses compétences. Trois personnes qui connaissent le participant vont également l’évaluer. Une fois qu’elle est retenue, la personne bénéficie d’une formation de base de trois jours sur le leadership. Ensuite, elle suit trois thèmes de formation spécifique sur les 13 existants. Il s’agit entre autres de la motivation et de la confiance en soi, la communication, la construction d’équipe, l’autonomisation, les valeurs et l’éthique », a expliqué Bakari Cissé, conseiller en développement organisationnel, chargé du suivi évaluation et du leadership au sein de Trias.

En rappel, TRIAS est présente dans 13 pays dont la Guinée, le Ghana et le Burkina Faso pour ce qui est de l’Afrique de l’Ouest. Elle a pour mission d’élever le niveau de sécurité socioéconomique et le bien-être des familles agricoles et des petits entrepreneurs en appuyant les organisations dont ils sont membres.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net