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Campagne agricole humide 2019-2020 : 5 800 000 tonnes de céréales attendues

Publié le lundi 27 mai 2019 à 09h26min

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Campagne agricole humide 2019-2020 : 5 800 000 tonnes de céréales attendues

Le ministre de l’Agriculture et des Aménagements hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo, en collaboration avec le ministre en charge de la Recherche scientifique et de l’innovation, Urbain Ibrahim Coulidiati, a procédé au lancement officiel de la campagne agricole de saison humide 2019-2020, à Labola-Koumoussara, dans la commune rurale de Tiéfora (province de la Comoé, région des Cascades), ce samedi 25 mai 2019. Cette année, les acteurs du monde rural ont reçu un appui de 32 millions de F CFA du gouvernement, afin d’accroître la productivité.

Après le déficit céréalier de 477 448 tonnes l’année dernière, soit 12% des besoins de consommation alimentaire de la population, le gouvernement veut accroître la productivité cette année, avec le concours de tous les acteurs du monde rural. C’est du moins ce qu’ont laissé entendre les acteurs du monde rural et le premier responsable du département de l’Agriculture à la cérémonie de lancement de la campagne agricole 2019-2020.

Cette cérémonie a eu lieu à Labola-Koumoussara, dans la commune rurale de Tiéfora (province de la Comoé, région des Cascades). Elle a été placée sous le thème « Quel modèle d’exploitation agricole pour une transformation structurelle et une résilience du secteur agricole ? ».

Le but du gouvernement, cette année, est d’atteindre l’autosuffisance alimentaire en faisant des excédents. Ce qui s’inscrit dans l’axe 3 du PNDES, qui prône la transformation structurelle de l’économie avec pour socle l’agriculture.

La dernière campagne agricole a été marquée par un déficit dû aux attaques des chenilles légionnaires, des oiseaux granivores dans certaines régions et la faible pluviométrie.

Dans ce contexte de changement climatique, il est nécessaire pour tous les acteurs de trouver des alternatives pour s’adapter à la nouvelle loi de la nature.

L’une des solutions proposées par les experts est l’irrigation, une solution que le ministère de l’Agriculture s’attèle à mettre en œuvre. C’est ce qui justifie le lancement des travaux d’aménagement de 100 hectares de terres et la mise en valeur de la plaine aménagée de Niofila/Douna avec une extension du périmètre irrigué qui va passer de 410 hectares à 1 400 hectares d’ici 2020.

Selon les acteurs, la campagne agricole 2019-2020 démarre sous de bons auspices avec le renforcement des dispositions et l’appui-suivi accru des techniciens du domaine agricole aux acteurs du monde rural pour booster la production agricole. Ils ont aussi reconnu qu’il y a déjà un début de solution pour bon nombre de sollicitations. C’est le cas par exemple de l’opérationnalisation de la Banque agricole du Faso qui va offrir plus de possibilités de financement aux producteurs.

Cette année, l’objectif de production est de 5 800 000 tonnes de céréales, 1 700 462 tonnes de cultures de rente et 986 946 tonnes des autres cultures vivrières.
Pour booster la production agricole et atteindre les objectifs, les producteurs ont bénéficié d’un paquet d’accompagnement de la part du gouvernement. Il s’agit de 33 500 tonnes d’engrais minéraux, 4 300 tonnes de semences améliorées, 119 000 litres de pesticides pour la lutte contre les nuisibles, 5 635 outils de vulgarisation agricole, 20 900 unités de matériels agricoles, 125 tracteurs équipés, 100 égraineuses multifonction, 143 motoculteurs avec accessoires, des intrants et des équipements agricoles qui seront mis à la disposition des producteurs.

« J’apprécie l’effort du gouvernement car si déjà en début de la campagne, nous avons pu bénéficier des semences de bonne variété et adaptées à nos sols, nous allons faire un bon départ de campagne. Et comme la pluie a commencé dans notre région, nous étions en attente des semences », s’est réjoui Jacques Traoré, le représentant d’un groupe de producteurs de la Léraba, région des Cascades.

Traoré Jacques producteur de la région des cascades

« Malgré les efforts multiples du gouvernement, de nombreuses contraintes subsistent toujours. Notamment dans la maîtrise de l’eau d’irrigation, l’accès aux intrants et équipements agricoles », a reconnu le président de la Chambre nationale d’agriculture, Moussa Koné.

Il poursuit en ajoutant que si ces contraintes sont levées, le secteur agricole jouera pleinement son rôle dans l’essor du pays.

