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Organisation internationale du travail : 100 ans de promotion du travail et de la justice sociale

Publié le mercredi 15 mai 2019 à 17h00min

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Organisation internationale du travail : 100 ans de promotion du travail et de la justice sociale

L’Organisation internationale du travail (OIT) a 100 ans. Le Burkina Faso, membre de l’organisation, commémore ce centenaire du 15 au 17 mai 2019 sous le thème « Centenaire de l’OIT : bilan et perspectives pour un travail décent au Burkina Faso. » La célébration de ce centenaire est couplée au 70e anniversaire de l’Inspection du travail.

Créée en mai 1919 par le Traité de Versailles, l’Organisation internationale du travail (OIT), la plus ancienne institution spécialisée du système des Nations unies, célèbre ses 100 ans en ce mois de mai 2019. Cent années au cours desquelles l’organisation a œuvré à l’adoption de nombreux instruments dont les conventions et des déclarations sur les grands défis du monde du travail, notamment le tripartisme, le dialogue social, les droits et les normes du travail, l’égalité, la non-discrimination, la protection sociale, les conditions de travail, les entreprises durables, la justice sociale et la mondialisation, etc.

Une tâche immense accomplie par l’OIT et qui mérite d’être saluée, à en croire le Premier ministre représenté à la cérémonie par le ministre de la Fonction publique, du Travail et de la Protection sociale, Pr Séni Ouédraogo. « Au moment où elle (OIT) célèbre son 100e anniversaire, force est de reconnaître qu’elle a su traverser tous les grands tournants de l’évolution mondiale en restant fidèle à ses principes, méthodes et objectifs qu’elle n’a cessé de réaffirmer, voire de renforcer, en faveur d’un monde du travail plus juste. Ainsi, prenant la juste mesure de son rôle de garant de la justice sociale dans le monde, elle a su, tout au long de son histoire, œuvrer à surmonter les intérêts parfois contradictoires des États et des différents acteurs sur la scène mondiale pour parvenir à des compromis acceptables », a-t-il déclaré.

Le thème retenu par l’OIT pour la célébration du centenaire est « La problématique de l’avenir du travail ». Pour le ministre Séni Ouédraogo, c’est une problématique importante parce que « la question de l’avenir du travail se joue sur plusieurs tableaux et est aujourd’hui conditionné par l’environnement mondial et surtout par les innovations technologiques. Donc le travail de demain ne sera pas le travail d’aujourd’hui. Et cela, à cause des changements climatiques, de la robotisation ; les délocalisations, les conflits économiques, commerciaux auxquels les grands États se livrent. Tout cela va avoir un impact sur le travail de demain. C’est pourquoi les pays les plus fragiles comme le nôtre doivent commencer par rechercher les solutions pour anticiper les difficultés qui vont être liées à la disparition de nos entreprises les plus faibles, parce que nos frontières vont s’ouvrir et avec l’automatisation, les emplois vont disparaître », a-t-il indiqué.

Un centenaire commémoré au Burkina dans un contexte de fronde sociale

Au Burkina Faso, la commémoration se tient sous le thème « Centenaire de l’OIT : bilan et perspectives pour un travail décent au Burkina Faso ». Ce thème répond, selon Souleymane Lengané, secrétaire général du ministère de la Fonction publique, à la nécessité pour le Burkina Faso de marquer un arrêt afin de faire une rétrospective de sa coopération technique avec l’OIT et tracer de nouveaux sillons en faveur d’une coopération plus bénéfique pour les populations, notamment le monde du travail.

Une coopération plus bénéfique pour les travailleurs, c’est aussi le souhait des syndicats représentés à la cérémonie par le président de mois des centrales syndicales, Yamba Georges Koama. Il a tenu à rappeler que, selon les recommandations de l’OIT, les pays doivent œuvrer à ce que le travail soit décent. Ce qui sous-entend que le travailleur puisse se nourrir, se loger convenablement et subvenir aux besoins de sa famille.

Il souligne également que les différentes conventions recommandent aux pays de travailler à ce qu’il y ait l’équité, l’égalité entre hommes et femmes et qu’il y ait une justice sociale. Ce qui n’est pas le cas au Burkina Faso. « C’est tout ça qui engendre la fronde sociale. Les travailleurs sont mécontents. C’est bien de fêter les 100 ans de l’OIT qui a justement élaboré ces recommandations. Que tous les pays qui ont adhéré à ces recommandations les respectent. Il ne s’agit pas de parapher un document, de signer une convention et de ne pas la respecter », a-t-il martelé. Puis il continue en appelant le gouvernement à travailler de sorte à ce qu’il y ait la paix sociale et que tous les travailleurs se mettent à la tâche pour le développement du pays.

Les 72 heures de commémoration du centenaire seront marquées par un panel sur le thème de la célébration, ainsi que par une conférence publique sur le thème « Contributions de l’administration du travail dans la promotion de la paix sociale au Burkina Faso : bilan et perspectives ».

À la célébration du centenaire de l’OIT a été adjoint le 70e anniversaire de l’Inspection du travail créée en mai 1948 à Bobo-Dioulasso. Des journées portes ouvertes sont donc organisées à l’immeuble Baoghin, afin de mieux faire connaître ce service qui joue un grand rôle dans la mise en œuvre des engagements pris à travers les instruments juridiques de l’OIT.

Justine Bonkoungou
Photos Bonaventure Paré
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