Après son lancement officiel en janvier 2019, c’est une autre étape qu’amorce la Plateforme nationale d’information sur la nutrition (PNIN) dans sa mise en œuvre avec l’acquisition de matériel composé de deux véhicules de type pick-up, de 18 ordinateurs de bureau et de six ordinateurs portables. Ce matériel acquis grâce au financement de l’Union européenne, de la Fondation Bill et Melinda Gates et du Département du développement international du Royaume-Uni sera réparti entre les différentes structures intervenant dans la mise en œuvre de la PNIN.

Il s’agit de l’Institut national de la statistique et de la démographie (INSD), du Secrétariat technique pour l’alimentation et la nutrition, de la Direction de la nutrition du ministère de la Santé ainsi que des DGESS des ministères en charge de l’éducation nationale, de l’agriculture, de l’environnement et de la famille. Il permettra, selon Ella Compaoré, secrétaire technique en charge de l’alimentation et de la nutrition au ministère de la Santé, d’opérationnaliser la PNIN et de mettre en œuvre le plan de travail élaboré avec l’ensemble des acteurs.

Pour le Secrétaire général du ministère de l’Economie, des finances et du développement, Seglaro Abel Somé, l’acquisition de ce matériel « traduit une fois de plus l’engagement indéfectible des partenaires techniques et financiers de notre pays à accompagner le gouvernement pour le renforcement des capacités des services publics à offrir des prestations de qualité au profit des populations. » Et c’est pourquoi il a tenu à traduire sa reconnaissance à la Délégation de l’Union européenne pour « son soutien qui permet aujourd’hui la mise en œuvre de l’Initiative PNIN au Burkina Faso. »

La PNIN pour aider à la prise de décision…

Les indicateurs sur la nutrition au Burkina Faso ne sont guère reluisants. A titre illustratif, les taux de prévalence de la malnutrition aigüe, de la malnutrition chronique et de l’insuffisance pondérale sont respectivement de 8,4%, 25% et 17,8% en 2018. Des taux jugés préoccupants selon les normes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En outre, la proportion d’enfants de 6 à 23 mois ayant une alimentation minimum acceptable est de 17,7% avec une variation allant de 5,3% dans la région du Centre-sud à 25,6% dans le Sahel.

C’est dans ce contexte qu’a été initiée la Plateforme nationale d’information sur la nutrition (PNIN). Cette initiative d’une durée de cinq ans et d’un coût global d’environ un milliard de F CFA vient renforcer le dispositif national de lutte contre la malnutrition en offrant l’opportunité d’améliorer la prise de décision basée sur les données.

Selon Boureima Ouédraogo, directeur général de l’INSD, par ailleurs coordonnateur de la PNIN, « la PNIN se focalise sur la mise à disposition des informations au profit des différents acteurs qui interviennent dans la lutte contre la malnutrition en mettant en place une plateforme d’échange d’informations, mais également en renforçant les capacités des différents acteurs à l’analyse des données pour la prise de décision. »

Boureima Ouédraogo, DG INSD et coordonnateur de la PNIN.jp

Justine Bonkoungou
Lefaso.net