Le président de la chambre nationale d’agriculture Moussa Koné

Le gouvernement veut faire de sorte que la transformation structurelle de l’économie du Burkina se fasse à partir de l’agriculture car elle occupe plus de 80% de la population. Et pour réussir cette transformation, il est nécessaire d’implémenter de nouveaux paradigmes de production plus innovants et plus résilients face aux aléas pluviométriques.

Pour franchir cette étape indispensable et donner au secteur sa place dans le développement socio-économique, le département de l’agriculture travaille avec tous ses partenaires pour mettre en place de nouveaux mécanismes pour assurer la transition vers un nouveau paradigme pour l’agriculture. Ainsi, pour le ministre en charge de l’Agriculture, Salifou Ouédraogo, son département a entrepris la conception d’un nouveau modèle d’exploitation agricole qui consiste, à travers la mise en place d’un forage équipé de systèmes de pompage solaires, à rendre disponible l’eau souterraine pour assurer plusieurs cycles de production.

Le ministre de l’agriculture salifou Ouédraogo

« L’agriculture constitue le premier pilier de l’économie nationale et mérite une attention particulière », a déclaré le maire de la commune rurale de Tiéfora, Sidiki Koné, après des civilités à l’endroit des convives. Il n’a pas manqué, à l’entame de la rencontre, d’égrener le chapelet des préoccupations des acteurs du monde rural de sa localité, avant d’implorer les ancêtres afin qu’ils accordent au pays une bonne pluviométrie cette année.

Issoufou Ouédraogo
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 27 mai 2019 à 11:24, par Paligba En réponse à : Campagne agricole humide 2019-2020 : 5 800 000 tonnes de céréales attendues

    33 500 tonnes d’engrais minéraux, 4 300 tonnes de semences améliorées, 119 000 litres de pesticides pour la lutte contre les nuisibles, 5 635 outils de vulgarisation agricole, 20 900 unités de matériels agricoles, 125 tracteurs équipés, 100 égraineuses multifonction, 143 motoculteurs avec accessoires, des intrants et des équipements agricoles qui seront mis à la disposition des producteurs.

    Et tout ca pour 32 millions de F CFA ?

  • Le 27 mai 2019 à 12:55, par Citoyen Consciencieux En réponse à : Campagne agricole humide 2019-2020 : 5 800 000 tonnes de céréales attendues

    Comment veut-on transformer notre agriculture si les prévisions budgétaires 2019 pour les semences améliorées, les équipements agricoles, les engrais et la formation/vulgarisation ne représentent que 6.7 milliards (14% du budget du ministère) ? Une prévision budgétaire jamais enregistrée au Burkina depuis le début des subventions en 2011. Même le régime passé faisait mieux (22.4 milliard en 2014 représentant 41% du budget du Ministère) même si des détournements étaient constatés là aussi, détournements qui continuent jusqu’à présent.

    Le Ministre dira qu’il est venu trouver un budget déjà ficelé, certes, mais un réaménagement est nécessaire et urgent si ce n’est déjà fait. De toutes façon, on le saura lors de la revue légère des dépenses publiques agricoles.

    La sécurité alimentaire et nutritionnelle est belle et bien possible au Burkina, pour peu qu’on écoute les producteurs, les chercheurs et techniciens consciencieux, et non les techniciens et conseillers bureaucrates et politiques du Ministère de l’agriculture qui ne savent que faire des missions pour consommer les maigres ressources du Ministère.

    En effet, il est prouvé à travers des simulations basées sur les données du Ministère de l’agriculture, qu’une subvention de 8 milliards par an sur 3 ans, rien que sur les semences améliorées diversifiées ciblant des petits exploitants familiaux, leur permettraient d’accroître leurs revenus de 80% et réduire l’insécurité alimentaire au niveau national de 76%. Pour ce faire, il faudra diversifier la production agricole et amener le taux d’utilisation des semences améliorées des exploitations agricoles familiales à 15 kg/ha (contre un niveau de 4,4 kg/ha actuellement). En termes d’actions concrètes, il faudra :
    * Subventionner les semences améliorées à hauteur de 80% soit un prix d’acquisition moyen de 100 à 200 FCFA le kg.
    * Inciter les exploitants cultivant essentiellement les céréales à ramener la part de celles-ci à 70%. Les 30% restants devront être partagés entre les cultures commerciales (25%) et les autres cultures vivrières (5%). Cette incitation se fera par le biais des quantités à subventionner.

    Autre chose Monsieur le Ministre, restreignez les missions de Ouagadougou vers le terrain et donnez conséquemment des ressources aux directions régionales pour un bon encadrement des exploitants familiaux. Vous verrez les résultats immédiatement.

    Juste une contribution.

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